du 13 mai 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Cannes (06)
A la veille de l'ouverture du Festival de Cannes, les hôteliers n'affichent plus un optimisme à tous crins. Si l'état des réservations permet d'espérer un mieux par rapport à 2003, les belles années semblent définitivement loin derrière.
Si les paillettes attirent toujours l'il du public, les stars ne font plus rêver les professionnels du tourisme. Le cru 2003 du Festival de Cannes a sonné la fin d'une époque. Entre le début du conflit en Irak, les démêlés diplomatiques franco-américains et l'épidémie de SRAS, toutes les conditions étaient alors réunies pour l'un des pires festivals que l'on ait connu de mémoire d'hôtelier.
Des signes positifs
Cette année, beaucoup attendaient un rebond dans les réservations. Mais si ce
rebond a effectivement eu lieu, il n'efface pas complètement les méfaits de la
précédente édition. "On constate un léger mieux dans le niveau des
réservations par rapport à l'an dernier, mais on ne retrouve pas pour autant le niveau
d'il y a 3 ou 4 ans", résume Michel Chevillon, président du Syndicat des
hôteliers de Cannes et environs.
Reste une grande inconnue : le niveau des dépenses hors nuitées, qui a connu en
2003 une chute de 15 %. Nombreux sont ceux qui craignent aujourd'hui que cette logique
moins dépensière soit encore d'actualité cette année. Les hôteliers ont d'ailleurs
choisi la voie de la raison, et ont préféré stabiliser le prix des chambres cette
année. Les optimistes notent toutefois avec plaisir le retour des 'majors américaines',
un allongement de la durée des séjours réservés (10 à 12 nuitées contre 6 à 7
seulement l'année dernière) et comptent sur les efforts réalisés pour rendre le
Festival plus séduisant : une programmation mieux équilibrée et un jury plus proche du
public, des illuminations sur la Croisette, des feux d'artifices, une promenade
musicale...
Le Marché du film, clé de voûte du Festival
Cette ambiance résolument festive a autant pour but de retenir les festivaliers
sur place que de valoriser l'image de l'événement. Mais rares sont les hôteliers, à
l'exception notable des palaces qui accueillent les grandes stars, qui se reposent
uniquement sur cette face résolument médiatique du Festival. D'année en année, c'est
une autre facette qui prend de plus en plus d'importance pour les professionnels de
l'hôtellerie ou de la restauration : le Marché du film, premier marché au monde pour le
commerce international du film. "Les clients à forte contribution sont ceux qui
participent au Marché du film, affirme haut et fort Michel Chevillon. Ce sont eux
qui organisent des soirées, mais aussi qui font leurs affaires dans les hôtels, les
restaurants et les plages. Le Marché du film constitue aujourd'hui la clé de voûte du
Festival."
Impossible pour autant de ne miser que sur cette seule carte. Le Marché du film
est inséparable du Festival lui-même, et c'est la compétition qui fait l'image de
celui-ci et attire un public avide de fêtes et de paillettes. Raison de plus pour
espérer que les menaces des intermittents du spectacle ne mettront pas leurs menaces à
exécution. "Les hôteliers vont renforcer les moyens de sécurité au niveau de
leur établissement, assure le président du Syndicat des hôteliers. Il n'est pas
question pour nous de juger les revendications des intermittents, mais on peut
difficilement accepter qu'une minorité vienne gâcher la fête pour les festivaliers et
la ville de Cannes, et ce d'autant plus que des emplois sont en jeu."
E. Bousseau zzz74v
En marque pour défendre le festival
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L'Hôtellerie Restauration n° 2872 Hebdo 13 mai 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE