du 1er avril 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Assemblée générale du Snarr
C'est dans un lieu prestigieux, le palais du Luxembourg, que le Snarr, Syndicat national de la restauration rapide, a tenu lundi 29 mars son assemblée générale et célébré ses 20 ans d'existence.
Philippe Labbé, président du Snarr : "L'esprit de partage et d'entraide face aux difficultés législatives constitue un véritable atout pour notre organisation professionnelle." |
Belle
évolution pour ce syndicat crée en 1984 par Laurent Caraux, alors fondateur de Pomme de
Pain et d'Aubépain, et aujourd'hui président-directeur général de El Rancho. Cette
organisation professionnelle, qui ne comportait que 4 enseignes à ses débuts, a su
depuis se présenter en véritable défenseur de la restauration rapide et livrée, et
faire admettre ce secteur comme un acteur à part entière de la restauration.
Le Snarr compte aujourd'hui parmi ses membres 113 enseignes et dénombre plus de 1
150 adhérents, qui emploient un total de 65 000 salariés sur les 116 000 du secteur.
Mais s'il représente de grandes enseignes nationales avec plusieurs centaines
d'établissements, le Snarr comporte aussi de petites entreprises individuelles. "Outre
la diversité, le nombre d'adhérents est fondamental, car c'est celui, avec le nombre de
salariés, qui a le plus de poids vis-à-vis de nos interlocuteurs politiques",
insiste Philippe Labbé, président du Snarr. Et du poids, il en a besoin. Pour preuve,
lors de l'annonce du plan Raffarin pour l'allégement de charges prévu en remplacement de
la baisse de TVA, le Snarr n'avait pas été invité à participer au groupe de travail.
Après avoir protesté auprès du gouvernement, le Snarr a pu non seulement participer
mais être aussi une véritable force de proposition. Le Snarr a d'ailleurs réalisé une
plaquette d'information sur le secteur de la restauration rapide, 'La restauration rapide,
un nouvel état d'esprit'. Cette plaquette doit permettre de présenter aux différents
interlocuteurs institutionnels la contribution économique et sociale du secteur, mais
aussi son rôle dans le développement local, l'intégration et la promotion sociale.
Très mobilisé sur les affaires sociales
Le volet social représente une grande part de l'activité du syndicat, qui s'est
traduit dès 1988 par la signature de la Convention collective de la restauration rapide.
Convention qui, depuis, a fait l'objet de plus de 40 avenants. C'est en 1999 que la
restauration rapide mettra en place l'accord sur la réduction du temps de travail, qui
fixe la durée du travail à 35 heures dans toutes les entreprises du secteur. Afin de
valoriser et de promouvoir les métier de la branche, il vient d'être mis en place un
certificat de qualification professionnel (CQP) responsable opérationnel.
Création d'un certificat de qualification professionnelle
"Il n'y a pas de formation initiale qui prépare à travailler dans nos
établissements, et il est nécessaire de reconnaître les compétences et le savoir-faire
de nos salariés", rappelle Didier Martin, responsable formation chez Quick. Ce
CQP est un diplôme reconnu par la branche et par l'ensemble des enseignes qui doit
permettre de reconnaître la valeur professionnelle et les compétences des salariés. Ce
certificat est réservé au 1er niveau de l'encadrement, c'est-à-dire au niveau III
échelon 3. Il est destiné à donner une reconnaissance et un diplôme à des salariés
qui n'en ont pas ou peu. Cette formation, qui peut se faire sur demande du salarié ou sur
proposition de l'employeur, s'effectuera en alternance, pour partie dans l'entreprise et
pour partie dans le centre de formation. La formation concernera les compétences
nécessaires à la gestion d'un service en restauration rapide, c'est-à-dire le
management et l'animation, mais aussi les techniques pour la gestion des produits, du
service et de la qualité, sans oublier la partie administrative et financière.
Nouvelles règles sur la sûreté alimentaire
L'un des grands thèmes d'actualité abordé lors de cette assemblée est la
sécurité alimentaire, qui est une préoccupation grandissante des consommateurs, mais
aussi des politiques et des chefs d'entreprise. En effet, après avoir fait afficher la
provenance de la viande qu'ils servent dans leur établissement, le syndicat rappelle que
ses adhérents devront très prochainement mentionner la présence d'OGM dans les produits
servis à la clientèle. En effet, 2 règlements européens de 2003 qui sont d'application
directe font obligation d'étiqueter et de tracer tous les produits contenant des OGM ou
qui sont issus d'OGM et ce, à compter du 18 avril 2004. Cette nouvelle réglementation
concernera non seulement toutes les denrées alimentaires issues d'OGM ou contenant des
OGM, qu'elles soient vendues préemballées ou en vrac, mais aussi tous les ingrédients,
additifs et arômes produits à partir d'OGM. Les produits visés sont ceux issus du maïs
comme la farine, la bière, l'amidon, l'huile, le sirop de glucose, et ceux provenant du
soja comme les matières grasses, les protéines de soja, la farine et la lécithine.
L'étiquetage de ces informations devra se faire de façon lisible et visible sur le
produit ou à proximité, y compris en restauration. Le fournisseur des produits est quant
à lui aussi responsable des informations qu'il transmet à son client sur la présence et
la nature des OGM dans les produits. Cette information doit être mentionnée par écrit,
soit sur le bon de livraison soit sur la facture, mais aussi sur l'emballage.
L'étoffe des héros
Pour cette réunion exceptionnelle ont été conviées quelques figures qui ont
marqué la restauration rapide. C'est sous un clin d'il cinématographique à L'Etoffe
des héros que Laurent Caraux, p.-d.g. de El Rancho, Denis Hennequin, vice-président
exécutif pour l'Europe de McDonald's, et Louis Le Duff, président du groupe Le Duff,
sont venus raconter 20 ans de restauration rapide à travers leur expérience. Un point
commun : ils sont tous les trois partis voir ce qui se passait sur le marché américain
afin d'adapter des formules de restauration rapide à la demande française. Pari certes
réussi, mais qui n'était pas évident 20 ans en arrière. En 1984, McDonald's avait
seulement 17 établissements en France et l'objectif était alors d'atteindre les 100
unités en 1989. Aujourd'hui, c'est plus de 1 000 unités qui sont présentes sur la
France.
P. Carbillet zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2866 Hebdo 1er avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE