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du 16 décembre 2004
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La Fagiht dénonce le régime de prévoyance
La Fagiht s'oppose à l'extension
de l'avenant du 2 novembre 2004.
Après avoir signé un avenant pour les entreprises le 13 juillet dernier, l'Umih, le GNC et la CPIH d'une part, FO, la CFTC et la CGC d'autre part, ont négocié en comité restreint un avenant instituant un régime de prévoyance au profit des salariés de la branche.
Parce que les signataires de l'avenant n° 1 du 13 juillet ont tenu à l'écart des négociations les organisations patronales et de salariés non signataires, la Fagiht avait alerté le ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, du non-respect des dispositions légales en matière de négociation collective.
S'ensuivait la réunion de la commission mixte paritaire le 2 novembre 2004, qui fut, une fois encore, le théâtre d'un semblant de négociation collective : le projet d'avenant relatif à la prévoyance posait comme préalable à sa signature par une organisation professionnelle la ratification de l'avenant du 13 juillet 2004, et écartait des institutions du régime de prévoyance les syndicats non signataires de cet avenant.
Si, sous la pression de la Fagiht et du Synhorcat, entre autres, le projet d'avenant relatif à la prévoyance ne comporte plus de condition préalable à sa signature, il demeure que la participation à la commission paritaire de surveillance du régime est limitée aux seuls signataires de l'avenant du 13 juillet 2004. Or, si ce texte devait être étendu, il imposerait à l'ensemble des entreprises de l'industrie hôtelière, quelle que soit leur appartenance syndicale, le régime de prévoyance institué.
La Fagiht s'est toujours déclarée favorable à la mise en place d'un régime de prévoyance au profit des 600 000 salariés de notre secteur d'activité, comme l'atteste le projet d'accord présenté conjointement avec le Synhorcat le 1er juillet dernier. Mais la Fagiht s'oppose à l'extension de l'avenant du 2 novembre 2004 relatif à la prévoyance, parce qu'il crée une distorsion syndicale inacceptable.
Jacques Jond, président de la Fagiht

De qui se moque-t-on ?
Ayant essayé de comprendre à quoi servent
les Assises nationales du tourisme, je m'étonne qu'aucune de nos instances représentatives ne s'interroge sur le bien-fondé des ces célébrations officielles, où le faste des réceptions le dispute à la grandiloquence des discours.
Bon, d'accord, il faut bien que de temps à autre, les pouvoirs publics s'intéressent à notre secteur pour exhorter tout un chacun des vertus du marketing ; en clair, pour réinventer l'eau tiède vendue au prix
du Château Margaux. Passons… Mais quel esprit, disons préoccupé, a imaginé cette espèce de logo inspiré des meilleures campagnes pour la promotion des produits tripiers ou des sanitaires industriels ?
Quelle mouche a piqué les instances les plus hautes de nos professions pour accepter ce slogan 'Qualité Tourisme', aussi elliptique que fade ?
Et puis, sans snobisme de ma part, comment appliquer un soi-disant "plan qualité", vérifié par un "comité de pilotage", à la fois aux transporteurs routiers, aux
Logis de France, aux hôtels de luxe de Courchevel, aux Relais & Châteaux et aux agents de voyages, dont la vocation est plutôt d'expédier nos compatriotes au Maroc ou à Cuba, sans oublier les grands restaurants parisiens et les terrains de camping ? Et j'en oublie forcément.
Trêve de plaisanterie, tout cela étant à la charge du contribuable, un peu de sérieux s'impose. Tiens, si on reparlait de la baisse de la TVA en restauration ?
Isidore Lantinac, hôtelier-restaurateur

'Enseignant' et 'professionnel' ne sont pas deux termes antinomiques
Suite à l'article écrit par monsieur Cruaud, je tenais à apporter certaines précisions.

J'ai 30 ans et je suis professeur de cuisine dans un lycée hôtelier privé depuis 4 ans. Je suis jeune, mais je peux toutefois me vanter d'avoir un vécu professionnel auprès de mes élèves. Sorti d'une école hôtelière, j'ai travaillé entre autres chez Ledoyen, Drouant, au Chiberta, j'ai été second de monsieur Tateru Yoshino au Stella Maris… J'ai eu ensuite l'opportunité d'intégrer l'Éducation nationale. Monsieur Cruaud suggère aux professionnels de faire passer la flamme aux élèves, aux côtés des enseignants. Je tenais à signaler que j'ai encore cette flamme. Et bien qu'étant enseignant, je me sens encore professionnel, et je n'ai toujours pas fait le deuil de ce professionnalisme, comme me l'avait recommandé une inspectrice lors d'un stage, car les enseignants n'étaient plus des professionnels à ses yeux .
Je regrette cependant plusieurs choses. Aujourd'hui, pour être professeur de cuisine, il faut être titulaire d'une licence. Les élèves ont et auront des enseignants issus d'un cursus purement scolaire, et ayant peu ou pas de vécu professionnel à transmettre (hormis des stages). Pourquoi ne pas donner priorité aux professionnels pour accéder à l'enseignement, en les formant toutefois à la pédagogie ? Pédagogie ! C'est ce mot que j'aurais souhaité que certains de mes chefs connaissent alors que je n'étais que commis. J'avoue avoir 'souffert' du caractère de certains chefs qui n'hésitaient pas à nous rabaisser plus bas que terre, prétextant que l'hôtellerie était un métier ainsi fait. Combien de fois, alors que j'étais chef de partie ou second, m'a-t-on dit de 'gueuler' plus fort et d'être plus méchant ! Chose que je n'avais que rarement à faire, car j'étais pédagogue avec mes commis et ne voulais pas reproduire ce que certains chefs avaient subi et faisaient subir à leur tour.
Comment aujourd'hui motiver les jeunes intégrant cette filière, alors que certains professionnels n'ont pas encore compris que les mentalités
avaient évolué et qu'aujourd'hui, pratiquer un sport, une activité, avoir une vie de famille n'était pas réservé uniquement aux gens travaillant dans un bureau. Aujourd'hui, trop de professionnels se plaignent du peu de connaissances des jeunes formés en lycée hôtelier. Mais combien parmi eux sont venus dans les lycées hôteliers afin de prendre connaissance des programmes (archaïques pour certains) et des techniques que nous impose l'Éducation nationale ("Il faut dégraisser le mammouth", disait monsieur Allègre !) ? Combien de professionnels peuvent avouer honnêtement prendre des stagiaires afin de les former et non pour remplacer du personnel manquant ? Combien de professionnels ont une notion de management afin de motiver leur personnel, avec à la clé des promotions, des formations… ? Combien d'enseignants possèdent une solide expérience professionnelle et un savoir à transmettre ? L'hôtellerie est aujourd'hui en perte de vitesse, face au désintérêt des jeunes pour ce métier et à cause de l'obstination de certains chefs à vouloir appliquer des méthodes à l'ancienne.
Je me rappelle avoir dit à un de mes chefs qui était MOF alors que je n'étais que 2e commis : "Vous verrez, un jour, à force de prendre le personnel pour des esclaves, vous n'arriverez plus à recruter." À cette époque, je me suis fait traiter de "petit con" et d'"ignorant". Aujourd'hui, ce chef passe depuis des années des annonces pour recruter du personnel, et parle encore de sacrifice pour réussir.
Des salariés ou des élèves heureux sont des gens qui s'épanouissent dans leur travail et leur formation, mais également dans leur vie personnelle. Travaillons ensemble, venez dans les écoles hôtelières, faisons bouger les programmes, motivons les jeunes et améliorons les conditions de travail de ce métier. Certains de mes élèves avouent vouloir passer leur examen, mais ne pas continuer par la suite, car ils aspirent à une vie de famille et à des loisirs. Essayons ensemble de changer l'image du métier et de donner l'envie de continuer et de réussir dans cette profession. zzz68v
E. Seguran, professeur de cuisine passionné et ancien professionnel

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L'Hôtellerie Restauration n° 2903 Hebdo 16 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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