du 4 mars 2004 |
ÉDITO |
Même si la nouvelle n'a pas fait l'ouverture du 20 heures,
l'adoption par les députés de l'amendement de Thierry Mariani, élu du Vaucluse qui a
toujours porté une attention particulière à la profession, ne peut que satisfaire tous
ceux qui aspirent enfin à une juste reconnaissance de la valeur de nos métiers.
Il était temps, et disons-le sans langue de bois, il fallait bien qu'un jour il ne
soit plus possible à n'importe quel 'touriste' d'ouvrir un bistro ou un resto.
C'est chose faite, enfin presque, avec l'instauration de l'obligation d'une 'licence
d'exploitation' dont la mise en application débutera début 2005.
En clair, pour exploiter un établissement, il faudra désormais faire preuve d'un
minimum de professionnalisme vérifié à la fois par les pouvoirs publics et la
représentation professionnelle. Car, il est franchement désagréable de savoir que le
premier venu, pour peu qu'il dispose d'un minimum à investir, se lance dans la 'limonade'
ou la restauration sans autre motivation que de s'occuper, de gagner rapidement beaucoup
d'argent (le mythe a la vie dure), voire d'exercer d'aléatoires talents culinaires
éprouvés en famille lors de dominicales agapes.
Aujourd'hui, l'amateurisme n'a plus sa place dans le travail quel qu'il soit. Il
était donc temps que la profession se dote d'un filtre à l'entrée comparable à celui
des coiffeurs, des boulangers ou des garagistes, sans évoquer des activités où il est
évident qu'une formation poussée est indispensable.
Au-delà d'un simple label, c'est également la reconnaissance des compétences
nécessaires pour devenir aubergiste, la mise à l'écart des occasionnels de la cuisine
ou des intermittents de l'accueil. La clientèle est devenue à juste titre
exigeante : elle est à la fois avide de découverte et soucieuse de sécurité. Les
crises sanitaires récurrentes ne rassurent qu'à moitié des consommateurs hésitants.
De l'autre coté, cette 'licence d'exploitation', véritable permis de conduire une
entreprise, redorera peut-être la profession auprès des banquiers, pouvoirs publics et
opinion parfois hâtifs dans leur jugement.
Et lorsqu'il sera devenu évident que tous les établissements respectent à la fois
les règles de l'hygiène et du HACCP, les normes de sécurité et le Code du travail, la
fameuse 'licence' ne sera pas considérée comme une contrainte supplémentaire, mais bel
et bien comme une marque officielle de qualité et de confiance.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2862 Hebdo 4 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE