DANS LE MIDI MÉDITERRANÉEN Juillet
très morose
Les
prévisionnistes ne s'étaient pas trompés. Le mois de juillet a frisé la catastrophe.
67 % des professionnels interrogés indiquent une baisse de fréquentation par rapport à
un mois de juillet 2003 déjà décevant.
Les chiffres de juillet sont mauvais",
constate Jean-Marc Coppola, président du CRT PACA. Selon l'étude menée auprès de 426
professionnels (mi-juin au 23 juillet), la tendance baissière se poursuit après les
sommets 2001 et 2002. Pour août, les affaires ne sont guère meilleures puisque 57 % des
professionnels de l'hébergement estiment que le niveau de réservations est plutôt bon.
Ils étaient 69 % en 2003 et 78 % en 2002 ! Pour Jean-Marc Coppola, les explications sont
structurelles : "Il faut prendre en compte l'étalement des vacances toute
l'année, qui conduit à délaisser les mois d'été." Il cite aussi un mauvais
rapport qualité/prix. "La qualité de l'accueil est à revoir, ici comme partout
en France. Si on continue, les gens se tourneront vers d'autres pays où les prix sont
moins élevés. Les touristes sont prêts à payer plus cher, à condition d'en avoir pour
leur argent." Prônant la carte du partenariat, il annonce des assises du
tourisme pour la fin de l'année, avec des thèmes comme la formation des salariés, la
mise en place d'un titre unique de transport, etc.
4 questions à Domenico Basciano,
président des hôtels de chaîne à la Fédération de l'industrie hôtelière
des Bouches-du-RhôneL'Hôtellerie : Comment s'est passé
juillet dans les Bouches-du-Rhône ?
Domenico Basciano : Les
chiffres ne sont pas bons. Sur un panel d'une quarantaine d'hôtels à Aix et Marseille,
la baisse d'activité est voisine de 10 %, mais, du fait de l'augmentation des tarifs, les
CA ont diminué de 7 à 8 % en juillet. C'est préoccupant parce qu'il s'agit de la 2e
année de baisse (10 % en 2003).
L'Hôtellerie
: Et les réservations d'août ?
Domenico Basciano : En moyenne,
elles ont chuté de 20 % par rapport à l'an dernier. C'est inquiétant, mais il ne faut
pas se laisser aller au pessimisme. Les touristes réservent de plus en plus souvent à la
dernière minute
parce qu'ils savent qu'il y a de la place et qu'ils pourront
bénéficier des promotions sur Internet. D'ailleurs les téléphones n'arrêtent pas de
sonner...
L'Hôtellerie
: Quelles sont les raisons des mauvais chiffres ?
Domenico Basciano : Il y a un peu
de tout : la récession économique ; l'effet euro à retardement qui fait prendre
conscience des hausses de prix passées inaperçues ; les nouvelles destinations ;
l'atténuation de l'engouement pour Marseille et l'étalement des vacances toute l'année.
Et puis, l'annulation des festivals 2003 a eu des conséquences négatives en 2004. A Aix
(et Avignon), une partie de la clientèle n'est pas revenue et, hormis pour La Traviata,
le Festival d'Art Lyrique n'a pas fait le plein.
L'Hôtellerie
: On parle de mauvais rapport qualité/prix en PACA...
Domenico Basciano : Il n'est ni
meilleur ni pire ici. C'est vrai que la pénurie de personnel conduit à embaucher des
salariés peu expérimentés. De ce point de vue, la nouvelle convention nationale devrait
revaloriser le métier. Nous ne serons plus les parents pauvres de l'activité
économique.zz74v |
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