du 1er juillet 2004 |
RESTAURATION |
< CHRISTIAN VANDENEECKOUTTE À DUNKERQUE (59)
Christian et Edith Vandeneeckoutte s'étaient taillé une réputation de restaurateurs de qualité au Bois de Chêne, près de Dunkerque. Les voici, de leur plein gré, patrons de bistrot dans un centre commercial.
Christian Vandeneeckoutte proposera sans doute des jambon-beurre de qualité. |
Cela
fait un choc quand on les a connus, elle maîtresse de maison plutôt bourgeoise, lui en
chef conscient de sa réputation locale, et membre élu de la chambre de commerce, très
engagé dans le Cefral, le Centre d'apprentissage interconsulaire, venant serrer les mains
de ses clients, mais aussi souvent collègues et amis à la fin d'un repas d'affaires. Six
mois après avoir vendu le Bois de Chêne, les voici derrière le bar du Bistrot du
Méridien, auprès du supermarché d'un centre commercial doublé d'un équipement
culturel situé dans la partie balnéaire de l'agglomération de Dunkerque, à
Malo-les-Bains. Un établissement qu'ils ont repris en avril, 4 mois après avoir vendu
leur Bois de Chêne, réhabilité en 3 semaines à peine, et ouvert en mai avec un succès
immédiat. Un décor simple et clair, un long bar terminé par un comptoir de jeux... Pas
immense, mais très actif toute l'année et bondé dès que le soleil est là. Sur le plan
économique, parions qu'ils ne perdront pas au change. L'ancien restaurateur a bien
tourné la page. Il proposera sans doute "des jambon-beurre de qualité",
mais, affirme-t-il, pas question de mettre même le bout des doigts dans la petite
restauration.
"La décision était prise depuis longtemps, révèle cet homme en fin
de quarantaine. J'ai énormément aimé le métier de restaurateur. C'est une
satisfaction énorme, mais en même temps une demande de mobilisation intense, excessive.
Nous ne faisions pas grand-chose d'autre, à fond pratiquement 7 jours sur 7 avec la
volonté de progresser constamment."
Diplômé de l'Itma de Tournai (Belgique), une pépinière de talents réputée,
Christian Vandeneeckoutte avait travaillé dans quelques belles affaires en Bretagne et
dans sa région, et très jeune, repris avec Edith une affaire modeste dans un faubourg,
en misant sur le passage intense. "Je voulais faire une cuisine régionale
simple", se souvient-il. De progrès en progrès, ils en ont fait une table de
qualité qui employait 10 personnes, constamment au Michelin, source de fierté...
et de stress permanent. A présent, ils ont un vrai jour de fermeture, une heure limite
pas trop tardive le soir, une seule employée, Karine, qui connaît son affaire, et un
compte d'exploitation bien plus simple à maîtriser. La gloire du chef contre une vie
mieux contrôlée, c'est un choix.
A. Simoneau zzz22v zzz18p
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L'Hôtellerie Restauration n° 2879 Hebdo 1er juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE