du 15 juillet 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Suppression du Smic hôtelier et 6e semaine de congés payés
Trois organisations salariées, FO, la CFTC et la CGC, ont fini par signer, mardi 13 juillet, le texte définitif davenant à la convention collective qui prévoit linstauration dune 6e semaine de congés payés, la suppression du Smic hôtelier et la mise en place dun régime de prévoyance. LUmih, daccord sur le texte, soumet sa signature à la condition dobtenir du gouvernement la pérennisation de lallégement de charges jusquà lobtention de la baisse de la TVA.
Jean-François Girault, président de la CPIH, Jacques Jond, président de la Fagiht, et Didier Chenet, président du Synhorcat, souhaitaient la reprise des négociations car ils refusent linstauration dune 6e semaine de congés payés pour la profession. |
Les négociations entre les partenaires sociaux des
CHR ne sont vraiment pas un long fleuve tranquille. La réunion en mixte
paritaire du mardi 13 juillet devait être une simple formalité. Elle devait voir la
signature du texte définitif du projet daccord ou relevé de décisions jeudi
dernier par trois syndicats salariés (CFTC, CGC et FO), lUmih et le GNC. Mais ce
projet daccord, qui prévoyait notamment la suppression du Smic hôtelier,
linstauration dune 6e semaine de congés payés et la mise en place dun
régime de prévoyance, a entraîné une forte opposition dune grande partie du
collège patronal. En effet, le front commun constitué de la CPIH, de la Fagiht et du
Synhorcat avait refusé de signer ce projet et demandait la reprise de véritables
négociations, pour parvenir à un accord réaliste et équitable, reprochant un accord
bilatéral conclu entre lUmih et FO. Sil était favorable à la suppression du
Smic hôtelier et à la mise en place de la prévoyance, il condamne fermement les 6 jours
supplémentaires de congés payés accordés dans le texte au titre que cela
aggravera la vulnérabilité de la grande majorité des PME sans résoudre aucune
des difficultés que connaît le secteur.
José Castro, délégué FO, rappelle que le texte proposé nest pas sorti tout seul dun chapeau
jeudi dernier. Ce texte résulte de plus dun an de travail, de contacts et de
réunions informelles, plus efficaces en mixte paritaire que les réunions stériles qui
naboutissent jamais. Au mois davril, nous avons envoyé notre proposition à
tous les partenaires sociaux. LUmih a examiné notre proposition et a fait des
contre-propositions. Cest sur cette base que nous avons conclu un relevé de
décisions jeudi dernier.
Quant à la rédaction définitive du texte, elle a donné
lieu à un marathon de la négociation entre les signataires, marathon qui sest tenu
toute la journée de lundi 12 pour finir au petit matin, avant que tous les partenaires
sociaux ne se retrouvent
officiellement quelques heures plus tard en mixte paritaire pour des débats qui allaient
être houleux et sujets à rebondissements, y compris entre les signataires du relevé de
décisions.
Cest finalement à 18 heures que la CFTC, la CGC et FO
signeront le texte définitif. Quant à lUmih, elle sest déclarée
déterminée à signer dès la confirmation par le gouvernement de la pérennisation des
aides à lemploi jusquà lobtention de la baisse de la TVA.
Dâpres négociations
Il faut dire que dans cette négociation intervient indirectement un troisième
partenaire, qui est le gouvernement et qui ne simplifie pas le débat : il a décidé en
effet doctroyer la prime à lemploi aux entreprises des CHR à condition que
celles-ci suppriment le Smic hôtelier. Cette mesure est effectivement prévue dans le
projet de loi pour le soutien à la consommation et à linvestissement, mais ce
projet de loi, qui a été adopté en première lecture à lAssemblée nationale,
doit être examiné ce jeudi 15 au Sénat, soit deux jours après cette mixte. Le
gouvernement, qui attend des contreparties fermes de la profession en échange de cet
allégement de charges, appelle de tous ses vÏux à la conclusion de cet accord,
nhésitant pas à mettre la pression
sur les employeurs. De leur côté, les syndicats employeurs sont prêts à faire des
efforts mais réclament la pérennité de la mesure, ou du moins quelle soit prévue
à titre transitoire jusquà lobtention de la baisse de la TVA, alors
quelle nest prévue aujourdhui que pour une durée limitée de 18 mois,
du 1er juillet 2004 jusquau 31 décembre 2005.
Derrière ce débat se profile celui de la baisse de
la TVA et de la capacité de la profession à respecter ses engagements. Si le
gouvernement, par lintermédiaire de Nicolas Sarkozy, a confirmé quil
défendrait âprement le dossier TVA pour quil aboutisse sur le plan européen, il
attend aussi que la profession sengage sur le plan social. Dailleurs, dans un
communiqué commun à Nicolas Sarkozy, ministre de lEconomie et des Finances, de
Jean-Louis Borloo, ministre de lEmploi et du Travail, et de Gérard Larcher,
ministre délégué aux Relations du travail, le gouvernement la confirmé :
Le protocole daccord scelle une avancée sans précédent quant à
lattractivité des conditions demploi dans ce secteur à fort potentiel
dembauches. Cette avancée est une conséquence directe du dispositif daide
spécifique en cours dexamen au Parlement et de lengagement du gouvernement en
faveur dune baisse de la TVA dans le secteur de la restauration.
P. Carbillet zzz66f
Pendant les suspensions de séance, les représentants syndicaux FO, CFTC et CGC
peaufinent leurs derniers arguments.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2881 Hebdo 15 juillet 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE