du 10 juin 2004 |
LICENCE IV |
Avec le 1er 'Paris Flair Open'
Le 1er juin, le Club Med World Paris Bercy accueillait la première grande compétition française de flair. 22 bartenders de 9 nationalités différentes ont participé aux éliminatoires. Parmi les jurés, le numéro 1 mondial de flair. Pourquoi ce challenge ? Comment s'est-il déroulé ? Questions à Laurent Gréco, fondateur de Bar Académy et organisateur de l'événement.
Propos recueillis par S. Soubes
Laurent Gréco, organisateur du 1er Paris Flair Open. |
L'Hôtellerie :
C'est la première opération du genre organisée en France. Quels sont vos objectifs ?
Laurent Gréco : J'ai toujours défendu le bar
auprès des jeunes et dans ses aspects novateurs et contemporains. Dans cet esprit, je
crois qu'il était important d'organiser un événement autour du flair qui soit reconnu
par les plus grands bartenders. Un de mes principaux objectifs est la promotion de
l'activité du bar en France à l'échelle européenne, voire internationale. A terme, je
souhaiterais que le Paris Flair Open soit d'ailleurs une étape de la coupe du monde des
Barmen qui est consacrée au flair.
L'Hôtellerie :
N'est-ce pas un peu ambitieux ? Le flair derrière le bar date d'une douzaine d'années,
or son développement en France est beaucoup plus récent. Comment expliquez-vous ce
retard ?
Laurent Gréco : C'est vrai que si on compare
Paris à Londres, les Anglo-Saxons ont une sacrée longueur d'avance. Le flair est
pratiqué dans un grand nombre de bars londoniens. Ça plaît et les barmen se défoncent.
C'est vrai aussi qu'ils sont payés au tip (pourboire). Plus ils mettent le feu,
plus ils gagnent. En France, il y a moins de motivation. Je voudrais quand même souligner
que le numéro 1 mondial, vainqueur du King of the Ring 2004, qui est la plus grosse
compétition de flair actuelle, a été remportée par un Français, Nicolas Saint-Jean.
Bon d'accord, il travaille en Grande Bretagne...
Le jury, de gauche à droite : Vaslo Lalic, Andy Collinson, Fabio
Milani, Nicolas Saint-Jean.
L'Hôtellerie :
Comment se sont déroulées les épreuves ? Avez-vous eu du mal à trouver des partenaires
?
Laurent Gréco : Le Club Med World nous a mis
à disposition le lieu, la structure technique et logistique. M6.fr a lancé l'événement
sur son site. L'Hôtellerie a relayé l'information et
l'équipe de Bar Académy a beaucoup pianoté sur le web pour annoncer l'opération. Sept
sponsors nous ont suivis dans l'aventure. Le principe ? L'après-midi était consacré aux
qualifications et les dix meilleurs concouraient le soir pour la finale. Les concurrents
devaient réaliser un cocktail imposé à partir d'un produit sponsor avec des bouteilles
pleines. C'est le working flair. Ensuite, ils devaient servir un cocktail de leur choix
(une création), dont ils avaient donné précédemment la recette. C'est l'exhibition
flair : l'astuce ici consiste à mettre dans les bouteilles les quantités dont ils ont
besoin pour le cocktail, de faire le cocktail et ensuite d'entrer dans le vif du sujet.
Comme les bouteilles sont vides, on peut alors s'en donner à cur joie sans craindre
les éclaboussures. La troisième épreuve portait sur le décapsulage d'une bouteille
long neck. Certains ont joué avec un décapsuleur tout simple, d'autres ont utilisé la
pelle à glace. Les plus aguerris l'ont fait à la main, comme si c'était une technique
de karaté... Oui, il y a un truc. Mais je ne vous dirai pas lequel !
Explosion de joie autour du vainqueur, Tom Dyer.
L'Hôtellerie :
Quels ont été les atouts de cette première édition ?
Laurent Gréco : Le haut niveau. Nous avions 9
nationalités représentées. Si le podium gagnant est entièrement britannique, le
premier Français est juste derrière. C'est un barman du FBI Paris et je trouve ça très
prometteur. Nous avons aussi eu la chance d'avoir un jury exceptionnel. Il était composé
de Nicolas Saint-Jean, de Fabio Milani, qui est d'origine italienne et qui représentait
le Flair Bartender Association (4 700 membres dans le monde), de Andy Collinson, du
Roadhouse London (cet établissement est aujourd'hui la référence européenne et
mondiale en matière de flair) et de Vaslo Lalic, du Barshowx, en Allemagne. Autre
établissement renommé. Plus de 350 personnes ont assisté le soir à la finale. Tout le
monde a été subjugué par le spectacle.
L'Hôtellerie :
Au-delà du spectacle, c'est quoi le flair, d'après vous ?
Laurent Gréco : Prosaïquement, je dirais que
c'est une nouvelle mode qui arrive à point nommé dans un secteur d'activité en crise,
parce que manque d'attractivité, de renouvellement, de dynamisme. Grâce au flair, je
suis convaincu qu'on peut donner une autre image du bar et attirer les jeunes dans ce
secteur. Le flair, c'est sportif, c'est extrême. On pourrait l'assimiler au surf. Ceux
qui en font forment un clan, une tribu, une famille. Il y a une entraide particulière
entre les bartenders de flair. Ce sont des passionnés, autodidactes à la base et qui
aiment transmettre et partager leur passion. zzz14 Sur le web
Vous voulez en savoir davantage sur le flair comme sur le concours, dont la prochaine édition devrait avoir lieu l'an prochain à la même époque : www.parisflairopen.com
1. Tom Dyer | Behind Bars UK |
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2. Neil Garner | Behind Bars UK |
3. Neil Lowrey | Behind Bars UK |
4. Sébastien Oguic | FBI Paris |
5. Rafael Arce | Bar Académy Paris |
6. Harman Stertch | Roadhouse London |
7. Eric Van Riet | Breakaway Café Rotterdam |
8. Essie Numminem | Kahunaville Las Vegas |
9. Guido Morelli | Flair Academy Milan |
10. Cezary Broda | Evolution Bar Varsovie |
22 participants étaient en lice. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2876 Hebdo 10 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE