du 26 août 2004 |
HISTOIRE DE... |
Pour Philippe Pesneau et Meryen Cherkaoui
L'année dernière, Philippe Pesneau et Meryen Cherkaoui ouvraient leur restaurant, La Maison du Gourmet, à Casablanca. Les deux jeunes chefs s'imposent aujourd'hui auprès d'une clientèle haut de gamme, malgré des débuts marqués par les attentats.
Philippe Pesneau et Meryen Cherkaoui sont deux chefs complémentaires. |
Depuis leur installation à Casablanca, au Maroc,
Philippe Pesneau et Meryen Cherkaoui n'ont pas connu, c'est le moins que l'on puisse dire,
un démarrage serein de leur affaire. Quinze jours après l'ouverture de leur restaurant
gastronomique, La Maison du Gourmet, deux attentats endeuillaient le royaume alaouite,
"à deux rues de notre restaurant". Il a fallu retrouver la confiance et,
une fois le traumatisme atténué, la saison d'été faisait son apparition
"ce
qui équivaut pour nous à un moment creux, notre clientèle partant en voyage,
généralement à l'étranger". Sans compter que, deux mois après la fin des
vacances, "nous avons fermé pendant un mois pour cause de Ramadan".
Aujourd'hui, les deux jeunes professionnels affichent de beaux et francs sourires. A
respectivement 26 et 31 ans, Meryen et Philippe concrétisent un rêve avec ce
gastronomique de 80 couverts dans le quartier juif de Casablanca.
Après un an d'exploitation, "nous commençons à
nous faire une petite réputation, grâce au bouche à oreille", explique
Philippe. Pas facile pourtant, avec une cuisine gastronomique, de s'imposer dans une ville
où les restaurants à thème sont légion, appréciés et en plein développement.
Malgré tout, les deux jeunes s'imposent auprès d'une clientèle d'affaires française
(60 000 à 70 000 Français à Casablanca) et marocaine haut de gamme, "qui voyage
beaucoup, connaît les établissements français ou américains et est très exigeante sur
la qualité. S'ils ont envie de se faire plaisir, ces clients ne regardent pas à la
dépense. Nous avons d'ailleurs décidé de ne pas proposer de menu, excepté le midi. Le
soir, c'est à la carte". Et le Tout-Casablanca commence donc à se donner
rendez-vous dans cette Maison du Gourmet où l'on croise le Wali (maire), l'ambassadeur
des Etats-Unis au Maroc, l'ex-conseiller du Roi, Henri Michel, ex-entraîneur des Lions de
l'Atlas
L'Institut
Paul Bocuse
Cette clientèle apprécie la cuisine concoctée par deux chefs complémentaires. Bases
classiques pour Philippe et créativité pour Meryen, passée par l'Institut Paul Bocuse, le Majestic et le Crillon avant
de rejoindre Les Mouettes à Larmor-Plage, dans le Morbihan. Après son BTH, Philippe
commence, lui, par une saison en Suisse, avant d'intégrer la brigade de Georges Blanc,
puis la Villa des Lys aux côtés de Bruno Oger à Cannes. Une expérience londonienne et
bretonne plus tard, les voilà prêts à se lancer. "Restait à savoir où.
J'étais mitigé à l'époque", se souvient Philippe. "Je savais que c'était
plus facile de créer là-bas. Mais il fallait voir grand dès le départ",
précise Meryen de son côté.
Aujourd'hui, ils ne regrettent pas leur décision et
l'investissement nécessaire de 600 ke pour acheter les murs, le fonds et financer les
travaux. D'autant qu'ils ont su s'entourer d'une équipe "faite maison, dans sa
majorité. Ici, les écoles n'ont
pas les moyens suffisants pour former les jeunes. Nous préférons les former chez
nous". Seul petit inconvénient : importer certains produits comme la crème, le
fromage, les belles côtes de boeuf
"On ne peut pas transiger sur les
produits. Pour le reste, le Maroc nous apporte tout : poissons, fruits, légumes,
épices
" Sans oublier le souffle de l'aventure !
O. Marie zzz22v
En
dates
1991
Sortie de l'école pour Philippe
1998
Sortie de l'Institut Paul Bocuse pour Meryen
2000
Arrivée au Maroc
1er mai 2003
Ouverture de La Maison du Gourmet
16 mai 2003
Attentats de Casablanca
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L'Hôtellerie Restauration n° 2887 Hebdo 26 août 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE