du 9 décembre 2004 |
VOUS RÉAGISSEZ |
Attention aux mirages !
Le reportage À l'école des palaces consacré aux
apprentis de l'école hôtelière de Lausanne et diffusé en deux parties sur France 3
devrait faire réagir.
En effet, cette émission ne donne pas une information complète et impartiale des
formations hôtelières. Dommage ! Elle met en vedette l'apprentissage en alternance
rémunéré selon un pourcentage du Smic.
Elle porte aux nues l'école hôtelière de Lausanne (coût d'inscription : 50 000 E !).
Le téléspectateur ignore donc complètement l'existence d'un enseignement hôtelier
français dispensé dans les lycées techniques hôteliers sous l'égide de l'Éducation
nationale reconnus par tous les pays, et surtout gratuit.
Parlons franc. Le coût des études à l'école de Lausanne étant
particulièrement élevé, la motivation doit forcément aller de pair. Quant aux
apprentis, ils sont souvent bons en pratique, mais les élèves de CAP, BEP et bac pro en
alternance ont souvent d'importantes lacunes en enseignement général. Ce qui reste une
barrière pour une évolution de carrière. De plus, Marc Meneau (ancien élève du lycée
technique hôtelier de Strasbourg) souligne avec raison que dans
l'hôtellerie-restauration, on fonctionne comme à l'armée, avec tous les grades. Donc,
attention au miroir aux alouettes. Dommage que l'enseignement des lycées hôteliers -
bon intermédiaire entre une école de luxe et un centre d'apprentissage - ne retienne pas
l'attention des journalistes. Dommage aussi que l'Éducation nationale ne sache pas faire
sa propre publicité.
Pierre Berthet, conseiller de l'enseignement
technologique hôtellerie zzz68v
Seule la TVA à 5,5 % peut nous aider
Depuis 13 ans, 52 jours de fermeture en plus par année.
Je m'explique. Je suis dans le métier depuis 1955 et commerçant depuis 1966, j'ai
toujours eu des employés, et aujourd'hui, nous sommes 7, plus mon épouse et moi-même.
Il y a 12 ans, nous avons créé un restaurant gastronomique de 42 places ; à cette
époque, le personnel avait droit à un jour de repos par semaine. Dans l'année qui
suivit, suite à des accords syndicaux, c'est passé à un jour et demi consécutif, puis
depuis décembre 1999, une demi-journée supplémentaire par semaine de repos s'est encore
ajoutée.
Cela nous a mis dans l'obligation - car nous avons besoin de tout notre personnel en
permanence - de fermer 2 jours par semaine sans contrepartie, avec toutes les charges qui
nous incombent et 52 jours de chiffre d'affaires en moins.
Aujourd'hui, sans nous avoir consultés, on veut nous mettre une 6e semaine
de congé supplémentaire plus 11 % d'augmentation du Smic hôtelier. Où est-ce que
l'on va ? Je plains les jeunes qui aimeraient se mettre à leur compte. Veut-on que seules
les chaînes de restauration puissent survivre ? Pourra-t-on encore avoir ces petites
auberges sympathiques qui oeuvrent largement pour le tourisme ? Et, cerise sur le gâteau,
on veut nous imposer les 39 heures. De qui se moque-t-on ? Alors que le client est de plus
en plus exigeant. De plus en plus de loisirs, de moins en moins d'heures de travail, alors
que dans notre métier nous travaillons lorsque les autres se reposent. Alors oui, la TVA
à 5,5 % nous permettrait d'assurer ces dispositions, mais pas ces 114,40 E par employé
à temps complet, que je considère comme une aumône.
J.-P.
Mercier, Restaurant de la Vieille Porte, Sierck-les-Bains (57) zzz22
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L'Hôtellerie Restauration n° 2902 Hebdo 9 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE