Par Claire Cosson
Des idées, il en a plein la tête. Responsable du bar et de la galerie du Plaza Athénée, Thierry Hernandez vient d'inventer un nouveau concept de boissons : des cocktails solides.
Pour
l'heure, c'est un bar élégant et contemporain, celui du prestigieux Plaza Athénée.
Mais, dès la fin de l'après-midi, l'endroit va se transformer en un lieu 'unique' et
'magique' où désormais il faut absolument être. Thierry Hernandez, le chef d'orchestre
de cette nouvelle adresse parisienne, se renverse dans son fauteuil et compte sur ses
doigts. Des clients ?
"On en accueille entre 300 et 400 chaque soir." Avec son faux air de
Jean-Paul Gauthier, son allure juvénile et son sens de l'humour, on pourrait penser que
le jeune homme plaisante. Il n'en est pourtant rien. Depuis sa réouverture, voilà plus
de 6 mois, le bar du Plaza Athénée fait bel et bien un véritable tabac. Certains soirs,
on y refuse même du monde.
Rien d'étonnant à cela. La déco, signée Patrick Louin, ancien collaborateur de
Philippe Starck, a d'une part su créer un lieu 'décalé' en plein cur du célèbre
palace de l'avenue Montaigne, alliant boiseries murales sculptées à des tabourets de
style Louis XV, des microlustres en verre de Murano ou bien encore des fauteuils club en
cuir à des interprétations des uvres du peintre Claude Gellée.
D'autre part, vous allez ici de surprise en surprise. Après 17 ans passés dans la
maison, Thierry Hernandez a toujours en effet l'esprit en alerte. Mieux. Il n'a qu'une
seule idée en tête : innover. Et en la matière, le jeune homme frappe plutôt fort.
Avec ses 'Jelly Shot', cocktails solides servis sur assiette, Thierry a inventé un
nouveau 'concept de boissons'.
Et même si l'alcool ne coule pas à 'flots', cette formule séduit d'ores et déjà bon
nombre de consommateurs. "Certains clients nous réclament maintenant des Jelly
Shot à emporter", confie le responsable du bar. Une tendance qui pourrait encore
s'amplifier. D'autant que Thierry, en collaboration avec un cuisinier de l'équipe d'Alain
Ducasse, vient de mettre au point un cocktail 3 D (liquide, solide, mousse) dont on va
sans aucun doute entendre parler. Loin d'être un vilain défaut, la curiosité de Thierry
risque de nous surprendre encore pas mal de fois...
Julien Rivollier préfère résoudre les problèmes des clients qu'en poser. Un réceptionniste en 'or', en quelque sorte.
C'est
plus fort que lui ! Même à l'occasion d'une interview avec la presse, Julien Rivollier
ne peut s'empêcher de paraître décontracté. A croire que le jeune homme a fait ça
toute sa vie (il a 24 ans). Il n'est pas en effet de réceptionniste parisien qui donne,
comme ce natif d'Epinay-sur-Seine, l'impression de ne jamais être incommodé quelle que
soit la situation. Il aurait pourtant pu sacrément se déstabiliser lorsque,
2 jours avant les épreuves du trophée David Campbell 2001, la direction de l'Hôtel
Prince de Galles (Paris), établissement où il travaille depuis 1 an, lui apprend sa
participation au concours du Meilleur jeune réceptionniste de l'année. Mais la panique,
Julien ne connaît pas. D'autant que titulaire d'un BTS hôtelier en alternance (lycée de
Saint-Quentin/Grand Hôtel Intercontinental Paris), suivi d'une expérience de night audit
au Meurice, le garçon se défend plutôt pas mal question réception. Alors, il passe les
phases qualificatives sans grande appréhension, ni difficulté aucune. Et puis le jour de
la finale venu, le jeu de rôle auquel on le soumet lui donne des ailes. Le sens de
l'adaptation à la psychologie des clients et l'incroyable self-control de Julien
finissent en effet par avoir raison des autres concurrents parisiens. "Il fallait
gérer des plaintes-clients. J'adore cette tâche. Parce que l'on doit parvenir d'une part
à conserver son calme ; d'autre part, on découvre aussi chaque jour une nouvelle
manière de satisfaire la clientèle", confie tout sourire le jeune vainqueur.
Reste à savoir maintenant si Julien ne va pas céder à la pression du nouveau concours
auquel il participera au début janvier 2002 à Bruxelles. L'enjeu est cette fois-ci
d'envergure internationale. A première vue, cette perspective n'empêche pas Julien
Rivollier de dormir sur ses deux oreilles. Pas plus qu'elle ne le contraint à arrêter de
faire la fête lors des soirées organisées par Staff Palace. Lancée voilà un an avec
Alexandre Chevereau et David Bohain afin que le personnel des hôtels de luxe de la
capitale puisse se rencontrer, cette association séduit à chaque fois davantage de
participants.
Passionnés d'hôtellerie autant que de moto, 3 directeurs de Campanile viennent de s'embarquer pour le Dakar.
D'habitude, la poussière c'est leur
bête noire. Comme tous les bons directeurs d'hôtels Campanile qui se respectent, Patrick
Arnoult (Paris Bagnolet), Franck Libbrecht (Saint-Denis quai de Saint-Ouen) et Pascal
Vincent (Paris porte de Clichy) aiment en effet à ce que leur établissement soit
impeccable. Pourtant, voilà plusieurs jours que ces 3 garçons en ont sans doute plein
les yeux, et peut-être même plein les oreilles de cette fameuse poussière.
Celle-ci ne doit pas néanmoins avoir trop mauvais goût. Quelque chose de légèrement
exotique... Et pour cause ! Amis dans la vie, ces 3 hôteliers participent actuellement
pour la première fois à la grande aventure du Paris-Dakar. Le tout à 'dos de moto' bien
sûr. Alors sur les pistes du désert, ça doit y aller le sable chaud... Mais, quand on
aime, on ne compte pas. La moto d'ailleurs, ils en sont fous tous les 3 depuis leur plus
jeune âge. Mieux, encore. Ils s'entraînent ensemble. En clair, rien n'aurait pu les
empêcher de réaliser ce rêve. Pas même leur employeur du reste. "Tout est
parti d'une simple discussion avec nos dirigeants à l'occasion d'un déjeuner de travail",
explique Patrick Arnoult. Et d'ajouter : "Nous leur avons expliqué notre souhait
de disputer des rallyes, et pourquoi pas le Dakar. Ils nous ont répondu de monter notre
dossier afin qu'ils puissent l'étudier de plus près."
Ni une, ni deux, les 3 compères se lancent donc dans la création du Team Campa Motors
(1998). Un an plus tard, ils courent sous les couleurs de la chaîne Campanile, leur
premier rallye en Tunisie. Un premier essai qui incite Patrick, Franck et Pascal à
disputer une seconde fois l'Optic 2000. "Et cette fois-ci, nous avons fini la
course tous les 3", se souvient Patrick Arnoult. Contrairement à d'autres, le
Team Campa Motors part effectivement à 3, roule à 3 et arrive à 3.
En réalité, l'emblème de ces rallymen n'est autre que : l'union fait la force ! Une
force inaccessible qui leur a permis de boucler un budget conséquent pour s'engager dans
le Paris-Dakar et qui devrait les aider à déjouer les pièges du désert.
D'autant mieux que dans la vie professionnelle, elle a d'ores et déjà fait ses preuves.
"On se renvoie en effet souvent la balle d'un hôtel à l'autre", avoue
Patrick Arnoult, tout sourire. zzz18
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L'Hôtellerie n° 2750 Magazine 3 Janvier 2002