Actualités

Décor

Annecy-le-Vieux (74)

Le Clos des Sens, l'art du beau

Laurent Petit, le chef du Clos des Sens à Annecy, propose "autre chose". Au-delà d'une cuisine inventive et savoureuse, c'est dans une galerie d'art qu'il accueille la clientèle.

Fleur Tari

Hall d'entrée (vieux bois, pierres de Bourgogne, pierres de lave de Volvic, chaux ferrée).

Laurent Petit et Martine Coin ont ouvert, il y a 10 ans, Le Clos des Sens aujourd'hui Châteaux et Hôtels de France, dans une belle bâtisse dominant le lac à Annecy-le-Vieux. Tous deux issus d'une école hôtelière ont enfin concrétisé leur ambition. Né sur le rude plateau de Langres, Laurent monte à Paris, un CAP de cuisinier en poche. Là, une rencontre changera toute sa vie. Nicolas de Ribaudy, journaliste et critique gastronomique, se prend d'amitié pour lui et lui propose de tenir la cuisine d'un bistrot à vins parisien qu'il va créer. Laurent accepte. Il forme alors le jeune chef auprès des plus grands, 11 stages dans des établissements 3 macarons Michelin. A la tête des cuisines, Laurent innove chaque jour. En salle, le critique apporte sa touche. Laurent connaît une évolution rapide et quand le bar à vins est vendu, il décide de s'installer à son compte. Sa rencontre avec Martine lui fera choisir Annecy. Une passion commune les anime : l'amour de l'art et de la déco. Ils sont partout, leur temps libre, ils l'occupent dans tous les salons de déco de Milan à Paris. S'ils souhaitent donner cette empreinte à leur restaurant, ils restent prudents et attendront la consécration de l'étoile au Michelin et les 10 ans de l'établissement pour investir 457 000 e.
Dans la région, le ton est donné par les Sibuet, qui, il y a 12 ans, lancent les Fermes de Marie avec du vieux bois. Marc Veyrat dans la Ferme de mon Père offre sa version nostalgique et authentique du terroir et très vite les décors de restaurants 'copié-collé' sur ces deux thèmes fleurissent. Tous ne seront pas heureux... Les exceptions existent. Décoration ultraclassique ou pour les plus audacieux, un décor ultramoderne, froid et sans saveur.

Des œuvres d'art dans l'entrée : chaise et rampe d'escalier, du sculpteur René Broissand.

Les galeries d'art, une alliance peu rencontrée
Laurent Petit souhaite élever le débat et donner un autre sens à son établissement. Il souhaite repenser les matériaux traditionnels de la région. Vieux bois au programme et ferrures, mais complètement revisités. L'architecte ne comprend pas tout d'abord les étranges idées de ce chef. Les tonalités et les veinages du vieux bois sont donc utilisés pour créer des tableaux en abstraction géométrique, encadrés de tôles brutes rouillées en plein air. Les nuances se déclinent dès l'entrée. L'ascenseur aromatique a beaucoup d'adeptes étonnés de voir piqués sur les cloisons en tôles rouillées des bouquets de thym citron, d'estragon, de basilic pourpre et de marguerite sauvage. Dans ses assiettes, la géométrie se retrouve. Les galeristes de Genève l'approchent pour organiser des expositions, car la clientèle suisse toute proche habituée à des établissements très classiques adore. Cet été, Laurent Petit s'est allié avec la galerie Platini et expose de jeunes artistes. Ces expos ne sont pas un simple affichage de tableaux que l'on peut acheter comme on le voit souvent, mais de véritables soirées vernissage et des expos autour d'un dîner découverte de saveurs.
Laurent et Martine Petit ont innové et cela paie. Le chiffre d'affaires a progressé de 10 % cette année. Le restaurant affiche souvent complet et le couple ouvrira des chambres d'hôte au printemps prochain. n

Article précédent - Article suivant

Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie

Rechercher un article : Cliquez ici

L'Hôtellerie n° 2794 Magazine 7 Novembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE