Le cru 2001 n'a pas été un cru exceptionnel pour l'hôtellerie hexagonale. Affectée par la mauvaise conjoncture internationale, la croissance du RevPar s'est stabilisée. Même tendance pour les recettes totales par chambre disponible. Quant aux résultats bruts d'exploitation, ils ont, eux, globalement stagné.
Claire Cosson
11 septembre, ralentissement
économique mondial : tous les facteurs étaient réunis pour que l'hôtellerie française
enregistre un fléchissement sensible de ses performances économiques au terme de
l'exercice 2001. Pourtant, au regard de la 25e édition du rapport statistique annuel L'Industrie
hôtelière française, réalisé par le cabinet KPMG Tourisme, Hôtellerie, Loisirs
Consulting, le secteur semble néanmoins avoir relativement bien tiré son épingle du
jeu.
Les résultats bruts d'exploitation (RBE), exprimés en valeurs relatives (% du chiffre
d'affaires), ont globalement eu tendance à légèrement diminuer par rapport à 2000. Les
catégories 4 étoiles supérieur, 2 étoiles et 0/1 étoile ont ainsi perdu
respectivement 1,2 point, 0,7 point et 2,3 points, tandis que les 4 étoiles standard et 3
étoiles se stabilisaient. Mais de l'avis de KPMG Tourisme, Hôtellerie, Loisirs
Consulting, ces chiffres demeurent malgré tout à des niveaux satisfaisants avec des
fourchettes de ratio de 32 à 38 % en Ile-de-France et de 26 à 36 % en province.
D'autant plus que l'analyse de ces données sur une plus longue période révèle
également dans l'ensemble une nette recomposition des marges d'exploitation. Les chiffres
parlent d'eux-mêmes. En 5 ans, le RBE de l'hôtellerie haut de gamme (4 étoiles
supérieur et standard) a progressé de 6,7 points et 5,4 points. Celui du milieu de gamme
(3 étoiles) a aussi grimpé de quelque 5 points. En revanche, les hôtels dits
économiques (2 étoiles, 0/1 étoile) ont, eux, traversé une forte zone de turbulences
perdant depuis 1997 près de 2,5 points de RBE pour les 2 étoiles, et 5,7 points pour les
0/1 étoile. On peut donc dire finalement que le cru 2001 constitue une année en
demi-teinte s'agissant des résultats bruts d'exploitation.
Baisse des recettes liées à la restauration
L'étude de la structure des recettes et des coûts d'exploitation (voir dessin ci-contre)
donne toutefois un éclairage intéressant dans le niveau de ces RBE. Un mouvement très
clair se dessine à propos des recettes : la part hébergement s'est accrue de 4 à 6
points entre 1997 et 2001 pour toutes les catégories observées. Question restauration,
la tendance est par contre nettement inversée. Haut, milieu de gamme et hôtellerie
économique, tout le monde est logé à la même enseigne : les recettes liées à la
restauration ont encore baissé de manière significative. Selon KPMG Tourisme,
Hôtellerie, Loisirs Consulting, ce phénomène s'explique en grande partie du fait de la
concurrence de la restauration indépendante traditionnelle et du développement de
chaînes de restaurants commerciales. "Par ailleurs, la diversité des formules
restauration mises en place dans les hôtels et le renouvellement régulier des concepts
contribuent à faire fluctuer le niveau des tickets moyens et la part de la restauration
dans les recettes totales", estime le cabinet.
Concernant les recettes générées par le téléphone et le fax, même constat que les
années précédentes. La montée en puissance de la téléphonie mobile a engendré une
diminution sensible de ce poste pour les hôteliers français. Un redéveloppement de ces
recettes pourrait cependant voir le jour, en particulier dans les établissements haut de
gamme grâce à l'intégration, dans les nouveaux produits chambre, des nouvelles
technologies basées sur Internet avec accès à haut débit. D'ailleurs, la recette
moyenne par chambre louée a bondi de 12,6 % entre 2000 et 2001 dans le 4 étoiles
supérieur.
Masse salariale accrue dans l'économique
Pour ce qui est de la structure des coûts d'exploitation, l'étude de KPMG indique une
nouvelle fois que les frais de personnel restent et demeurent le poste le plus important
dans l'industrie hôtelière. Ces charges sont, d'une manière générale, bien
maîtrisées dans les catégories supérieures. En pourcentage du chiffre d'affaires, le
ratio frais de personnel est du reste passé de 40,6 % en 1997 à 35,4 % en 2001 dans le 4
étoiles supérieur, et de 37,2 % à 33,2 % dans le 4 étoiles standard. A noter que cette
amélioration a été effectuée à effectifs constants en 4 étoiles standard et en
hausse sensible en 4 étoiles supérieur, et avec une hausse des coûts moyens par
employé sur la période.
Dans l'hôtellerie économique, les coûts moyens par employé ont connu une nette
revalorisation, induisant un alourdissement des ratios frais de personnel. Bien qu'à un
niveau raisonnable, ce poste atteint tout de même 32 % du chiffre d'affaires total en 2
étoiles et 26 % en 0/1 étoile.
Parallèlement, les coûts nourriture et boisson ont été également jugulés dans une
fourchette de 22 à 25 % pour les segments 0/1 étoile, 4 étoiles standard et 4 étoiles
supérieur, et de 28 à 34 % pour les 2 étoiles et 3 étoiles. n zzz20o
Comment lire ces données ? |
Taux d'occupation è Ce chiffre s'obtient en divisant le nombre de chambres occupées par le nombre de chambres disponibles. Prix
moyen par chambre louée Revenu moyen hébergement par chambre disponible
(RevPar) Recettes chambre Recettes nourriture Recette boissons Frais de personnel Résultat brut d'exploitation |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2811 Magazine 6 Mars 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE