du 14 octobre 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
Patrick Malvaës, président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL)
"NOUS NOUS BATTONS POUR DISPOSER D'UNE CONVENTION COLLECTIVE ADAPTÉE À NOTRE MÉTIER"
Patrick Malvaës a créé le syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL) en 1979. Depuis cette date, il en est toujours le président. Aujourd'hui, c'est au nom de ses 1 200 adhérents qu'il milite pour l'intégration des discothèques dans la convention collective des lieux de loisirs. Entretien depuis Gujan Mestras sur le bassin d'Arcachon où cet homme singulier dirige depuis 25 ans avec succès La Guérinière, un hôtel-restaurant étoilé Michelin.
Propos recueillis par B. Ducasse
L'Hôtellerie
: Jusqu'ici, quels sont les combats dont vous êtes le plus fier ?
Patrick Malvaës : Le premier grand combat du SNDLL fut la lutte
contre les tarifs prohibitifs de la Sacem. Au bout de 10 ans, en 1989-1990, on est passé
de 8,25 % à 4,17 % des recettes pour les syndiqués. Il y eut ensuite la lutte contre la
Spré*, cette rémunération équitable versée aux interprètes et producteurs de
disques, lesquels voulaient le même taux que la Sacem. Nous avons fini par obtenir
l'arbitrage d'un magistrat de la Cour de cassation et le taux a été fixé à 1,65 % puis
à 0,99 % il y a 2 ans grâce à un jeu d'abattements. D'autres victoires ont été
menées avec succès, par exemple la mise en place de la procédure contradictoire, ou
encore une certaine uniformisation des sanctions en France. Et surtout, le référé
administratif qui permet en 72 heures de suspendre éventuellement une décision
préfectorale de fermeture.
L'Hôtellerie
: Comment justifier votre demande d'extension de la convention collective des lieux de
loisirs aux discothèques ?
Patrick Malvaës : Depuis des années nous nous battons pour
disposer d'un corps de lois sociales, d'une convention collective adaptée à notre
métier. Déjà, nous sommes parmi les administrateurs du groupe Audiens pour la retraite
complémentaire et la prévoyance, et de l'Afdas pour la formation professionnelle. En
outre, dans la mesure où au sein du SNDLL, nous avons une de nos branches qui inclut les
petits parcs de loisirs, nous avons pu participer à la création de la convention
collective nationale des lieux de loisirs, espaces d'attractions et culturels, à laquelle
nous avons rattaché les discothèques en 2003. De par nos spécificités (rythme de
travail, horaires, métier que l'on ne peut exercer de façon continue tout au long de la
vie d'où le besoin de passerelles) notre secteur est plus proche des lieux de loisirs et
du monde du spectacle que de celui des hôtels et restaurants classiques. Et c'est
pourquoi j'ai demandé, début 2004, l'extension de cette convention collective à toutes
les discothèques de France.
L'Hôtellerie
: Avez-vous engagé des recours juridiques ?
Patrick Malvaës : Nous sommes en train de le faire. Nous avons
fait des oppositions légales au nom de nos adhérents. J'attends donc sans inquiétude
que l'on nous sorte de la nouvelle mouture de la convention collective nationale des CHR.
Un premier essai avait été tenté en 1997, il avait échoué puisque finalement on nous
a sortis du champ d'application de la convention des CHR sur la seule opposition du SNDLL.
Cette fois, c'est l'ensemble des syndicats salariés, FO, CGT, CFTC, CGC, qui a voté à
l'unanimité en faveur de notre convention collective spécifique, c'est-à-dire celle des
lieux de loisirs, espaces d'attractions et culturels. Ce qui est logique, car elle
respecte vraiment et la spécificité du métier et les intérêts de nos collaborateurs,
c'est-à-dire de nos salariés. zzz74v
* Société pour la Perception de la Rémunération Equitable
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L'Hôtellerie Restauration n° 2894 Hebdo 14 octobre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE