du 30 décembre 2004 |
HÉBERGEMENT |
À L'AUBERGE DES BRUYÈRES
Le chef Vincent Baron prend la relève
Chaumeil (19) Pour tout Corrézien, le lieu est presque mythique, niché au coeur de ce massif des Monédières, cher à Jean Ségurel, chantre accordéoniste du Limousin que l'auberge a vu naître il y a presque un siècle. Sur fond de musiques folkloriques, de forêts touffues et de cuisines odorantes, rencontre avec le nouveau chef et propriétaire.
Vincent Baron, nouveau propriétaire de l'Auberge : "Les Bruyères, c'est un monument local, pétri de tradition et de souvenirs " |
L'artiste a disparu, mais l'esprit est resté,
d'où l'importance de l'héritage reçu par son nouveau propriétaire, Vincent Baron. Ce
chef de 39 ans, au parcours très régional, a repris l'établissement en juillet 2004,
apportant sur ses fourneaux son imagination fertile et son savoir-faire.
"Nous avons décidé de construire sur le
passé un nouvel avenir, résume-t-il, prenant une succession dont nous
connaissions l'importance. Les Bruyères à Chaumeil, c'est un monument local, pétri de
tradition et de souvenirs." C'est aussi un phare touristique, qui reçoit en
haute saison bon nombre de touristes venus de tous les horizons, attirés par la beauté
du site, la musique ségurélienne, et bien entendu la gastronomie régionale. Vincent
Baron a donc construit sa stratégie de développement sur celle-ci, à base de produits
exclusivement limousins, collant aux saisons et à la terre. "En automne, les
cèpes sont rois, avec les girolles, révèle-t-il. En été, ce sont les légumes
frais du potager, mais toute l'année il y a le sandre de nos rivières, la viande de nos
étals. Entre veau sous la mère, porc de nos montagnes, bovin de nos pâturages, la
matière authentique ne manque pas, toujours de grande qualité, adaptable à de multiples
recettes."
Le chef marie saveurs et couleurs, s'inspirant des recettes de ses ancêtres, s'appuyant
sur des denrées aux qualités indémodables. Il a décidé d'optimiser les possibilités
d'accueil de son auberge, en programmant des travaux d'aménagement dans les 10 chambres
du 1er étage, qu'il espère bien voir accéder au label 2 étoiles. 12 000 E
seront dépensés avant l'été 2005 pour y accéder, des travaux de décoration ayant
été réalisés depuis la reprise dans la salle de restaurant.
Tradition
et modernisme
Celle-ci peut accueillir une
soixantaine de convives, qui dégusteront la cuisine de Vincent pour un ticket moyen de 20
E. L'aubergiste est déjà satisfait des premiers résultats, avec une moyenne de 30
couverts par jour, mais il espère bien doubler ce chiffre à partir du printemps
prochain. Pour y arriver, il développe une carte saisonnière audacieuse. Aidé par des
fournisseurs du coin - son père est boucher à Uzerche, à quelques kilomètres de là -
et par une cave dont la vocation première est de rester raisonnable en prix, mais
constante en choix (madiran, gaillac, vin corrézien des Mille et Une Pierres), il devrait
réussir son challenge sans problème. Son expansion viendra de ses moyens de
communication et de son dynamisme inventif. Deux sites internet ont été créés pour
mettre en valeur son auberge sur le plan international, et ses initiatives promotionnelles
ne manquent pas. Ainsi de sa carte des cafés, inattendue en montagnes limousines, qui
recèle les meilleurs breuvages du monde en la matière. Il compte également sur ses
activités banquets, dans une grande salle pouvant recevoir 100 personnes, et surtout sur
le contenu des assiettes qu'il confectionne. "Nous avons la chance, ici, de
pouvoir cuisiner dans la plus pure tradition culinaire régionale, grâce à une matière
première abondante, explique le chef. Sur un lieu qui reçoit depuis des lustres
les foules de touristes, nous n'avons même pas besoin d'aller chercher nos clients,
ils viennent tout seuls. Nous avons donc toutes les cartes en main pour assumer cet
héritage, et nous comptons bien en rester dignes."
Sur les tables d'accueil du restaurant traînent les
pochettes des 33 tours de Jean Ségurel. Son accordéon ne cesse de jouer en sourdine,
diffusé en boucle par une sono discrète, ses notes rejoignant les odeurs sorties de la
cuisine de Vincent. Comme on dit en Limousin, "Chabaz d'entrar" : "Finissez
d'entrer, et bienvenue chez nous, vous êtes ici chez vous."
Jean-Pierre Gourvest zzz22v
Auberge des Bruyères
Le Bourg
19390 Chaumeil
Tél. : 05 55 21 34 68
www.hotelchaumeil-correze.com
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n° 2905 Hebdo 30 décembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE