du 19 février 2004 |
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Choqué !
Suite a une interview donnée au Journal du Dimanche, M. Daguin menaçait le
gouvernement actuel d'un vote sanction s'il n'obtenait pas la baisse de la TVA ! Je suis
choqué par ces propos, car il me semble que ça n'est pas une bonne solution sous
prétexte de ne pas obtenir la baisse de la TVA que tout le monde attend au sein de la
profession. Ces politiques qui nous gouvernent se moquent complètement de notre secteur
d'activité (sauf tous les 5 ans !). Secteur d'activité qui crée énormément de
richesse chaque année. Personnellement, je n'ai jamais cru à la baisse de la TVA.
Pourquoi ? Car, il faut que les 15 ministres européens se mettent d'accord ! Facile !
Certains professionnels, journalistes ont mis la charrue avant les bufs. On m'a
toujours appris à ne croire que ce que l'on voit. Bonne année à tous et faisons un
vu !
Gilles Emeraux zzz66f
La TVA en restauration Il faut se rappeler, il n'y a pas si longtemps, que le gouvernement avait toutes les possibilités de descendre la TVA en connaissant déjà, à l'époque, les difficultés rencontrées par cette profession. A ce moment-là, Monsieur Juppé n'avait rien trouvé de mieux que de l'augmenter d'un point. On pourrait sourire face à la démarche du gouvernement qui tendrait à convaincre ses partenaires européens de faire baisser celle-ci à 5,5 %. Vu que pratiquement tout le monde dans la profession en doute... mais on peut toujours en rêver. Tant pis pour une profession au bord de l'asphyxie, avec des marges nettes ridicules qui découragent n'importe quel investisseur dans des petites structures. D'où la difficulté pour la reprise de ces petites entreprises qui représentent souvent toute une vie de travail au futur restaurateur retraité. Etant moi-même retraité de la profession, j'en arrive presque à regretter d'avoir encouragé mon fils à reprendre la succession, alors qu'aucun avenir n'est assuré, ni pour lui, ni pour son personnel. Et pour convaincre les plus sceptiques, voilà le décompte du prix d'un menu : - Matières premières : 30 % et + - Personnel : 30 % ou plus selon les établissements - Frais généraux : 15 % et + - TVA : 19,6 % Faites le total... Il est vrai que la baisse de la TVA devrait profiter au consommateur, mais les marges étant tellement ridicules et l'Etat prenant la plus grande part, il s'avère indispensable de réajuster cette TVA au profit des entreprises pour leur survie et pour le personnel qui croit en son métier. Métier très dur par ailleurs, autant par ses horaires que par ses contraintes : coupures, travail le dimanche, les jours fériés et le soir. La preuve, plus personne ne veut travailler dans cette branche, et ce, malgré le chômage. Et avec quels moyens peut-on augmenter les salaires en réduisant uniquement les charges et la TVA ? Il n'y a pas de miracle en ce domaine. Il faut savoir que souvent la TVA n'est pas réellement répercutée dans les prestations, et que le faire aura comme conséquence une hausse des prix et une désertification de nos établissements. La logique voudrait que tous les restaurateurs affichent cette réalité dans leur établissement et la fassent connaître, et que s'effacent les rivalités commerciales pour la survie de nos établissements à caractère familial qui ont fait la renommée de la France, quoi qu'on en dise. Un retraité de la restauration du Haut-Rhin zzz66f |
On nous mène en bateau pour la TVA
Sur la restauration, le porte-parole du commissaire chargé de la fiscalité a
déclaré au sujet de la TVA : "Les chances d'un accord sont à peu près les
mêmes que celles de voir les cochons voler." Rien ne nous empêche de continuer
à rêver, mais je pense que nos ministres et notre gouvernement le savent pertinemment,
et nous mènent en bateau depuis bientôt 2 ans.
C'est une promesse que le gouvernement ne pourra et ne veut pas tenir, car elle lui
coûterait
trop cher.
Marcello Rattazzi zzz66f
La TVA, c'est notre
lot La baisse de la TVA est juste, il s'agit de la réparation d'une injustice ! Pendant trop d'années où j'ai exploité des restaurants, j'ai toujours privilégié mon personnel - et donc mes clients. Le turnover était loin d'être important et s'ils revenaient, c'est qu'ils étaient bien payés à tel point que, pendant plusieurs années, je n'ai pu me verser de salaire afin d'équilibrer mon bilan. Nous avons travaillé dans une ambiance extraordinaire où personne ne comptait ses heures. Il fallait seulement que le travail soit accompli. A chaque fois que c'était possible, chacun récupérait ses heures par roulement, et s'il restait un solde à la fin de la saison, je payais les heures supplémentaires. Les clients revenaient fidèles et heureux de nous retrouver. Mais chaque 21 du mois où je devais payer la TVA, j'étais souvent d'une humeur mitigée. Comme c'était inhabituel, on me demandait pourquoi. La TVA répondais-je. Et j'expliquais invariablement qu'il s'agissait plus que d'une injustice, mais d'un vol de l'Etat parce que globalement, lorsque le boulanger achète ses fournitures à 5,5 %, il paye une TVA à 5,5 % ; lorsque le garagiste achète ses fournitures à 19,6 %, il paye une TVA à 19,6 %, etc., alors que nous achetons à 5,5 % et que l'Etat nous vole notre marge bénéficiaire et nous taxe à 19,6 %, ce qui nous empêche tout simplement de faire vivre notre affaire. Mais ça, nos clients ne le savent pas et s'en moquent complètement. A partir du moment où ils ont mis les pieds sous la table, nous devenons plus qu'à leur service : nous frisons l'esclavage. Et dans cet esprit, au début de chaque saison, je réunissais tout le personnel pour un pot afin que chacun puisse retrouver ses collègues de l'année passée ou les quelques rares nouveaux, et mon discours de bienvenue était toujours ponctué du fait que le client n'était pas roi, jamais, mais qu'il avait payé une prestation, et que nous devions nous mettre en quatre pour le satisfaire et rendre son séjour le plus agréable possible. En 16 ans d'activité, je n'ai mis que 2 clients à la porte, car ils avaient manqué de respect à un membre du personnel, et que des clients, je pouvais en trouver facilement, ce qui n'était pas le cas du bon personnel. J'aimerais terminer sur l'éducation du client au sens large. Les médias rabattent les oreilles des chalands sur les erreurs (errare humanum est !) des différents collègues, que ce soit sur les prix ou les innombrables législations qu'il nous faut respecter au quotidien. Mais ne pourraient-ils pas être un peu objectifs parfois, et expliquer que les hôteliers-restaurateurs ne sont pas que des voleurs, que leurs charges sont telles qu'il est difficile de boucler le bilan, et que l'éventuelle baisse de la TVA ne va pas permettre de diviser le prix des repas par 2 ? Les clients qui fréquentent nos établissements grâce aux Jartt ou RTT, bref grâce aux 35 heures, devraient être sensibilisés au fait qu'ils nous imposent, par leur manque de discipline et leur égoïsme, à en faire souvent le double ! Quand l'heure de la fermeture arrive, qui reste en fin de service attendant que les derniers clients veuillent bien lever le siège si ce n'est le patron ou son épouse (dans 85 % des petites entreprises familiales) ? Alors, ou bien le prix permet de laisser le client traîner à la fin de son repas, ou bien, si cela continue, on risque d'en arriver (certains le font déjà) à des horaires d'ouverture et de fermeture fixes comme chez le coiffeur ou au supermarché. Mais l'âme du restaurant partira pour autant, à moins que ça ne soit pas déjà le cas. En ce qui me concerne, je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois. Donc bon courage à tous les collègues, travaillons pour payer la TVA, c'est notre lot. F. L. de Quimper zzz22v zzz66f |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2860 Hebdo 19 Février 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE