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wpe289.jpg (754 octets)Formation

Cuisine et thalassothérapie

Formation diététique et dynamique

La formation cuisine et thalassothérapie du lycée Saint-Ivy à Pontivy (56) accueille 15 jeunes pour une année de découverte de la cuisine diététique. Au programme, cuisine allégée, épices, algues... golf et ski. Panorama d'une année de formation en compagnie du professeur, Thierry Galais.

Olivier Marie

© O. Marie

Thierry Galais et Estelle Touzet en plein travail.

Automne 2001 sur le green ensoleillé du golf de Rimaison à une dizaine de kilomètres de Pontivy dans le Morbihan. Alors que partout ailleurs on aurait privilégié un sport plus classique, les 15 nouveaux élèves de la formation cuisine et thalassothérapie du lycée Saint-Ivy s'initient quant à eux au maniement du club ! C'est l'une des nombreuses originalités de cette formation managée par Thierry Galais. "Le golf est une très bonne école de concentration, et après une semaine chargée, il est bon de se détendre." Suivant le même esprit, l'ensemble du groupe part en février dans les Alpes pour un séjour d'une semaine au ski. "Pour financer ce voyage, ils ont travaillé 15 jours en extra à Euro Disney, payés au Smic."
Créée en 1987, cette formation complémentaire, unique dans l'Ouest, attire des candidats de tout l'Hexagone. Agés de 17 à 24 ans, certains viennent de Bretagne, de Paris, de Châteauroux... La FCIL cuisine et thalassothérapie brasse non seulement les origines géographiques, mais également les niveaux avec 4 BEP, 10 bac pro et 1 BTS. "C'est assez difficile de créer une osmose entre des jeunes si différents. Certains sont évidemment plus mûrs que d'autres, estime Thierry Galais. Mais l'ambiance demeure néanmoins très conviviale." L'année de scolarité se répartit sur 15 semaines de cours avec, au programme hebdomadaire, 12 heures de cuisine, 4 heures de pâtisserie, 3 h 30 de théorie diététique, 1 heure de français et 1 heure d'anglais où les jeunes élaborent deux journaux, L'effet mer, et son pendant anglais, Spa Times, élaboré avec Magalie. Sans oublier 15 semaines de stages effectués dans 3 centres de thalassothérapie différents.

© O. Marie

Cette année, Estelle, Frédéric, Sophie et les autres se sont penchés sur le basilic, le curry, les sucres, les huiles, le riz (brun, sauvage, rouge, complet...), les pâtes, les vieilles céréales...

On associe, on allège
Avec l'aide de Jean-Marie Demais pour la pâtisserie diététique et de Christine Corbel pour la théorie, Thierry Galais insiste "sur le travail des techniques et des saveurs. J'essaie de leur ouvrir l'esprit sans trop monter le niveau. C'est aux chefs de le faire. Ici, les élèves décident s'ils veulent davantage de théorie ou de cuisine. On découvre, on associe et on allège". La découverte passe notamment par celle des épices, des algues, des herbes, mais bien entendu, "ce n'est pas en 15 semaines que l'on peut acquérir toutes les données. Le travail personnel s'avère primordial". Comme tous les ans, Thierry Galais définit par exemple une liste de 50 épices, herbes, aromates et condiments. "Nous en travaillons 25 en cours, et eux voient le reste personnellement." Cette année, Estelle, Frédéric, Sophie et les autres se sont penchés sur le basilic, le curry, les sucres, les huiles, le riz (brun, sauvage, rouge, complet...), les pâtes, les vieilles céréales... Les 'thalasso' côtoient également plusieurs chefs lors de soirées à thème organisées à l'école comme Yves Toublanc, chef du Miramar Crouesty ou Pierre-Yves Lorgeoux, parrain de la promotion et chef du Sofitel Les Célestins à Vichy. Ce dernier encadre les jeunes lors d'une soirée en janvier dernier. Au programme, 8 heures de travail pour 80 couverts. En cuisine, l'ambiance est décontractée, mais certains ne mesurent pas l'importance du moment. Le chef a l'œil et repère ses futurs employés. "Certains m'intéressent. Je leur ferais peut-être des propositions."

© O. Marie

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Au final, 12 élèves décrochent leur diplôme, remis à Vichy chez le parrain lors d'un dîner... diététique. Trois jeunes se sont donc arrêtés en cours de route, l'un d'eux préférant même intégrer, avant la fin de son diplôme, le Sofitel de Quiberon. Quant aux heureux lauréats, ils sont, au grand dam de leur professeur, "peu nombreux à intégrer la thalasso, bien que les chefs diététique se les arrachent. Environ 3 ou 4 restent dans ce milieu". Pour la rentrée prochaine, Thierry Galais dispose déjà de son effectif : "Toujours entre 12 et 15 élèves motivés choisis parmi une quarantaine." n zzz37zzz68v

Estelle, la fonceuse

© O. Marie

Estelle et Jacques Guillo : un débat animé s'instaure dans les cuisines.

A 21 ans, Estelle n'a pas la langue dans sa poche. Une qualité qui peut néanmoins la faire déraper comme lorsqu'elle évoque en ce début d'année dans L'Hôtellerie les "méthodes de 30 ans des chefs de gastro". Cette remarque n'a pas échappé à Jacques Guillo. Venu en voisin lors d'une soirée thématique au lycée Saint-Ivy organisée justement par les 'thalasso', il demande à rencontrer la jeune frondeuse. Un débat s'instaure dans les cuisines.
Cordiale, la Berrichonne écoute le chef breton sans paraître impressionnée. Il faut dire que cette jeune fille, originaire de Châteauroux, connaît bien les chefs pour les fréquenter lors de l'émission Etoiles et poêles qu'elle coanime sur Radio Bleue Berry Sud. "Nous évoquons la cuisine dans son ensemble, comme dernièrement avec Westerman et Loiseau."
Diserte, elle a le verbe haut et sait ce qu'elle veut. Après avoir décroché un BTS cuisine à Brive, elle rejoint la formation thalasso afin de "stabiliser les bases de la cuisine, ajouter une nouvelle corde à mon arc, mais également prendre du recul avant de me lancer dans le monde du travail".

En une année, qu'elle a d'ailleurs terminée en qualité de major de sa promotion, Estelle a accumulé les expériences effectuant des stages au Pressoir à Saint-Avé, au Miramar Crouesty, au Sofitel diététique de Quiberon, aux Trois Tilleuls, Relais & Châteaux situé à Montréal, pour finir au Paris Sofitel Forum rive Gauche.
Outre les voyages qu'elle lui a permis d'effectuer, cette formation "m'a donné plus de confiance en moi. J'ai surtout découvert des produits intéressants que j'ai plaisir à travailler", même si elle avoue avoir un peu de mal avec les algues. "J'ai été aussi agréablement surprise par l'encadrement, et notamment Thierry Galais, un très bon technicien de la diététique".
Forte de ce nouveau bagage, Estelle effectue sa saison au Château de Cordeillan-Bages avant d'intégrer une formation sommellerie en septembre. "J'essaie d'accumuler un potentiel de connaissances dans le but de monter, dans 10 à 15 ans, un concept intégrant cuisine diététique, sommellerie et art de vivre." En laissant plus de place à l'initiative personnelle, et en élargissant son horizon professionnel, la formation cuisine et thalassothérapie a permis à cette jeune violoniste de mûrir.
A la fin de l'année scolaire, la provocation ne semble plus de mise. "Les chefs ont besoin de nous comme nous avons besoin de leur expérience et de leur savoir-faire. Ensemble, faisons exploser ce métier en valorisant les produits français."

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