Très attentives à leur budget, les entreprises françaises ont réalisé moins de réunions professionnelles au cours de l'exercice 2002. En revanche, ces manifestations sont de plus grande envergure.
Claire Cosson
Comme on pouvait aisément le
prévoir, l'année 2002 n'a pas été un très grand cru question réunions
professionnelles (séminaires, conventions, congrès). L'estimation des dépenses
réalisées * par les entreprises françaises dans le domaine n'a d'ailleurs progressé
que de 2,3 % l'an passé (8,7 milliards d'euros*) contre 4,9 % en 1999. Avec le
ralentissement économique et les effets des attentats du 11 septembre, l'austérité
budgétaire a en fait été de mise au sein d'un grand nombre de compagnies hexagonales au
cours des 12 derniers mois.
Il ne s'agit plus en effet aujourd'hui de jeter l'argent par les fenêtres ! Oubliées les
escapades sous les tropiques et autres destinations touristiques pour remonter le moral
des troupes ou bien encore informer les équipes... L'heure est désormais au pragmatisme
et à l'efficacité tant dans la sélection des sites que dans la taille moyenne des
réunions et leur fréquence. En témoignent les résultats de l'enquête exclusive Coach
Omnium-Salon Bedouk menée au mois de décembre 2002 auprès de 200 entreprises
françaises.
"Dans un souci d'économie et de simplification, la majorité des réunions
commandées par les entreprises (9 sur 10) se sont déroulées en France en 2002", explique
Mark Watkins, patron du cabinet Coach Omnium. Et de poursuivre : "Parallèlement,
le nombre moyen de participants aux séminaires augmente de manière sensible, tandis que
la durée moyenne tend, elle, à diminuer, entraînant une explosion des demi-journées de
travail (21,5 %) et des journées d'études (45,5 %)."
L'hôtellerie perd des parts de marché
En moins de 6 ans, la physionomie de la demande de séminaire s'est de fait beaucoup
modifiée. Alors que seule 1 entreprise sur 5 déclarait organiser des manifestations de
plus de 100 personnes en 1997, elles sont maintenant 1 sur 2 à recourir à ce type de
rassemblements.
Des changements qui ne sont évidemment pas sans conséquence sur les prestataires
uvrant sur ce marché. Concrètement, il y a effectivement un besoin patent
d'infrastructures plus grandes à la fois en termes de salles de réunion, de restauration
et d'hébergement. Ce qui n'est pas pour faire le bonheur des hôteliers. Lieu
privilégié jusqu'à présent des organisateurs de réunions professionnelles,
l'hôtellerie (84 % en 2002 contre 95 % en 1997) perd d'ailleurs des parts de marché au
profit de sites plus originaux de type musées, châteaux, bateaux...
"Le besoin en salles plus importantes explique en partie ce phénomène. Mais, il
y a aussi probablement une certaine lassitude à l'égard des prestations proposées par
les établissements hôteliers", souligne Mark Watkins. D'autant que les
entreprises souhaitent de plus en plus fréquemment associer des activités à leurs
réunions professionnelles (2 sur 3). Le sport figure bien sûr en bonne place. Il n'en
demeure pas moins vrai que les animations culturelles et gastronomiques prennent aussi pas
mal d'importance. Ainsi, tout ce qui a trait au patrimoine fait des adeptes comme
l'nologie... A bon entendeur, salut ! n
zzz20a
* Hors dépenses des entreprises étrangères venant en France et hors budgets des entreprises françaises pour leurs manifestations à l'étranger.
Méthodologie |
L'enquête quali-quantitative Coach Omnium-Salon Bedouk 2003 a été réalisée à partir d'interviews téléphoniques approfondies auprès de 200 entreprises françaises organisant manifestations, incentives, séminaires et conventions-congrès. 74 % des entreprises interrogées se situent dans la région IDF et 26 % en province. L'échantillon intègre des secteurs aussi diversifiés que les laboratoires pharmaceutiques, l'automobile, la finance, les assurances, la bureautique...
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L'Hôtellerie Restauration n° 2807 Magazine 6 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE