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du 19 août 2004
ÉDITO
EMBAUCHER

Lorsque Nicolas Sarkozy a déjeuné avec André Daguin la semaine dernière, il ne s'agissait pas, on s'en doute, de mondanités estivales, mais bel et bien, de la part du ministre de l'Economie et des Finances, de sa volonté de renforcer son amicale pression sur les efforts que la profession doit réaliser en matière d'emploi.
La loi votée le 29 juillet dernier qui instaure la prime à l'emploi pour les restaurateurs a pour objectif essentiel d'assurer la reprise du recrutement et dans une mesure tout aussi importante, de permettre au gouvernement d'afficher des résultats économiques positifs après les déboires électoraux du premier semestre. On le sait, et Nicolas Sarkozy encore plus que quiconque, c'est sur l'emploi, ou plutôt sur le recul du chômage, qu'une équipe gouvernementale est d'abord jugée par un électorat de plus en plus inconstant.
Pour reprendre une expression du locataire de Bercy, qui ne boude pas son plaisir lors de la publication de la dernière note de conjoncture de l'Insee : "Je ne sais pas si les bonnes nouvelles de l'économie doivent être attribuées aux mesures prises ces derniers temps, mais je sais très bien à qui on attribuerait d'éventuels échecs…"
Voilà pourquoi les professionnels ne peuvent que répondre aux attentes de notre grand argentier après les gestes généreux consentis envers les entreprises de notre secteur. Non seulement le président de l'Umih a œuvré pour faire aboutir un dispositif qui engage la profession en attendant la baisse de la TVA en restauration, mais il a également construit un dialogue positif avec les pouvoirs publics, instaurant un nouveau style de relations qu'il importe de préserver.
Toutefois, l'emploi, c'est évident, ne se décrète pas. Mais si l'évolution de la conjoncture se confirme à la hausse malgré quelques déceptions estivales (encore qu'il faille relativiser certaines déclarations), les hôteliers et restaurateurs doivent sans attendre engager une politique dynamique de recrutement. Si les conditions de travail s'améliorent sensiblement, et il n'y aucune raison que cela ne se réalise pas, la concurrence risque de se tendre sur le marché du travail, alors que la pénurie de main-d'œuvre est loin d'être résolue. Or, chacun le sait, dans les métiers de services, c'est la qualité des femmes et des hommes qui fait le succès de l'entreprise. Ceux qui auront su recruter rapidement pourront forcément attirer en priorité les meilleurs éléments avant qu'ils ne se tournent éventuellement vers des horizons plus lointains.
C'est tout le sens du message qu'il faut retenir des rencontres entre Nicolas Sarkozy et André Daguin.
L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2886 Hebdo 19 août 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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