du 16 décembre 2004 |
VINS |
POUR SERGE DUBS
La sommellerie est avant tout un métier de service
Élu fin octobre à Cognac, le nouveau président de l'Union de la sommellerie française (UDSF) nous livre sa vision du métier et ses objectifs au sein de l'association. Micro.
Propos recueillis par Sy. S.
L'Hôtellerie Restauration : Comment définissez-vous votre profession ?
Serge Dubs : Nous sommes un métier de service. Nous avons la chance d'être
à la 'finalité' du produit, de pouvoir le présenter dans sa plus belle expression,
c'est-à-dire à table, en association avec un ou plusieurs plats. La sommellerie ne se
résume pas aux connaissances techniques qu'il faut pourtant posséder. C'est du tact, de
l'exigence, du conseil. Nous devons amener le juste vin, au juste moment, à la juste
personne. Ça demande énormément de possibilités et de savoir-faire. En fait, c'est un
geste d'artisan.
Quels sont
les projets de l'association ?
On a réactivé l'UDSF info, on essaye de le dynamiser, de faire connaître également
notre site web. Ce sont des courroies de transmission importantes. Le calendrier du 1er
semestre 2005 va démarrer par un conseil d'administration mi-janvier, qui aura lieu à
Marseille. Ensuite, nous mettons en place le Master Of Port, dont les présélections
auront lieu dans chaque région. Nous serons également aux Olympiades des métiers, dont
la finale nationale est prévue à Nantes et la compétition mondiale en Finlande. Nous
allons intervenir pour les concours du Meilleur élève sommelier du val de Loire, du
Meilleur jeune sommelier en vins du Sud-Ouest, du Meilleur étudiant en vins et spiritueux
de France Grand Prix Chapoutier, et du Meilleur élève sommelier trophée de
Pessac-Léognan. Les 12 et 13 juin, nous participerons à la finale, à Reims, du trophée
Ruinart du Meilleur jeune sommelier de France.
Quel message
voulez-vous faire passer au sein de l'UDSF ?
Le plus important, c'est ce qui est fait au quotidien par tous les sommeliers qui
travaillent au contact de la clientèle. Par ces hommes et ces femmes, qui font de la
gastronomie un art de vivre. C'est un message de culture et de bonheur. Je crois que c'est
le vrai message de la profession.
J'ai l'habitude de dire que nous sommes une multitude de petits soldats. L'association
doit être un lien entre tous ces acteurs. Je tiens à ce que tous les adhérents soient
fiers d'être dans cette association et se réjouissent de se retrouver. Pas seulement
pour un enrichissement vitivinicole : je voudrais que l'on renoue avec l'esprit
associatif, avec cette école d'humanité et de tolérance qu'il représente. Dans le vin,
il y a partage
La
formation au vin vous paraît-elle adaptée aux besoins ?
Je pense que nous devons travailler encore plus étroitement
avec les CFA comme avec les écoles hôtelières. Il est essentiel que le geste
professionnel soit pratiqué dès la formation. Nous souhaiterions aussi qu'il y ait plus
d'heures de formation pratique, avec des professeurs qui aient impérativement derrière
eux quelques années d'exercice en restauration. Il faut qu'ils puissent donner l'exemple
aux élèves. Personnellement, je pense que l'apprentissage, c'est notre main ouvrière.
J'attends beaucoup de la réforme de l'apprentissage : il faut qu'il devienne crédible et
performant aux yeux des jeunes et de leurs parents. zzz76v zzz68v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2903 Hebdo 16 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE