du 23 décembre 2004 |
ÉDITO |
Pas trop vite
Au terme d'une année quasiment 'révolutionnaire' pour les
relations sociales dans la profession, vient le temps des mises en oeuvre et des
ajustements indispensables à une bonne application des textes signés en juillet et
novembre derniers. André Daguin a eu raison, la semaine dernière, de répéter qu'il
s'agit d'une "grande victoire pour la profession", dans la mesure où il
était temps de sortir de ces années d'immobilisme social qui ternissaient de plus en
plus une image peu favorable dans l'opinion.
Certes, la profession doit également remercier Nicolas Sarkozy, alors locataire de Bercy,
d'avoir fortement incité à la conclusion rapide d'un accord en échange de la fameuse
prime promise pour compenser l'absence de baisse de TVA en restauration. Même si
l'ensemble de l'opération n'était évidemment pas dégagé d'implication politique. Mais
après tout, la politique, c'est le métier de Nicolas Sarkozy, dont il revendique haut et
fort la noblesse et l'utilité.
Aujourd'hui,
les pouvoirs publics sont soucieux - une fois n'est pas coutume - de mettre en oeuvre
les mesures décidées sans plus attendre. On nous promet même les décrets d'extension
et d'application d'ici à la fin de l'année, ce qui va nécessiter une surveillance
attentive du Journal officiel au cours des prochains jours. Rassurez-vous, vos
organisations professionnelles et votre journal préféré se chargent de cette
indispensable besogne.
Mais il est indispensable que la profession puisse bénéficier d'un temps d'adaptation
suffisant à une donne économique et sociale fondamentalement transformée. Les seules
'révolutions' réussies sont celles qui bâtissent durablement et non celles qui se
contentent d'abattre. Sans tomber dans l'emphase lexicale, c'est aujourd'hui un tournant
dans l'histoire de nos métiers. Il serait dommage d'en gâcher les premières
applications par excès de précipitation.
Attribuer une
6e semaine de congés payés, augmenter sensiblement les rémunérations
grâce à la suppression du Smic hôtelier, mettre en oeuvre un régime de prévoyance
exige de la réflexion, de la prudence et de la lucidité : attention à ne pas fragiliser
l'équilibre économique d'entreprises parfois confrontées à une conjoncture médiocre,
des trésoreries asséchées, des amortissements trop élevés ou des investissements
imprévus.Pour la réussite de cette réforme, la sage lenteur du philosophe oriental
s'impose
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2904 Hebdo 23 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE