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Après six mois de fermeture administrative, Les Américains rouvre ses portes. De nouveaux propriétaires et un cadre entièrement rénové accueillent désormais la clientèle. En soirée, des vigiles veillent au grain.
Les anciens qui connaissent bien Toulouse se souviennent encore lorsque, après-guerre, Les Américains était le lieu de rendez-vous du centre-ville où l'on battait les cartes pour le plaisir du bridge, et où l'on écoutait avec la distraction qui était de mise les airs que jouait l'orchestre. A cette époque, le bar toulousain situé à deux pas de la place Wilson figurait comme l'un des plus grands établissements d'Europe. Le temps est passé par là... Changement d'époque lorsque, l'année dernière, les dealers ont été surpris par la police. La justice a alors prononcé une fermeture de 6 mois. Après un avis favorable du procureur, l'établissement a pu rouvrir ses portes avec, à sa tête, de nouveaux propriétaires, Bruno Sastre et Benoît Brault, tous deux associés et issus de la restauration. Bruno Sastre a accumulé les expériences, fier de sa volonté d'autodidacte, assurant son rôle tout aussi bien en cuisine qu'en salle en tant que serveur.
Caméras de surveillance
Après quelques travaux de rafraîchissement, les deux gérants ont fixé comme règle de
priorité la sécurité, investissant près de 25 000 F sur l'implantation de caméras de
surveillance à l'intérieur (5 points) comme à l'extérieur (1 caméra). De même, 10
heures par jour, moyennant 25 000 F par mois, un vigile assure une surveillance discrète
de l'établissement. Une situation qui intervient à l'heure où, dans d'autres quartiers
de Toulouse, les commerçants lancent une pétition contre la violence et l'insécurité
qui sera déposée à la préfecture, au palais de justice et à la mairie.
Bruno Sastre, qui croit fermement à la pérennité du centre-ville, a le sentiment
d'avoir agi à l'intérieur d'un consensus : "Ici, près de la place Wilson, nous
avons tous des vigiles. C'est le cas du cinéma Gaumont, de la Fnac, de Nocibé et du
McDonald's. Cela fait 20 ans que j'exerce dans ce métier, je n'ai jamais craint pour ma
vie. Mon objectif, c'est de faire revivre Les Américains, c'est un combat pour remettre
le café sur les rails. Il faut avant tout rassurer le client, c'est d'autant plus
difficile qu'il a pris entre-temps ses habitudes ailleurs." Dans les murs de son
établissement repris dans un ton années 60, Bruno Sastre ne semble pas considérer
l'insécurité comme une entrave à son travail, ni craindre pour la réputation de son
café : "La clientèle apprécie, ce n'est pas pour rien, et de notre côté, nous
pouvons travailler tranquillement. De toute façon, ce n'est pas nous qui
intervenons." Bruno Sastre tente aussi d'apporter une nouvelle formule dans la
cuisine, en misant sur la brasserie du midi et 'l'apéro-tapas' du soir. "Cet
emplacement doit revivre, dit-il. J'attends la deuxième ligne de métro, c'est
aussi une chance pour le commerce." Adepte du concept de café à thème, le
gérant regarde déjà de l'autre côté du boulevard, rue Gabriel Péri, où se situera
à la rentrée un restaurant-bar musical cubain de 650 m2 qu'il exploitera en association
avec Benoît Brault. La sécurité ne sera pas remise en question. Le Maximo Social Club
accueillera le soir la clientèle sur un air de cuisine cubaine et brésilienne, avec
vigiles et caméras dès l'entrée. n
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L'enseigne connaît une nouvelle jeunesse grâce à de nouveaux propriétaires,
qui prennent très au sérieux les problèmes d'insécurité, sans pour autant dramatiser.
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L'Hôtellerie n° 2735 Magazine 13 Septembre 2001