du 12 février 2004 |
CONJONCTURE |
Inquiet de la désaffection constatée l'an dernier de la fréquentation étrangère, l'Observatoire régional de tourisme d'Ile-de-France (Ortif) vient de publier des conclusions fort instructives de ce phénomène. Avec une lueur d'espoir pour 2004 qui pourrait voir la tendance s'inverser.
L'année
2003 restera au plan international 'l'annus horribilis', avec une diminution des arrivées
de touristes dans le monde de 1,2 %. La France, pour sa part, perd (d'après l'OMT) 2,7 %
sur les 77,012 millions d'arrivées comptabilisées en 2002. Cependant, elle resterait
toujours la première destination touristique au monde.
L'Ile-de-France, pourtant, considérée comme la première région touristique dans
le monde avec 44,6 millions d'arrivées d'après l'Ortif, a réussi à mieux tirer son
épingle du jeu. En effet, la destination a connu une baisse moins importante des nuitées
hôtelières de 3 % alors que la France chute de 6,6 % au cours de la même période entre
janvier et novembre 2003 et 2002. Les étrangers sont principalement responsables de la
baisse du trafic international, avec une chute spectaculaire de 10,6 % en France et dans
une plus large mesure de 14,5 % en Ile-de-France. En revanche, les visiteurs français se
sont davantage déplacés dans le même temps, ce qui a permis de compenser en partie ce
mouvement à la baisse évalué à + 0,9 % pour la France entière et à + 5,6 % pour
l'Ile-de-France.
La nouvelle donne du tourisme international
Une baisse des étrangers pendant l'été 2001 a été constatée. Dès août 2001,
les courbes de fréquentation des visiteurs étrangers et notamment nord-américains
s'abaissent. La conjoncture économique internationale rentre en récession : produits
intérieurs bruts en chute pendant l'année 2003, croissance zéro, chômage qui se
développe, tous les indicateurs se mettent au rouge. Cette déclinaison du tourisme
international ne date pas d'hier, des signes avant-coureurs montrant des incertitudes dans
le paysage économique mondial pouvaient laisser présager ces bouleversements.
Chronologie des faits
En effet, les événements qui se sont succédé depuis l'été 2001, expliquent la
conjoncture. En août 2001, on constate des difficultés notables dans l'économie
américaine : la croissance chute, le chômage monte, l'indice de confiance des ménages
baisse, on note déjà ne baisse de l'arrivées des Américains en France. Puis le 11
septembre 2001, avec les attentats terroristes contre les tours jumelles du Wall Trade
Center. La conséquence est immédiate, le tourisme international rentre dans un processus
de peur d'actes de terrorisme en tout genre ; conséquence, chute des taux d'occupation
dans l'hôtellerie française et principalement en Ile-de-France.
En mars 2003, les Etats-Unis entrent en guerre en Irak et entraîne la chute des taux
d'occupation des 4 étoiles et des 4 étoiles luxe à Paris : 33 % en mars, 45 % en avril,
et de 35 % en mai, un phénomène qui va se prolonger durant toute l'année. Puis, au
cours de l'année 2003, on constate l'apparition du SRAS, et la chute des visiteurs
asiatiques sur le Vieux continent, et notamment des Japonais qui arrivent au 6e rang des
pays venus visiter l'Ile-de-France. Ils représentent un potentiel de 2 302 506 nuitées,
et sans compter les arrivées massives de Chinois qui avoisinerait les 400 000 visiteurs
d'après les chiffres de l'office de tourisme de Paris. En janvier 2004, la reprise
apparaît en demi-teinte, avec une note d'optimisme cependant de la part des
professionnels qui estiment à 23 % que le mois de janvier a été bon, même s'il est
estimé en baisse par rapport à 2003.
De nouvelles perspectives pour 2004
L'espoir semble renaître en 2004, même s'il est encore très timide. Quelques
clignotants cependant apparaissent : un espoir de croissance à 2 %, une reprise de la
consommation des ménages aux Etats-Unis liée à une reprise de la croissance, une
reprise en Allemagne, quelques signes de relance du marché japonais. La tendance à
l'optimisme dans le cadre du tourisme est réelle, mais l'essai ne pourra être
transformé que si l'on assiste dans le même temps à une modification du paysage
international : baisse de l'euro afin de permettre au dollar d'être de nouveau plus
compétitif, détection des virus et protection sanitaire améliorée, notamment dans le
cadre de la protection alimentaire.zzz70 zzz36v zz
Agathe Roumanovz22v
< Les dix premières clientèles européennes en Ile-de-France et à Paris en 2003
< Royaume-Uni
: 3 321 383 arrivées
<
Etats-Unis : 2 060 081 arrivées
<
Allemagne : 1 308 370 arrivées
< Italie
: 1 128 047 arrivées
< Espagne
: 1 023 370 arrivées
< Japon :
1 010 080 arrivées
<
Pays-Bas : 703 991 arrivées
< Autres
pays d'Asie-Océanie : 677 166 arrivées
< Belgique : 513 178
arrivées
< Reste
du monde : 3 366 195 arrivées
< Evolution entre 2002 et 2003 (janv-nov) des nuitées hôtelières à Paris
Les évolutions par marchés< Les Anglais 4 Les tendances : < Les Américains 4 Les tendances : < Les Allemands 4 Les tendances : |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2859 Hebdo 12 Février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE