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du 23 septembre 2004
ÉDITO

UN NOUVEAU DIRIGISME ?

Certains s'en souviennent peut-être : lors du congrès de la FNIH de novembre 1986 à Strasbourg, le secrétaire d'Etat au tourisme de l'époque, Jean-Jacques Descamps, avait obtenu un franc succès en annonçant solennellement la suppression du système des prix contrôlés qui réduisait les chefs d'entreprise de la profession à des courroies de transmission des décisions du ministère de l'Economie. Les applaudissements nourris qu'il recueillit en cette occasion exprimaient purement et simplement l'aspiration à la liberté de gestion des professionnels, clef de voûte de l'esprit d'entreprise. A l'époque, le représentant des pouvoirs publics n'avait pas précisé que cette levée de toute contrainte sur les prix était définitive, mais c'était bien ainsi que chacun l'avait entendu.
Les récents événements qui ont marqué l'actualité économique du pays doivent toutefois maintenir les responsables professionnels en alerte face à l'activisme tous azimuts du locataire de Bercy (normalement, ça devrait bientôt se calmer), dont la politique peut parfois surprendre de la part d'un militant de la liberté d'entreprendre qui fut naguère à l'école d'Edouard Balladur, précisément ministre de l'Economie en cette faste année 1986.
Bien sûr, les temps ont changé, et l'économie administrée à laquelle était soumise à des degrés divers une bonne partie de l'Europe a fort heureusement disparu. Enfin presque, tant les mauvaises habitudes ont la vie dure.
Ne nous leurrons pas : l'interventionnisme ne se réclame plus de la tristement célèbre 'économie centralisée', mais le virus est encore prégnant, particulièrement en France où la République ne parvient pas à renoncer à se mêler de ce qui ne la regarde pas.
C'est bien Nicolas Sarkozy qui a imposé à la profession de signer un accord collectif au début de l'été, ce qui n'enlève d'ailleurs rien à son intérêt pour les employeurs comme pour les salariés. Mais les récentes péripéties de la baisse des prix dans la grande distribution évoquent malgré tout quelques relents de bureaucratie économique dont il vaut mieux se méfier. L'opinion n'a pas été avare, cette saison, de récriminations acerbes à l'égard des prix pratiqués par certains sans discernement. Soyons persuadés qu'un ministre de l'Economie, aussi convaincu soit-il des bienfaits de la liberté d'entreprendre, prendra forcément le parti du consommateur-électeur s'il faut arbitrer un différend avec une profession.
Là encore, il s'agit de ne pas donner d'arguments à tous ceux, notamment à Bercy, toujours prompts à l'interventionnisme étatique au nom de cet intérêt général dont la circonférence est partout et le centre nulle part.
Bref, évitons toute occasion d'un retour à l'immobilisme stérilisant de l'économie administrée.

L. H. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2891 Hebdo 23 septembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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