du 4 novembre 2004 |
ÉTOILES |
ALORS QUE JEAN-LUC NARET SUCCÈDE À DEREK BROWN
ÉDOUARD MICHELIN REVENDIQUE "UNE PART DE MYSTÈRE" POUR LE GUIDE
Rassemblés dans le jardin du Plaza
à Paris, les 3 étoiles Michelin d'Europe autour de Derek Brown et Jean-Luc Naret, ancien
et nouveau directeurs du guide France.
C'est un 'casting' exceptionnel qu'a rassemblé L'Hôtellerie Restauration pour célébrer le départ à la retraite de Derek Brown, le directeur du Michelin France, lors d'un déjeuner chez Alain Ducasse au Plaza Athénée la semaine dernière. Pas moins de 47 triples étoilés Michelin de toute l'Europe avaient tenu à être présents pour une rencontre exceptionnelle. De mémoire de restaurateur étoilé, jamais les dirigeants de la firme au Bibendum n'avaient publiquement exprimé autant de présence sur la scène médiatique. Édouard Michelin, patron de la célèbre manufacture de pneumatiques, entouré des 3 derniers directeurs du guide, André Trichot, Bernard Naegellen et Derek Brown, auxquels s'était joint leur successeur Jean-Luc Naret, a rappelé le rôle essentiel du guide à l'égard des lecteurs et des restaurateurs en mesurant "le degré de perfection qu'exige votre métier".
La
créativité permanente
Pour Édouard Michelin, le guide doit
conserver son rôle de catalyseur de talents et ne pas devenir un prescripteur en fonction
de critères trop normés. Rendant hommage au travail difficile des inspecteurs qui sont
en permanence à la recherche de la créativité et de l'inventivité culinaires,
l'orateur a revendiqué pour le guide "sa part de mystère", ce qui
répond, bien sûr, à toutes les tentatives d'un décryptage ou d'une autre des
décisions du guide, paraissent-elles parfois contestables aux yeux de certains (surtout
de ceux qui estiment que leur mérite n'est pas reconnu à sa juste valeur
).
Effectivement, c'est cette part de mystère qui conforte
l'intérêt du guide auprès des lecteurs, et comme l'a rappelé fort opportunément
Édouard Michelin, pas seulement dans les sommets de l'art culinaire, mais aussi au niveau
de tous les établissements, modestes et moins prestigieux, qui participent eux aussi à
l'intérêt du guide. Tant il est vrai que le guide n'existerait pas sans les milliers
d'hôtels et de restaurants répertoriés chaque année pour les centaines de milliers de
lecteurs. Car Michelin n'oublie pas que le guide a été créé et demeure aujourd'hui un
outil pratique pour les automobilistes, le fonds de commerce de la multinationale qu'est
aujourd'hui la firme de Clermont-Ferrand.
Il n'était pas inutile de le souligner sous les ors du Plaza tout en dégustant
l'exceptionnel déjeuner préparé par Alain Ducasse et le chef du restaurant, Christophe
Moret. zzz22v
1 · Venus en voisins, Jonnie Boer (Pays-Bas), Geert
Van Hecke (Belgique), Cees Helder (Pays-Bas) et Pierre Wynants (Belgique).
2 · Tout le soleil de l'Italie au firmament de la gastronomie transalpine avec
Nadia Santini, Massimiliano Alajmo, Annie Féolde et Luiza Valazza.
3 · L'Espagne en habit de lumière culinaire avec Juan Maria Arzak, Julio Soler
(El Bulli), Santi Santamaria et Martin Berasategui.
Un Michelin
américain ? Alors que toutes les capitales européennes figurent dorénavant dans le guide des Main Cities of Europe, y compris Varsovie, Prague ou Budapest, toujours rien outre-Atlantique. Pourtant, ce n'est pas la qualité ni la quantité des restaurants américains qui font défaut. Et pour Paul Bocuse, le 'doyen' des 3 étoiles, il y a la place pour un Guide Rouge entre New York, Boston, Chicago et San Francisco ! Géographiquement, la tâche n'est pas simple Mais, comme soupire le maître de Collonges en songeant à ses amis de Big Apple, "si cela pouvait affaiblir la dictature du New York Times ". Ce sera dur, mais pourquoi pas Qu'en pensent Daniel Boulud, Jean Georges ou Claude Troisgros, qui revient à Manhattan avec un surprenant Caviar Banana ? |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques sur le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2897 Hebdo 4 novembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE