du 4 novembre 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
DANS LE GARD
Patrick Gérolami déclare la guerre aux chambres d'hôte illégales
Les chambres d'hôte non déclarées pullulent. Patrick Gérolami, directeur de la Fédération des tables et auberges de France, a rédigé un rapport explosif, chiffres et faits à l'appui, qui va atterrir sur le bureau du ministre.
Un an, c'est le temps qu'il aura fallu à Patrick
Gérolami pour être en mesure de rédiger un rapport explosif sur les chambres d'hôte
illégales dans son département, le Gard. L'homme met les pieds dans le plat et veut
faire avancer les choses. Il ne demande rien d'autre que l'application des textes. Il
n'est pas question ici des chambres d'hôte en général - qui n'ont pas l'obligation
d'être déclarées -, mais des structures qui comptent plus de 5 chambres : celles-ci
étant assimilées par la loi à un hôtel ou à une résidence de tourisme, elles doivent
être inscrites au Registre du commerce, se soumettre aux contrôles de classement et
connaître les mêmes charges et impôts que tous les professionnels. Dès lors, on
comprend bien que certains 'oublient' de se déclarer
"Il faut dénoncer ces résidences secondaires qui
se transforment en chambres d'hôte. [Les gérants] sont très discrets, font peu de
publicité, glissent des cartes dans les offices de tourisme et travaillent par internet
ou par l'intermédiaire de guides édités dans leur pays d'origine", explique
Patrick Gérolami. Le créneau serait en effet surtout exploité par des ressortissants de
l'Union européenne. Patrick Gérolami a donc recensé, pour son département uniquement,
32 structures non déclarées. Le 20 octobre dernier, il a été reçu par le directeur de
la réglementation du Gard, qui a reconnu une "carence d'application" de
la réglementation en raison d'un manque de moyens. La réunion a débouché sur un courrier du préfet qui va être envoyé
à tous les maires du département afin de leur rappeler la réglementation actuelle. Mais
aussi pour les inviter à lui faire part des noms de toutes les personnes qui 'gèrent'
plus de 5 chambres. Un premier pas.
Un
rapport pour le ministre
Et Patrick Gérolami met la dernière main
à un rapport complet qu'il remettra le 15 novembre prochain au préfet, puis en janvier
au ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand. Le dossier explique l'évolution de la
situation depuis l'apparition des chambres d'hôte et les dérives qui en ont découlé.
Il contient les noms des communes (lieux-dits) où se trouvent les prestataires de plus de
5 chambres d'hôte non
déclarées. Il n'a pas le droit de donner les noms ni les adresses, les lieux-dits
devraient suffire. Patrick Gérolami y glisse ses propositions pour lutter contre le
paracommercialisme : recensement des chambres afin de vérifier que les prestataires qui
disposent de plus de 5 chambres soient bien en règle ; à défaut, mise en oeuvre
immédiate de mesures qui les contraignent à rentrer dans le droit chemin ou à mettre un
terme à l'exploitation le cas échéant.
Patrick Gérolami souhaite aussi que l'on revienne à une
déclaration obligatoire de la part des exploitants de chambres d'hôte. Les autorités se
disent intéressées par son rapport. Les propositions seront-elles suivies ? Dans le
Gard, au moins, la situation a évolué un brin.
Nadine Lemoine zzz36v
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