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du 1er juillet 2004
LICENCE IV

La consommation de bière chute

LES BRASSEURS TRINQUENT

A fin mai 2004, le circuit CHR accuse une baisse des ventes de bières de 5 %. En cause, la concurrence des sans alcool, bien sûr, mais peut-être aussi un manque d'animation.

Olivier Picot, p.-d.g. de l'Association des Brasseurs de France, n'était pas d'un grand optimisme, la semaine dernière à Paris, devant la presse, alors qu'il dévoilait l'état du marché. Malgré la canicule de l'été 2003, qui a donné un coup de fouet, les ventes de bières continuent de chuter en France : - 25 % en 25 ans ! Plusieurs explications, à commencer par la diminution régulière de la consommation d'alcool des Français, qui est passée de 17,7 litres per capita à 10,5 litres. En CHR, la diminution des points de vente (- 50 % d'établissements), mais aussi "des prix jugés élevés, une communication soumise aux contraintes de la loi Evin, et un taux d'accises 9 fois plus élevé que celui du vin", comme le déplore Olivier Picot. A fin mai, le marché accuse un recule de - 1,3 % en alimentaire et de - 5 % en hors foyer. Au coin du zinc, la concurrence des eaux minérales et des soft drinks est rude. Les deux segments ont enregistré une hausse respective de 8 et 7 % l'an dernier. Enfin, les observateurs notent "l'évolution du goût des jeunes adultes vers le sucré".
Comment dynamiser la bière et infléchir les courbes dans ces conditions ? En CHR, le président des Brasseurs de France veut multiplier les "actions de sensibilisation à la qualité du demi et de son service", et croit au succès "d'animations associées à des événements régionaux ou des collectivités locales". Olivier Picot préconise en outre le développement de marques sans alcool à la pression. Sollicité par les organisations professionnelles, il se dit prêt à participer à la mise en action du permis d'exploitation. La remise en route de la charte de qualité (lire L'Hôtellerie n°2878 du 24 juin 2004) lui paraît aussi envisageable. Plus généralement, Brasseurs de France entend "défendre la catégorie auprès des pouvoirs publics et éviter des évolutions de la législation nuisibles au marché (fiscalité, communication, etc.)", et rappeler haut et fort son engagement contre les productions de bières de plus de 8° d'alcool.
S. Soubes zzz46b

Repères
a  La France est le 5e pays producteur de bières en Europe (18 millions d'hectolitres en 2003)...
a ... et l'avant-dernier pays consommateur !
a  Le marché de la bière a diminué de 25 % en 25 ans
a Le circuit CHR représente 6 millions d'hectolitres (soit 28,5 % des ventes)
a Les bières Luxe s'octroient 57 % du marché total, les Spéciales 35 %
a Brasseurs de France compte aujourd'hui 39 brasseries membres (98 % des bières consommées)

QUAND LES MICROBRASSERIES INVERSENT LA TENDANCE

Si la bière dans sa globalité chute, brasseries indépendantes et microbrasseries tirent leur épingle du jeu. L'attrait régional, le retour aux origines, la référence au terroir fonctionnent. Parmi les dernières initiatives en date, citons celle, réussie, de la Brasserie Georges à Lyon. Cette célèbre institution gourmande, passée entre les mains de Christian Lameloise en 2002, proposait jusqu'à récemment la Rinck. "Cette marque ne nous appartenait pas, elle avait été cédée avec la vente de l'activité brassicole de la Brasserie Georges en 1970, explique Jacky Gallmann, directeur général de l'établissement. Lorsque nous avons décidé de renouer avec une bière spécifique, élaborée par nos soins, nous avons repris la marque Georges, qui nous appartenait mais qui n'était plus utilisée depuis 1940."
Quant au projet, il était en gestation depuis plusieurs mois. "Christian Lameloise avait dans son portefeuille une microbrasserie à Villefranche. Nous avons fait des tests auprès de la clientèle, et les réactions ont été très positives." Premier trimestre 2003, la Brasserie Georges passe à la vitesse supérieure. Une microbrasserie est implantée au sein même du restaurant (à droite de l'entrée, pour ceux qui connaissent !). Un maître brasseur veille sur la production : une pils légère (pour la choucroute), une bière dorée (plus ronde en bouche) et une bière de saison (en cours d'élaboration). "La clientèle apprécie d'autant plus qu'elle perçoit une légère odeur de malts et de houblons quand elle arrive. Cela attise la curiosité des clients, ils sont aussi curieux de découvrir les cuves...", constate encore Jacky Gallmann. Bref, le charme opère...

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L'Hôtellerie Restauration n° 2879 Hebdo 1er juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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