Hommes & entreprises |
talents |
Présidente des Logis de France de Haute-Loire et d'Auvergne, Jacqueline Roux a un emploi du temps bien chargé et la passion de son métier et de la qualité.
m Pierre Boyer
Jacqueline Roux, présidente régionale des Logis de France de Haute-Loire et
d'Auvergne : "Les 35 heures se ressentent déjà. Les gens arrivent plus tard et nous
avons l'impression qu'ils disposent de beaucoup de temps."
Jacqueline Roux, présidente des Logis de France de Haute-Loire depuis 6 ans et d'Auvergne depuis avril 2001, membre de la fédération nationale depuis 3 ans et du bureau depuis 2 ans, a une vie bien remplie et l'exigence de la qualité. Originaire de Normandie, elle travaille comme infirmière instrumentaliste quand elle se marie avec un cuisinier marseillais, Bernard Roux. Elle quitte le monde médical pour découvrir celui de la salle et du service. Le couple s'installe d'abord à Saint-Etienne avant de reprendre, en 1981, le Moulin de Mistou, le premier établissement labellisé Logis de France en 1948. Travaux, aménagements, confort. Le nombre des chambres passe de 43 à 29. Mais Jacqueline et Bernard Roux trouvent que la chaîne volontaire "présente une image trop disparate d'une région à l'autre, un manque de rigueur dans l'application de sa charte. Cela ne correspondant plus à nos attentes". Le Moulin de Mistou quitte donc les Logis. Le temps de prendre un peu de recul. Pourtant, 6 ans plus tard, le panonceau revient sur la façade de l'hôtel 3 étoiles tourisme. Jacqueline et Bernard Roux obtiennent 3 cheminées dans le classement de l'association. Pour respecter les normes de sécurité, le nombre des chambres est descendu à 14. Une bonne chose, selon Bernard Roux : "Nous travaillons mieux : plus de disponibilité et moins de personnel."
La gourmandise du chef |
Bernard Roux l'annonce
sans détours du haut se son mètre quatre-vingt et de sa voix forte : "J'ai
toujours aimé travailler le foie gras et j'ai voulu sortir des sentiers battus. Ce
produit s'est largement démocratisé. Mais les gens le cuisinent peu chez eux et
l'achètent en général chez les traiteurs, sous sa forme la plus classique, la terrine.
Je cherchais plus d'originalité pour faire découvrir aux clients un produit tout à fait
différent." Il propose donc une assiette où se côtoient quatre foies gras : grillé sur fine tarte aux pommes, cuit au vin rouge et myrtilles, cru à la fleur de sel de Guérande et en granité sur tuile aux lentilles. Le premier est simplement fariné et passé à la poêle ; le deuxième, un foie gras frais dénervé, salé, poivré, sucré, roulé au torchon et poché dans un fond de vin rouge et myrtilles. "J'ai imaginé le cru à la fleur de sel parce que j'ai l'habitude de goûter les foies gras nature pour apprécier leur saveur et leur texture", raconte le chef. Enfin le granité : foie gras, sirop, sauternes, porto, sel, poivre, le tout placé au freezer le temps d'obtenir ce sorbet particulier.
|
Six mois sans repos
"Il faut être passionné pour faire ce métier", explique Jacqueline
Roux. Et elle l'est. D'une part, elle connaît parfaitement la région, les environs. Elle
sait conseiller de façon impeccable les clients : petite sortie d'une demi-journée,
grandes balades - en voiture, en vélo, en randonnée -, monuments, sites naturels. Plus
des conseils pour se restaurer, car le Mistou n'est ouvert à midi que les dimanches,
jours fériés, en août, etc. D'autre part, pas de répit de Pâques à fin octobre.
Jacqueline et Bernard Roux ne prennent pas un seul jour de repos. C'est la loi des
saisonniers : tout le travail est concentré sur quelques mois. "Et nous ne
pouvons pas ouvrir avant Pâques, car la plupart de nos employés travaillent pendant la
saison d'hiver. Nous les aidons d'ailleurs à trouver des places."
Et en plus, il y a les Logis de France. "Cela prend du temps, même si c'est plus
facile pendant l'intersaison. 2 jours par mois à Paris, plus une ou deux fois par semaine
au Puy-en-Velay pour la fédération départementale ; et le téléphone tous les jours.
Mais ce travail est nécessaire pour faire avancer les choses, pour faire parler de
nous", explique Jacqueline Roux. Elle ajoute en souriant : "Mes absences
ont poussé mon mari à se mettre en avant, à aller plus facilement en salle ou à
l'accueil."
Et si le sujet du label Qualité Auvergne est abordé, Jacqueline Roux fait la moue. "Cela
ne m'intéresse pas pour l'instant. Le cahier des charges est trop drastique, trop rigide,
compte tenu, entre autres, des 39 heures ou des 35 heures à venir. Nous verrons plus tard
quand la charte aura évolué."
Avec un emploi du temps bien chargé, deux enfants, des jumeaux de 18 ans (Jean-Baptiste,
futur cuisinier, et Anne-Charlotte, étudiante en droit) et un mari inventif aux
fourneaux, Jacqueline Roux "ne regrette rien : si c'était à refaire, je referais
exactement la même chose". n
Le Moulin de Mistou
43500 Pontempeyrat
Tél. : 04 77 50 62 46
Fax : 04 77 50 66 70
E-mail : moulin.de.mistou@wanadoo.fr
|
|
En chiffres |
Nbre de chambres 14 Prix des chambres de 480 à 680 F (petit-déjeuner à 65 F) Menus 170/320 F (menuenfant à 80 F) Ouverture De Pâques à fin octobre Restaurant ouvert le midi - uniquement, les dimanches, jours fériés et en août - et le soir. |
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HôTELLERIE n° 2725 Magazine 5 Juillet 2001