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TraitRougeTextes.jpg (762 octets)On parle d'eux

Sylvie Cervera au lycée hôtelier de Marseille

Le prof de cuisine est une femme

Sylvie Cervera, 40 ans, nouveau professeur de cuisine, a suivi la voie de l'expérience professionnelle pour aller au Capet. Une route commencée en 1985, à Allauch, dans une auberge de campagne.


Sylvie Cervera - "Les élèves voulaient savoir si je savais aussi bien faire que les hommes."

"Notre professeur de cuisine est une femme !" La rumeur a couru dans les couloirs, à la rentrée. L'intéressée commente : "Les élèves voulaient savoir si je savais aussi bien faire que les hommes. Cela ne m'a pas démontée. J'y suis allée avec le sourire. De toutes les manières, il faut toujours faire ses preuves." Fin de la question sur le féminisme, à ceci près que Geneviève Fabre, directrice, lui a notamment confié l'enseignement des cours de cuisine au féminin pour une dizaine de jeunes filles embauchées en contrat de qualification par Accor. Pourtant, le chemin fut bien long avant qu'elle n'endosse l'habit de prof. Bachelière en philo, elle se marie à 18 ans et travaille aux AGF. Sa vie était tracée d'avance quand, à 23 ans, elle a le coup de foudre pour cette auberge d'Allauch, bien décatie. "J'étais sans expérience, sans argent, mais le coin nous plaisait." Associée au départ avec des amis, "pour faire sérieux face au banquier", la galère commence. "Nous avons végété, car on ne s'improvise pas restaurateur du jour au lendemain." En 1989, elle fait sa prise de conscience. "J'ai dit ou on apprend le métier, ou on laisse tomber." Elle s'inscrit au Greta de Bonneveine en BP de cuisine. Une autre folie pour elle qui ne sait "même pas faire une pâte feuilletée".

Le virage de l'enseignement
Pourtant, elle réussit "comme tout le monde" en cumulant 3 vies : élève en semaine, cuisinière le week-end et mère de famille le reste du temps. Ce succès lui donne confiance et l'envie "de partager ses connaissances". Elle commence à enseigner, fait valider ses acquis, et obtient un BTS. Recrutée à l'IUFM, elle a son Capet en juin 2001 et est titularisée à Bonneveine. "En choisissant l'expérience professionnelle plutôt que les études traditionnelles, j'ai pris une longue route. Je ne le regrette pas. J'espère que je pourrais communiquer ma passion du métier aux élèves et leur donner l'envie d'y rester. Enseigner, c'est m'insérer encore plus dans le métier. C'est aussi apprécier tout ce que j'ai laissé de côté. Et puis, dans ce lycée admirablement équipé, c'est Noël tous les jours."
Dominique Fonsèque-Nathan zzz18p

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