du 21 octobre 2004 |
JURIDIQUE |
DISPOSITIF D'AIDE À L'EMPLOI DANS LES CHR
BERCY ACCORDE UNE ENVELOPPE DE 550 ME
Le coût de la mesure d'aide à l'emploi pour le secteur des CHR a été finalement évalué à 550 millions d'euros par le gouvernement dans le projet de loi de Finances pour 2005.
On est loin de l'enveloppe de 1,5 milliard d'euros
sur 18 mois annoncée le 10 février dernier par Jean-Pierre Raffarin à l'Assemblée
nationale pour mettre en place un plan massif d'allégement de charges afin de faire
patienter la restauration en attendant d'obtenir la baisse de TVA
Durant sa campagne présidentielle en 2002, Jacques Chirac
s'était engagé à faire bénéficier la restauration du taux de TVA réduit de 5,5 %.
Mais cette décision ne dépendait pas que du président de la République et de son
gouvernement, qui devait obtenir l'autorisation des 15 ministres des Finances européens
de l'époque. Malgré une forte mobilisation des ministres français pour défendre le
dossier devant Bruxelles, la France n'est jamais parvenue à obtenir la majorité des 15
pour modifier le taux de TVA du secteur de la restauration.
Les modalités et la mise en place de ce dispositif seront définies dans ses grandes
lignes entre les représentants syndicaux des organisations patronales de la profession et
les représentants des ministères du Travail, et des secrétaires d'État au tourisme et
aux PME, sous l'égide du Premier ministre. Le montant de l'allégement devait être
proportionnel à l'effet de la baisse de TVA dont aurait dû bénéficier la profession.
Il était prévu un allégement de 120 par mois et par salarié pour un
restaurateur, quand un débitant de boissons ne percevait que 30 .
Des
mesures concrètes
Mais, suite aux élections régionales et au remaniement
ministériel, c'est Nicolas Sarkozy qui va reprendre le dossier. Le ministre d'État et de
l'Économie et des Finances, dont la priorité est de diminuer le déficit public, va
reprendre sans grand enthousiasme la promesse faite par le Premier ministre, mais en
changeant les règles du jeu. Il faut dire que l'annonce de cette mesure avait été
largement reprise et critiquée par la presse grand public comme un 'cadeau sectoriel'.
Les modalités de cet allégement de charges seront à nouveau négociées entre les
représentants de la profession et les services de Bercy, qui ne veut plus se contenter de
déclarations d'intention d'engagement de la profession et qui souhaite des mesures
concrètes. Le bénéfice de l'allégement de charges sera lié de façon optionnelle à
la disparition du Smic hôtelier, c'est-à-dire la suppression de la déduction de la valeur de la demi-nourriture dans le
salaire de base, entraînant de fait une augmentation de plus de 11 % du Smic hôtelier.
Mais en outre, la profession avait déclaré vouloir améliorer les conditions de travail
par la reprise de négociations qui étaient au point mort depuis décembre 2003.
Le ministre d'État usera de toute son influence pour faire
reprendre les négociations entre les partenaires sociaux afin d'aboutir à la conclusion
d'un accord. Accord qui sera finalement signé en juillet par l'Umih et le GNC, rejoint
par la CPIH pour les employeurs, avec, pour les salariés, FO, la CFTC et la CGC, et qui
maintient le temps de travail à 39 heures dans la profession, mais qui impose la
suppression du Smic hôtelier, prévoit l'instauration d'une 6ème semaine de
congés payés et la mise en place d'un régime de prévoyance. La Fagiht et le SNRLH, les
2 syndicats patronaux qui ont refusé de signer ce texte, déplorent que les dispositions
contenues dans le texte vont être définitives et permanentes alors que le dispositif
d'aide n'est que temporaire.
En attendant, bien que le dispositif d'aide doive s'appliquer à compter du 1er
juillet 2004, les professionnels sont toujours dans l'attente du décret. Mais, selon
l'Umih, ce n'est l'affaire que de quelques jours. Celui-ci devrait être publié très
prochainement au Journal officiel. zzz66f
Pascale Carbillet
La suppression du
Smic hôtelier équivaut à un 13ème mois pour les salariés Une
aide spécifique à l'emploi est créée dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants.
Cette aide sera étalée sur les exercices budgétaires 2004-2006. Pour 2005, son montant
est estimé à 549,5 millions d'euros. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2895 Hebdo 21 octobre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE