du 17 juin 2004 |
RESTAURATION |
Le sandwich, un marché porteur mais une gestion complexe
Avec 765 millions de sandwichs vendus chaque année, une augmentation des ventes de 8 % en 2003 et une alléchante TVA à 5,5 %, la restauration à emporter attire de plus en plus d'investisseurs.
Le sandwich est un marché porteur dans les milieux urbains - il a même son salon ! -, et l'acquisition d'un fonds de commerce dans le secteur peut sembler être une opération simple et fructueuse pour de nombreuses personnes désireuses de créer leur propre entreprise. Si la majorité reste des petites structures, il n'est pas rare de voir des établissements bien placés qui dégagent un chiffre d'affaires annuel de 300 000 e HT avec 600 ventes quotidiennes.
Même pour
une sandwicherie, l'expérience du propriétaire dans la restauration est quasiment
indispensable. En effet, on aurait tendance à imaginer, une fois que la problématique du
financement est réglée, que la 'formule' est simple : acquisition d'un fonds de commerce
bien placé dans un quartier d'affaires et/ou touristique, une salle de petite capacité
(car 60 % du CA est constitué par la vente à emporter), peu de matériel, peu de
matières premières et un minimum de main-d'uvre pour une ouverture quelques heures
par jour.
Cependant, attention ! Quelques propriétaires s'aperçoivent rapidement qu'ils ne
parviennent pas à relever le défi. Vigilance. Pour l'emplacement, choisissez un quartier
que vous connaissez, peut-être même un quartier où vous avez déjà travaillé. En tant
qu'ancien consommateur, vous serez le mieux placé pour appréhender les comportements de
la clientèle. Etant donné l'importance de la concurrence, pourquoi ne pas offrir un
'petit plus' à la clientèle ? Technique de cuisson nouvelle, produits exclusifs, gestion
de l'attente en caisse... Le principe étant de sortir du lot. Pourquoi ne pas proposer un
nouveau concept dans la tendance actuelle du bio, de la recherche de l'équilibre
alimentaire et du mieux-vivre ?
Comme pour toute PME, et plus encore dans le secteur de la restauration, il faut
une grande adaptabilité pour faire face aux impondérables. Au-delà des formalités
administratives, il faut compter avec des normes d'hygiène et de sécurité draconiennes
(privilégiez un emplacement avec un extracteur de fumée). Des stages hygiène et HACCP
sont proposés pour environ 550 e. Une résistance au stress est également un atout
indispensable : il faut savoir rebondir si la livraison n'est pas assurée et 'payer de sa
personne' en allant soi-même s'approvisionner chez d'autres fournisseurs pour assurer le
service. Dans le cas contraire, c'est une journée de chiffre d'affaires qui est perdue.
La question du personnel est un élément charnière dans la bonne gestion d'une
sandwicherie. En effet, il ne faut pas négliger la qualification du personnel (CAP, bac
professionnel, BTS) et d'en optimiser la productivité. La qualité du travail s'en
ressentira sur le long terme. Bien recruter et bien former son personnel permet de se
reposer sur lui et de se libérer des plages horaires. Une personne qui a un objectif de
carrière dans le secteur n'aura pas la même motivation qu'un étudiant.
Il reste cependant très motivant d'avoir sa propre entreprise et de la gérer
comme on l'entend, et la satisfaction est d'autant plus grande que les problématiques
sont nombreuses. D'une manière générale, avant de créer toute entreprise, il est
indispensable de consulter tous les organismes de conseil tels que la CCI de Paris, les
syndicats (Synhorcat, Snarr...).
Le site Internet de l'Agence pour la création d'entreprise est également une mine
d'informations : www.apce.com zzz44w
Sébastien Couderc Négociateur restaurants chez Christie & Co, il a recueilli les témoignages des vendeurs et acquéreurs de ce type d'établissement pour lesquels il était mandaté, et vous donne ses recommandations pour mener à bien votre projet. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2877 Hebdo 17 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE