Le Wepler, c'est plus de 65 salariés et une volonté clairement affichée de conserver ses équipes. Sous l'impulsion de Michel Bessière, l'établissement multiplie les formations et limite les coupures.
Sylvie Soubes
Michel Bessière, propriétaire du Wepler, à Paris, est également président de
la commission juridique du SNRLH.
Le Wepler, cette grande et belle brasserie de la place de Clichy à Paris, subit comme toute la profession des difficultés d'embauche. Néanmoins, Michel Bessière, propriétaire des lieux, a toujours cherché à conserver son personnel le plus longtemps possible. Les 3 prochains départs à la retraite concernent d'ailleurs des personnes en place depuis 20, 25 et 30 ans ! Franchement rare dans le secteur. "Quelle que soit la maison, commente cet indépendant, un turn-over est nécessaire. Il faut des piliers, mais il faut aussi du sang neuf. Cela dit, le problème qui va se poser est encore différent. Jusqu'à présent, nous arrivions à souder les équipes et à rapprocher les gens, ce qui est pour moi une clef du succès. L'aménagement des 39 heures, depuis 2 ans, a même participé au phénomène car nous avons dû discuter des nouveaux horaires au cas par cas. Malheureusement, à l'heure d'aujourd'hui, parce qu'on jongle avec les horaires, le personnel se croise sans se connaître. Et ça, ce n'est pas bon à terme. On va perdre de la cohérence et de l'esprit d'équipe."
Le problème des coupures
Michel Bessière est un fervent partisan des formations : "J'ai effectivement
toujours essayé de former le personnel aux nouvelles technologies comme à
l'apprentissage des langues..." Plus récemment, celui-ci recherchait un
écailler auprès de l'ANPE. Pas de prétention exagérée. Pour l'obtention du poste,
Michel Bessière demandait que la personne sache lire et écrire. La proposition portait
sur une formation payée au Smic, puis débouchait sur un CDI et la possibilité
d'évoluer. L'annonce n'a rien donné. Le Wepler s'est lancé, depuis quelques mois, dans
une politique de parrainage. Une prime est accordée à toute personne interne qui permet
l'embauche d'une autre personne. Deux employés ont été trouvés par ce moyen en 9 mois
de quête.
"Il est certain, convient Michel Bessière, que les coupures sont un
problème important dans notre secteur. Nous les réduisons petit à petit. Ici, nous en
sommes à 2 ou 3 par semaine contre 5 auparavant. Nous jonglons avec les temps partiels et
les mi-temps, et nous modulons les horaires en fonction des besoins." Une gestion
lourde et rigoureuse s'en suit. "Les gens qui se présentent n'ont pas un mauvais
état d'esprit, ajoute Michel Bessière. Le problème, c'est qu'ils ne savent pas
travailler. Beaucoup pensent savoir, mais non, ils ne savent pas. Ils ont seulement pris
des habitudes en fonction de leur parcours." Retour à la formation ? "La
formation, mais aussi, en ce qui nous concerne, l'élaboration d'un cahier des charges
spécifique à chaque poste."
Du parler à l'écrit ! n
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Brasserie Le Wepler
14, place Clichy - 75018 Paris
Tél. : 01 45 22 53 29
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L'Hôtellerie n° 2750 Magazine 3 Janvier 2002