du 8 juillet 2004 |
ÉDITO |
Responsabilité sociale
Ce jeudi 1er juillet 2004 fera date dans
lhistoire des négociations collectives du secteur des CHR. En effet, ce jour-là, la réunion mixte paritaire où se rencontraient les
syndicats demployeurs et de salariés a débouché sur la conclusion dun
protocole daccord collectif fort en avantages sociaux.Cet accord devrait entre
autres, dici la fin de lannée (sil est officialisé et étendu comme
avenant à la convention collective nationale des CHR), confirmer une durée hebdomadaire
du travail à 39 heures, supprimer la déduction de la demi-nourriture qui fait la
spécificité du Smic hôtelier, accorder une 6e semaine de congés payés, et 2 jours
fériés chômés supplémentaires.
Sagissant de dispositions plus favorables que la loi dans un secteur où la
convention collective nationale signée en 1997 se contente pour lessentiel
dappliquer strictement le Code du travail, lattribution de ces nouveaux droits
sociaux ont leffet dune petite révolution.
Bien sûr, les syndicats patronaux ont agi sous la pression de Bercy. Le message de
Nicolas Sarkozy était clair : pas dallégements de charges sans volonté forte
daméliorer les conditions de travail du secteur en vue de lui faire regagner en
attractivité.Certains diront donc que le protocole daccord du 1er juillet 2004 est
le fruit dune stratégie menée par des syndicalistes éloignés des préoccupations
quotidiennes des PME. Dailleurs, la CPIH, la Fagiht et le Synhorcat ont refusé de
signer cet accord, estimant quil était intenable pour les PME
quils représentent, lallégement de charges promispar le gouvernement ne
couvrant quune partie du coût engendré par ces nouvelles mesures.
Il est vrai que ces avantages sociaux constituent une contrainte supplémentaire, qui
sajoute à celles, déjà nombreuses, supportées par de petites structures qui ont
du mal à dégager des marges positives. Nombre de leurs dirigeants vont être obligés de
remettre profondément en question leur organisation de travail pour dégager des comptes
dexploitation bénéficiaires.
Toutefois, au-delà de ces contraintes matérielles immédiates, ce quil faut
retenir de cet accord, cest le sens de la démarche. Celle-ci apparaît comme
socialement responsable. Car cest lapplication aux entreprises de CHR de
lidée selon laquelle une entreprise doit se soucier non seulement de sa
rentabilité et de la croissance, mais aussi de ses impacts sociaux.
En dautres termes, une meilleure rentabilité des entreprises de CHR (et, dune
façon plus générale, le développement économique du secteur) est indissociable
dune amélioration des conditions de travail
et cest là une petite
révolution sociale dans le secteur CHR.
T. B. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2880 Hebdo 8 juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE