du 22 avril 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
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Jean
Michart, propriétaire de l'ancienne brasserie Le Paris, installée place Denis Dussoubs,
dans le centre de Limoges, réclame à la municipalité 1 million d'euros de dommages et
intérêts tout en accusant le maire Alain Rodet d'ingérence dans une affaire privée. Le
dossier vient d'être traité par le tribunal administratif, qui s'est donné le temps de
la réflexion en mettant son jugement en délibéré. Le cafetier, brasseur et inventeur
d'une bière renommée, avait souhaité vendre son établissement en 1999 afin de
développer d'autres projetssur la ville. Un premier acquéreur s'était déclaré, en
l'espèce le Crédit Mutuel, intéressé par le site - la place est le lieu de sortie et
de rendez-vous favori des Limougeauds - afin de construire une nouvelle agence (un second
se présentera plus tard en la personne de McDonald's, mais son implantation n'a pu se
réaliser). Mais la presse locale, en l'occurrence Le Populaire du Centre, avait
lancé une campagne contre ce projet, tandis que le premier magistrat de la cité
écrivait une lettre à la direction de la banque allant dans le même sens.
A noter qu'Alain Rodet ne proférait dans son courrier aucune menace, reconnaissant
que ses moyens d'opposition étaient limités. Mais le tout avait suffi pour que le
Crédit Mutuel abandonne le dossier, transformant Le Paris en friche immobilière. "Il
y a eu une campagne de presse orchestrée, avance Jean Michart, tandis que la
mairie s'immisçait dans un contrat de droit privé. Les lieux sont restés inoccupés 4
ans durant, et le manque à gagner a été considérable."
Une perte qui équivaut justement aux dommages réclamés. Depuis, Le Paris est
devenu un restaurant italien (il y a quelques mois), et la place Denis Doussoubs a
retrouvé son calme. Le tribunal dira bientôt qui, des deux parties, avait raison.
J.-P. Gourvest zzz24
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L'Hôtellerie Restauration n° 2869 Hebdo 22 avril 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE