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du 8 avril 2004
VIE PROFESSIONNELLE

34e congrès de la CPIH à Saint-Nazaire (44)

JEAN-FRANÇOIS GIRAULT EST RÉÉLU POUR TROIS ANS

"C'est la remise en cause permanente de nos méthodes et de nos habitudes qui nous permettra d'être toujours présents demain", a martelé Jean-François Girault en début de semaine, à Saint-Nazaire, devant les membres de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie, réunis en congrès. Réélu avec près de 98 % des suffrages à la présidence nationale, il appelle à la 'révolution' des mentalités.

Deux élections étaient écrites à l'ordre du jour du congrès de la CPIH, qui s'est déroulé lundi et mardi en Loire-Atlantique : celle du président national et celle des présidents de branche. Jean-François Girault, qui terminait un premier mandat, était seul candidat à sa succession. Et c'est sans surprise qu'il a été reconduit dans ses fonctions. Satisfaction supplémentaire pour ce Manceau réputé pour sa sagesse, un score en forme de plébiscite quasi unanime. L'autre vote concernait les branches. Là encore, la stabilité des équipes l'a emporté avec, pour unique changement, la nomination de Jean-Marc Edet (lire interview), président de la CPIH 44 à la tête des cafés. Ces formalités entérinées, les congressistes allaient se mettre au travail sur le thème 'Evolution et révolution'. "C'est la remise en cause permanente de nos méthodes et de nos habitudes qui nous permettra d'être toujours présents demain", leur a répété Jean-François Girault qui souhaite mettre en œuvre, au cours de son nouveau 'triennat' * une dynamique nouvelle qui balayera "les idées reçues et la langue de bois". Le message était, semble-t-il, déjà passé auprès des responsables nationaux ou régionaux. François Effling, président des saisonniers, a salué l'arrivée du Titre Emploi Entreprise, réclamé de longue date par sa branche, comme un "outil extraordinaire" pour la profession lorsqu'il sera entré dans les habitudes. Chez les restaurateurs, Claude Guignard, président des Deux-Sèvres et de la région Poitou-Charentes, estime qu'il ne "faut pas s'atteler à un système fixe ou à un cadre trop rigide". Le métier, selon lui, doit accepter de regarder l'horizon différemment et prendre en compte les nouveaux comportements. Pour le président des restaurateurs, Claude Izard, l'adéquation passe par "une réforme de la fonctionnalité de l'entreprise, tout en préservant le savoir-faire de la restauration traditionnelle". Quant aux discothécaires, sous la houlette de Michel Cellier, ils ont décidé de se battre pour la "dépénalisation du chef d'entreprise" et d'obtenir, à l'image des cafetiers, la "responsabilisation du citoyen consommateur".

Une hôtellerie 'lisible'
Jacques Fréalle, président national des hôteliers, revendique de son côté la nécessaire 'lisibilité' des établissements. "L'hôtellerie indépendante a perdu 60 000 chambres en 5 ans. 30 000 ont rejoint les chaînes intégrées ou franchises, 20 000 sont allées vers les chaînes volontaires. Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. L'indépendant a besoin de lisibilité. Mais cela ne doit pas lui faire perdre sa personnalité. Il ne faut surtout pas que l'hôtellerie française, demain, n'ait qu'un seul visage, celui de l'uniformité. Ce serait sa perte." Lui aussi réélu haut la main à la tête de sa section, Jacques Fréalle veut obtenir d'autres systèmes de cautionnement. "Si révolution il y a, il faut que les chefs d'entreprise ne soient plus obligés d'apporter les garanties personnelles actuellement réclamées par les banques. Nous devons également obtenir des financements défiscalisés, à l'image des résidences hôtelières", a-t-il déclaré. La CPIH a du pain sur la planche.
S. Soubes  

* Le président de la CPIH est élu pour un mandat de 3 ans renouvelable. zzz74v

< Principaux extraits du discours de clôture de JEAN-FRANÇOIS GIRAULT  

Le bureau national de la CPIH (de gauche à droite) : MM. Griaux, Izard, Effliog, Girault, Edet, Alves-Pires, Fréalle, Cellier et Goepfert.

"Il faut engager sa responsabilité face aux enjeux du secteur et aux attentes des adhérents. (...) Le but est de susciter le feu de chacun et non pas de remplir des vases à moitié pleins ou à moitié vides. (...) Il est surtout nécessaire de se projeter dans l'avenir. Il faut une réforme profonde, il ne suffit pas de partager la pénurie, il faut surtout pourvoir se développer, s'attaquer aux causes essentielles et primordiales. (...) On doit s'investir et combattre pour arriver à des réformes indispensables afin de redonner le dynamisme à nos entreprises, puisque la consommation et la relance économique ne sont pas au rendez-vous. (...) La passion du métier, c'est le contact, le festif, le sourire, la convivialité, le ludique. (...) Il nous faut aussi créer l'émotion, la compréhension, la surprise, un univers qui a du cœur, fait de diversité et d'opportunités. (...) Nos métiers offrent à chacun - quelle que soit sa formation initiale, sa qualification, son origine sociale, ses ambitions, ses envies - une expérience, un premier pas dans la vie, un plan de carrière. (...) Nous avons un devoir d'action, de pédagogie et d'écoute. Pour convaincre, nous devons nous engager pour un combat pour l'emploi, avec pragmatisme et sans langue de bois." zzz74v

 

Focus

Jean-Marc Edet, nouveau président de la branche cafés

Le président de la CPIH 44, qui accueillait le 34e congrès national de la centrale syndicale à Saint-Nazaire, a été, à cette occasion, élu à la tête des cafetiers. Il est propriétaire d'un bar-restaurant, Le Grand Bleu, au Pouliguen, près de La Baule. Micro.

Propos recueillis par Sy. S.

L'Hôtellerie : Quelles sont vos ambitions à la tête de cette branche, alors qu'elle s'est faite plutôt discrète ces dernières années ?
Jean-Marc Edet : D'abord, je ne suis pas quelqu'un qui travaille seul. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une dynamique d'équipe. Nous devons nous réunir au moins tous les 2 mois. Parmi les dossiers à mettre en place, la refonte du Code des débits de boissons (Code de la santé publique) est enfin à portée de main. J'ai déjà demandé aux départements de lister des propositions et de nous les remonter au plus vite. Il faut un code actualité, adapté aux modes de consommation actuels. J'ajouterai que je vais tout faire pour stigmatiser les pouvoirs publics sur la responsabilité qu'on nous fait endosser lorsqu'il s'agit des excès d'alcool. 80 % des ventes d'alcools ont lieu en grandes surfaces, dans les stations-services ou les épiceries. Et pourtant ils n'ont pas les mêmes contraintes que nous.
Soit on allège nos responsabilités en reconnaissant celles du consommateur, soit on met tout le monde au même niveau de responsabilité.

L'Hôtellerie : Comment voyez-vous l'arrivée du permis d'exploitation ?
Jean-Marc Edet : C'est quasiment un gage de bonnes pratiques et de bonne conduite.
Il dresse un cadre professionnel. Nous étions le seul secteur où l'on pouvait s'installer du jour au lendemain sans la moindre compétence. Alors que, je vous le rappelle, nous sommes assujettis à une réglementation lourde. Mon seul souci concernant son application porte sur les associations. En zone rurale, de nombreuses licences IV ont été reprises par des mairies, qui en ont confié l'exploitation à des associations. Dans ces conditions, qui devra effectuer la formation nécessaire à l'obtention du permis ? Sachant aussi que l'activité des associations n'est pas soumise au même régime de fiscalité...

L'Hôtellerie : Le bistrot a-t-il selon vous de l'avenir en France ?
Jean-Marc Edet : Bien sûr. Et je tiens à ce que la CPIH dans son ensemble, et dès qu'elle le peut, communique sur la nécessité de maintenir les cafés en place. Qu'ils soient bars de jour ou bars de nuit, ce sont des lieux de vie nécessaires à l'équilibre social. Une certitude cependant, la société évoluant, les cafés doivent se positionner différemment, réfléchir à de nouvelles activités, développer d'autres services, revoir leur offre (baisse des ventes d'alcool, montée en puissance des sans alcool). Le café évolue et doit, lui aussi, faire sa révolution.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2867 Hebdo 8 avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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