du 1er juillet 2004 |
RESTAURATION |
< LE GOÉLAND À TRÉBEURDEN (22)
Tenu par Louis Leroy, chef breton plusieurs fois étoilé, le Goéland à Trébeurden est un véritable bistrot marin comme il en existe peu en Bretagne. On y croise des pêcheurs, un écrivain ou des têtes plus connues.
Le chef Louis Leroy et David Le Castrec au bar. |
C'est une fois la porte du Goéland refermée et marchant dans cette rue de Trozoul à Trébeurden, que l'on comprend toute la dimension de l'émotion vécue. Une émotion gastronomique comme on en trouve parfois lorsque l'accueil, l'assiette et le cadre délivrent, à l'unisson, une partition sans fausse note. A 55 ans, Louis Leroy a concrétisé son rêve, ouvrir un vrai bistrot marin de qualité, après avoir cumulé les étoiles dans les meilleures maisons (Château de Cheronnac, Relais du Roy, Auberge de la Porte de France, Château de Coatguelen ou encore Le Repaire de Kerroch). Depuis, le Goéland ne désemplit pas avec ses 70 couverts renouvelés deux fois le soir en saison !
Les ormeaux de Landrellec
Le Goéland s'agence sur 2 salles, la première accueillant notamment le bar, tenu
en toute simplicité par David Le Castrec. Ici se mêlent les clientèles les plus
diverses, du pêcheur à l'agriculteur en passant par le retraité s'enfilant le matin un
ballon au comptoir, et les clients (Bretons et Parisiens) plus habitués aux dîners
gastronomiques. Celui qui fut l'un des pionniers de la gastronomie bretonne travaille
comme personne les produits du terroir livrés par certains de ses clients. "Ils
viennent boire un verre et apportent des herbes, des légumes, ou des lançons que je leur
poêle sur le pouce." Signe de cette qualité de cuisine, chaque dimanche, les
grands-mères du coin, excellentes et exigeantes cuisinières, viennent se régaler d'une
Lotte au lard pommes de terre nouvelles, ou de l'incontournable Tête de veau sauce
gribiche. P'tit Louis leur réserve par ailleurs ses ormeaux de Landrellec, si rares,
accompagnés d'huile d'olive, d'ail et de pommes de terre écrasées. La Cotriade de
poissons paimpolaise, les Coquilles Saint-Jacques à la bretonne, le Menu homard ou le
Tour du cochon (Louis Leroy fait ses terrines, ses boudins...) complètent une carte
définitivement bretonne.
Le bonheur en Bretagne
Tous s'y croisent dans une joyeuse ambiance, et dans un cadre qui ne se prend pas
au sérieux, à l'instar de cette fresque haute en couleur où l'on croise, caricaturées,
toutes les personnalités de Trébeurden : Louis Leroy en prêtre, David en mousse
violoniste, le banquier en pirate, ou encore Gilles Daubé, propriétaire du Manoir de Lan
Kerellec tout proche, en... président ! Ailleurs, le regard s'accroche à une rare
collection de pots à vol-au-vent en faïence, un beau meuble de douanier, une affiche de
chez l'ami Michou, etc. Inventaire à la Prévert. Louis Leroy semble avoir trouvé son
bonheur dans ce coin de Bretagne. "J'ai toujours rêvé d'un bistrot pour finir ma
carrière, sans contrainte de personnel ou de charges. Si je dois partir, ce sera pour
ouvrir une demeure de caractère avec 8 à 10 chambres et 30 couverts de haute
qualité." En bord de mer, bien sûr.
O. Marie zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2879 Hebdo 1er juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE