du 26 août 2004 |
ÉDITO |
À CAUSE DU BADE-WURTEMBERG ?
Ainsi, selon les premières constatations quasi
unanimes, la saison estivale 2004 serait loin d'être un grand cru. Pour certains, ce
serait même carrément une année à oublier au plus vite, à l'image de ces millésimes
ravagés par le gel, le mildiou et les orages
Bref, loin d'être un été de "franche
reprise", ce fut plutôt une triste complainte de la profession face à une
piteuse situation. Encore faut-il nuancer ces appréciations selon les régions, les
périodes et la catégorie des établissements, mais globalement, alors que nous n'en
sommes qu'à la fin août, ce ne fut pas l'euphorie.
Au-delà de cette sinistrose trop rapidement répandue dans
un pays où se plaindre de la dureté des temps est un sport national, il faut tenter une
première explication rationnelle. Passons sur les savantes considérations de certains
'psys' qui nous expliquent doctement qu'on assiste, mais oui, à la fin des vacances,
alors que les gens n'ont jamais bénéficié d'autant de jours de congés !
Plus sérieusement, les observateurs s'accordent sur une conjonction de phénomènes
certes prévisibles, mais apparemment sans réponse, qui marquent l'été 2004 : pouvoir
d'achat en baisse des vacanciers, raccourcissement de la durée des séjours, exigences
nouvelles insatisfaites, prestations inadaptées, prix perçus trop élevés, qualité
d'accueil parfois approximative.
Ces constats ne sont pas forcément agréables à entendre, mais il est temps de réagir
positivement pour redresser une image qui, cette année, a été passablement écornée.
Il faut dire que les médias, dont la capacité d'analyse n'augmente guère, ne font pas
dans la nuance. On a pu lire ici et là de prétendues comparaisons sur les prix qui
relèvent de la plus pure manipulation : n'importe quel connaisseur du secteur du tourisme
sait très bien qu'on ne peut comparer un séjour à 170 e à Hammamet avec une semaine
dans un 3 étoiles en Provence. Et il n'est pas plus logique de vanter les charmes d'une
quinzaine à Saint-Domingue à 600 e en l'opposant à la même période à La Baule ou à
Biarritz.
Mais au-delà de ces considérations, il serait tout de même dangereux de ne pas
considérer qu'une remise en cause s'impose : dans la communication, c'est évident (quel
dommage, ces excellents professionnels dont le travail est ignoré par les médias qui
s'acharnent avec délectation sur les moins bons), dans la définition des prestations et
des prix, c'est encore une évidence.
Quant aux formules et aux dates imposées, tout ou presque reste à faire. Inutile de se
réfugier, comme le faisait la semaine dernière un haut responsable du tourisme
languedocien, derrière le calendrier scolaire en Allemagne : à entendre cet éminent
personnage, la saison en Septimanie (c'est à la mode) a été gâchée par
le
calendrier scolaire du Bade-Wurtemberg ! Aux dernières nouvelles, la rentrée des
écoliers d'outre-Rhin n'a pas perturbé le tourisme croate ou tunisien.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2887 Hebdo 26 août 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE