du 13 mai 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
A la veille de l'ouverture du 57e Festival de Cannes, les intermittents du spectacle font monter la tension. Pour les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration, cette menace est particulièrement difficile à accepter. Et, accompagnés par les élus cannois, ils sont descendus dans la rue mardi dernier pour défendre leur Festival, leur ville et leurs emplois.
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Rarement
une veille de Festival n'avait connu autant de fébrilité. Avant le défilé des stars
c'est celui des hôteliers, restaurateurs et commerçants de la ville, qui a agité
Cannes. Ils étaient entre 200 et 300 à rappeler l'importance du Festival pour
l'économie cannoise, chiffre somme toute satisfaisant pour une manifestation symbolique
se déroulant la veille de l'ouverture de l'événement, à l'heure du déjeuner.
L'initiative est venue de la mairie, consciente que l'image de la ville de Cannes
pourrait bien ressortir ternie d'une action un peu trop musclée des intermittents du
spectacle. Inutile de préciser qu'elle a immédiatement remporté un franc succès dans
les rangs des professionnels ravis de faire valoir leur point de vue. Si les actions des
intermittents bénéficient à coup sûr d'une large couverture médiatique, il est moins
évident pour les hôteliers et restaurateurs de faire entendre leur voix.
Défendre 10 000 emplois
Raison de plus pour exprimer leur opinion dans cette manifestation, baptisée 'Une
marche pour les marches'. En tête des manifestants, Michel Chevillon, président du
Syndicat des hôteliers de Cannes et environs est bien conscient de l'enjeu de ce
rassemblement : "On veut montrer que nous pouvons nous aussi exprimer nos
revendications et défendre nos emplois. Le Festival est une vitrine extraordinaire pour
toute la ville, mais aussi le point d'orgue d'une saison, voire d'une année entière,
avec plusieurs milliers d'emplois à la clé." Pas question pour autant de jeter
de l'huile sur le feu. Pour les hôteliers comme pour la municipalité, l'heure est
plutôt à l'apaisement. Le maire de Cannes, Bernard Brochand, rappelle que "les
intermittents peuvent parler et s'exprimer", à condition qu'ils n'empêchent pas
"le Festival de se dérouler dans des conditions normales". Quant aux
hôteliers, ils ajoutent juste une petite pointe d'ironie en signalant que quand eux
descendent dans la rue, ils savent faire preuve à la fois "de respect et de calme".Mais
pour tous, l'idée reste la même : refuser que les revendications d'une minorité
viennent gêner le succès de l'événement, et mettent ainsi en péril 10 000 emplois.
E. B. zzz16 zzz74v
Cannes (06), le Festival n'est plus ce qu'il était
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L'Hôtellerie Restauration n° 2872 Hebdo 13 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE