du 26 août 2004 |
CONJONCTURE |
Juillet 2004
FRÉQUENTATION EN DEMI-TEINTE POUR L'HÔTELLERIE HOMOLOGUÉE FRANÇAISE
Les résultats de l'enquête mensuelle Direction du tourisme/Insee sont explicites. L'hôtellerie française a enregistré une réduction sensible de la durée des séjours en juillet dernier. Phénomène qui touche aussi bien les Français que les étrangers.
Cela se confirme ! L'été 2004 ne devrait pas faire date dans les
annales de l'hôtellerie française. A fin août, l'heure n'est certes pas encore aux
bilans définitifs. Loin s'en faut. L'arrière-saison réserve en effet souvent de beaux
jours pour les professionnels du secteur. Il n'empêche que les premiers chiffres tombent.
Et les résultats sont loin d'être ceux escomptés. En témoignent les données
provisoires du mois de juillet dernier communiquées par la Direction du tourisme. Selon
ces premières estimations, la fréquentation de l'hôtellerie homologuée a enregistré
une hausse en termes de séjours (+ 1,6 %), mais une baisse s'agissant du nombre de
nuitées (-1,7 %) par rapport à juillet 2003.
Autrement dit, la durée moyenne de séjour tend très
sérieusement à diminuer (- 3 %). "C'est une conséquence directe de la
réduction du temps de travail, en particulier concernant la clientèle française ! Les
gens partent plus souvent, mais écourtent leur déplacement parce qu'ils sont limités
financièrement", martèle un hôtelier indépendant. Reste que le phénomène ne
semble pas se limiter à l'Hexagone. "On observe cette tendance aussi bien pour la
clientèle française que pour la clientèle étrangère", indique ainsi la
Direction du tourisme.
Une nouvelle donne qui incite à réfléchir à la mise en place de formules hôtelières
différentes ainsi qu'à des offres marketing inédites. D'autant plus vite que la
fréquentation des établissements hôteliers français stagne dans les faits. En juillet
2004, le taux d'occupation moyen (toutes catégories confondues) s'avère ainsi identique
à celui de 2003 : 63,3 %. Et sur les 7 premiers mois de l'exercice, il progresse de
seulement 0,2 point à 57,9 %.
Baisse
sensible de la clientèle européenne
Après analyse par segment, le haut de gamme (4 étoiles et 4 étoiles Luxe) affiche la
meilleure progression en termes de remplissage à fin juillet 2004 avec une hausse de 2,1
points par rapport à 2003 à 59,6 %. Une amélioration qui s'explique probablement par la
poursuite du retour de la clientèle dite à haute contribution, à savoir les Japonais,
les Américains et les Moyens-Orientaux. En juillet 2004, les nuitées des Américains ont
effectivement grimpé de 20 % et de 9 % sur les 7 premiers mois de l'année (le nombre de
nuitées demeure cependant inférieur de 20 % à celui constaté durant la même période
en 2002). Parallèlement, les visiteurs originaires du Moyen-Orient ont eux aussi
retrouvé le chemin de l'Hexagone (+ 15%) de janvier à juillet 2004. Enfin, la
fréquentation nipponne a également crû de manière sensible au cours des 7 premiers
mois de l'année 2004 : + 14,2 %.
Autant d'éléments positifs qui aboutissent à une hausse de la fréquentation
étrangère de 2,4 % en termes de
séjours et 0,1 % en termes de nuitées à fin juillet. A noter toutefois que la
clientèle en provenance du Vieux Continent ne répond plus présente à 100 %.
D'ailleurs, la fréquentation européenne dans les hôtels hexagonaux accuse une baisse
pour le cinquième mois consécutif en juillet 2004. Quant aux résultats en données
cumulées de janvier à juillet, ils sont en régression de 3,2 points par rapport à 2003
et de 8,5 points par rapport à 2002. Régression particulièrement visible s'agissant des
Italiens, des Suisses et des Scandinaves.
La Bretagne,
vainqueur
Si la fréquentation étrangère recouvre, comme nous venons de le voir, des situations
contrastées quant à l'origine des différentes clientèles, l'enquête Direction du
tourisme/Insee souligne également des disparités régionales importantes. Ainsi, les
augmentations les plus conséquentes en matière de fréquentation hôtelière ont été
constatées dans le quart Nord-Ouest de la France : Pays-de-la-Loire, Bretagne,
Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais. "Sans surprise, l'activité hôtelière du
secteur plages du débarquement a bénéficié des retombées du 60e anniversaire",
explique au passage l'observatoire du tourisme de la Manche. En attendant, c'est la
Bretagne qui a le mieux tiré son épingle du jeu durant le mois de juillet, avec une
hausse de 13,9 % du nombre de nuitées hôtelières.
Par contre, on est très loin de réaliser des performances similaires du côté de
l'Ile-de-France. Région qui représente à elle seule 31 % des nuitées, l'Ile-de-France
a en effet vu la durée des séjours des touristes étrangers plonger en juillet dernier :
les séjours bondissent de 9 % par rapport à 2003, mais les nuitées chutent de 5,7 %. La
fréquentation hôtelière a par ailleurs beaucoup diminué aussi en région Rhône-Alpes
avec une baisse des nuitées françaises de 3,2 % en juillet et 15,7 % des nuitées
étrangères. Décriés par les touristes français et étrangers, les régions
méditerranéennes ont en revanche redressé la barre au terme du mois de juillet 2004.
Les nuitées hôtelières des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon
sont ainsi quasiment identiques à celles observées l'an passé.
Fort de ces premières estimations, le ministère du Tourisme estime que "l'évolution
positive des clientèles à haut pouvoir d'achat laisse augurer une amélioration des
recettes touristiques en provenance de l'étranger". Concernant nos compatriotes,
c'est une autre affaire !
C. Cosson zzz20a
Une fréquentation touristique très contrastée
Région | Nuitées juillet 2004/juillet 2003 |
Nuitées cumul fin juillet 2004 |
Poids des régions (nuitées 2003) |
||||
Total | Français | Etrangers | Total | Français | Etrangers | ||
Ensemble | - 1,7 % | - 2,0 % | - 1,4 % | - 0,4 % | - 0,7 % | 0,1 % | - |
IDF | - 4,8 % | - 3,4 % | - 5,7 % | + 1,8 % | - 0,2 % | + 3,4 % | + 34,9 % |
Rhône-Alpes | - 7,1 % | - 3,2 % | - 15,7 % | - 5,2 % | - 5,3 % | - 5,1 % | + 13,4 % |
PACA | - 0,9 % | + 1,6 % | - 3,8 % | - 6,0 % | - 4,4 % | - 8,2 % | + 10,2 % |
Midi-Pyrénées | - 0,2 % | - 10,0 % | + 13 % | + 1,0 % | + 1,2 % | + 0,8 % | + 4,0 % |
Aquitaine | - 2,0 % | - 1,7 % | - 2,9 % | + 2,0 % | + 2,2 % | + 1,1 % | + 3,6 % |
Nord-Pas-de-Calais | + 2,5 % | + 2,3 % | + 2,9 % | + 6,7 % | + 8,4 % | + 3,2 % | + 3,5 % |
Languedoc-Roussillon | - 0,1 % | - 0,5 % | + 1,3 % | + 0,2 % | + 1,5 % | - 3,8 % | + 3,0 % |
Bretagne | + 13,9 % | + 21,4 % | - 0,7 % | + 6,0 % | + 9,1 % | - 4,2 % | + 2,9 % |
Alsace | + 5,4 % | - 3,9 % | + 15,0 % | + 3,1 % | - 0,7 % | + 8,0 % | + 2,8 % |
Pays-de-la-Loire | + 8,6 % | + 8,3 % | + 9,8 % | + 7,4 % | + 8,5 % | + 0,8 % | + 2,8 % |
Centre | + 0,5 % | 4,6 % | - 6,3 % | - 3,1 % | - 0,3 % | - 11,1 % | + 2,8 % |
Poitou-Charentes | + 1,4 % | + 2,2 % | - 2,1 % | + 0,3 % | + 0,8 % | - 2,6 % | + 2,1 % |
Lorraine | - 7,7 % | - 4,3 % | - 14,1 % | + 0,9 % | + 2,3 % | - 3,4 % | + 2,1 % |
Basse-Normandie | + 7,2 % | + 1,8 % | + 15,1 % | + 4,1 % | + 0,6 % | + 11,3 % | + 2,0 % |
Bourgogne | - 6,0 % | - 6,4 % | - 5,4 % | - 5,5 % | - 4,4 % | - 7,3 % | + 2,0 % |
Haute-Normandie | - 12,5 % | - 20,9 % | + 2,6 % | + 1,6 % | - 1,3 % | + 9,1 % | + 1,7 % |
Auvergne | - 2,9 % | - 3,2 % | - 1,3 % | - 3,5 % | - 2,7 % | - 9,0 % | + 1,5 % |
Picardie | + 1,5 % | - 15,5 % | + 27,3 % | + 1,5 % | - 1,1 % | + 7,2 % | + 1,3 % |
Champagne-Ardenne | - 1,7 % | - 4,8 % | + 2,0 % | - 0,3 % | + 4,8 % | - 8,8 % | + 1,2 % |
Franche-Comté | - 4,8 % | - 6,1 % | - 0,9 % | + 3,0 % | + 4,8 % | - 4,3 % | + 1,1 % |
Limousin | + 6,9 % | + 6,5 % | + 8,5 % | + 0,6 % | + 2,1 % | - 8,7 % | + 0,6 % |
Corse | - 15,2 % | - 39,7 % | + 50,2 % | - 24,7 % | - 34,3 % | +6,2 % | + 0,5 % |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2887 Hebdo 26 août 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE