du 10 juin 2004 |
VOUS RÉAGISSEZ |
Unification du taux de TVA à 5,5 % pour la restauration
traditionnelle
Aujourd'hui, je prends la liberté d'attirer votre attention sur une
situation qu'il serait souhaitable de faire évoluer prochainement, concernant
l'unification du taux de TVA dans les différents systèmes de distribution de produits
agroalimentaires à emporter en l'état, à transformer ou à consommer sur place dans les
restaurants rapides ou les restaurants traditionnels.
Les établissements de vente à emporter de produits agroalimentaires ou à
consommer sur place, notamment les fast-foods et la restauration rapide ainsi que la
restauration collective, paient la TVA sur la base de 5,5 %.
Par contre, la restauration traditionnelle emploie 6 à 20 fois plus de personnel,
c'est-à-dire paie 6 à 20 fois plus de salaires et de charges sociales pour la
commercialisation d'un même volume de produits agroalimentaires. Ce secteur est assujetti
à la TVA à 19,6 % sur la totalité de l'ensemble des tarifs aux consommateurs français
et étrangers de mets et boissons.
Cette situation est pénalisante. En effet, la restauration traditionnelle emploie
un personnel compétent beaucoup plus nombreux que les autres formes de distribution de
produits agroalimentaires pour un même volume de produits commercialisés dans la
restauration dite rapide ou à exporter.
Les restaurants traditionnels ne bénéficient pas d'avantages à l'exportation
puisqu'ils paient un montant de TVA majorée à 19,6 %, dont sont exonérés tous les
exportateurs de produits agroalimentaires ainsi que les sociétés de service pour
l'ensemble des ventes de produits exportés. La France étant le 1er pays touristique dans
le monde par habitant, la 'restauration traditionnelle' est un bon élément de promotion
et de rentrée par chèques, cartes de crédit ou argent liquide, d'une somme
impressionnante de devises fortes provenant du tourisme, des industriels et des
commerçants qui viennent souvent en France pour les besoins de leur entreprise ou pour
rendre visite à leurs fournisseurs en produits français.
Actuellement, les restaurants traditionnels sont dans l'impossibilité d'améliorer
leur marge et de faire bénéficier l'ensemble du personnel de meilleurs salaires. La
majorité des investissements est reportée à une date ultérieure. Le développement de
la restauration dite rapide annule les efforts de promotion pour attirer un nombre plus
important de touristes étrangers appréciant la gastronomie française dans la
restauration traditionnelle.
En démocratie, les taxes, les impôts doivent être identiques pour toutes les
formes de commercialisation des mêmes produits, notamment agroalimentaires, qu'ils soient
à emporter, à consommer rapidement sur place ou à commercialiser par la restauration
traditionnelle. Tous les produits agroalimentaires doivent être assujettis à la TVA à
5,5 %. Le secteur de l'agroalimentaire est en tête des exportations françaises. La
France doit donner l'exemple aux pays importateurs pour que tous les produits
agroalimentaires soient assujettis à une TVA à 5,5 %, et ainsi éviter toute forme de
distorsion dans la concurrence mondiale.
Henri-Auguste Maire, tavernier dans le Jura
Mais pourquoi n'y ai-je pas pensé ?
Suis-je bête ! Au lieu de travailler comme un damné et de subir
quotidiennement les problèmes divers et variés de mon entreprise pour gagner quelques
euros, comment n'ai-je pas pensé depuis 20 ans d'activité à faire du profit en plaçant
l'argent de la collecte de la TVA ?
De téléphoner tous les jours à mon banquier et de savoir si mon compte
'rémunéré' TVA avait engendré assez de profit pour changer mon four, prendre
une personne supplémentaire ou augmenter la rémunération de mes collaborateurs, voire
la mienne, qui - soit dit en passant - fond comme neige au soleil... (excusez-moi de
m'augmenter, c'est politiquement incorrect !) "Allo, monsieur le banquier, combien
ai-je gagné aujourd'hui ? Bien, bien, trois écrous pour mon four, SVP !"
Au lieu de "Allo, monsieur le banquier, help, quelques deniers pour
continuer mon activité et changer mon four qui, après tant d'années de bons et loyaux
services, a rendu l'âme !". Que monsieur le banquier est content de ce
revirement de situation ! Mon cher monsieur Maquin, peut-être travaillez-vous pour
un de ces groupes de restauration pour qui votre théorie (mûrement réfléchie !) est
certes intéressante, puisque profit, bourse, actionnariat en sont les maîtres-mots.
Et alors là, comme d'habitude, vous êtes bien briefé, voire endoctriné (c'est
très fort, de payer les gens à cogiter sur ce genre de démonstration !).
Mais sachez que votre exposé, de bonne heure le matin devant son café, met de
très mauvaise humeur, car il est à des années-lumière de la réalité. Je vous convie
à lire le courrier de C.J. M. de Vichy, 'Le poids de la passion', publié dans la même
page (juste sous votre courrier), laissant un sentiment d'amertume qui nous renvoie
inexorablement à une situation qui peut être la nôtre à tout moment !
Izard B. d'Angers zzz22v zzz66f
Merci les chaînes ! A quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. Nous avions pris l'habitude de descendre dans les hôtels de chaîne de classe économique. Avantages : un prix peu élevé, un accès à toute heure, ce qui n'est pas toujours le cas de l'hôtellerie traditionnelle. Or, toutes ces sociétés de chaîne se sont donné le mot, et pour les appeler, il faut systématiquement utiliser un numéro à 0,34 e la minute. Il faut donc débourser 2 e environ pour réserver une chambre. J'aurais préféré que le prix des chambres soit majoré de 2 e plutôt que de subir cette taxation systématique. Aussi, autant que nous le pouvons, nous nous sommes retournés vers l'hôtellerie traditionnelle, et nous avons le plaisir de redécouvrir la diversité, l'accueil, etc., que nous avions eu tendance à négliger et à oublier. Donc, merci les chaînes ! zzz36i zzz36p Roger Charreaux de Romenay |
Il faudrait faire évoluer les mentalités
En lisant les différentes réactions dans cette page sur les conditions de travail
dans la profession, je dois avouer que j'ai les mêmes sentiments à l'égard de notre
profession avec une expérience de plus de 16 ans.
Une majorité des employeurs de la profession (pas tous heureusement) estime que
les employés ont des obligations envers eux, mais en retour, ils en ont peu envers les
salariés, à commencer par le respect des heures ! L'éventuelle baisse de la TVA me
laisse quant à moi perplexe !
Je doute que celle-ci se répercute sur l'embauche de personnel et encore moins sur
la hausse des salaires. Certains joueront le jeu, mais encore une fois ce ne sera pas la
majorité.
Je suis entièrement d'accord qu'au vu des lourdes charges, une baisse de la TVA se
fasse, mais avec des obligations envers l'Etat. Sinon ce sera pour certains juste un moyen
de s'enrichir. Je dis bien ceux pour qui tout va bien et ce n'est pas le cas de tous, j'en
suis bien conscient.
Pour finir, je trouve dommage que dans ce métier les mentalités n'évoluent pas,
ne serait-ce que par une discussion au sein de chaque établissement, car tous les jeunes
ne sont pas des fainéants, comme aiment à le dire certains patrons qui se voilent la
face.
T. C. de Rennes zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2876 Hebdo 10 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE