de juin 2003 |
MARCHÉ |
Capitale régionale de l'Auvergne, sise au cur d'un spectaculaire massif volcanique, Clermont-Ferrand a su, en alliant tradition et modernité, s'imposer comme le moteur économique et touristique de la région.
Par Coach Omnium zzz20h
© Daniel Massacrier - Ville de Clermont-Ferrand
Clermont-Ferrand s'est donné les moyens d'un développement touristique
équilibré.
Avec plus de 8 000 entreprises, dont certaines figurent parmi les fleurons de l'industrie française (Michelin, Limagrain), l'agglomération de Clermont-Ferrand s'est hissée au rang de capitale régionale. Si le poids de cette tradition industrielle menace aujourd'hui son économie (le secteur industriel, qui perd plus d'emplois qu'il n'en crée, représente encore près de 34 % des effectifs salariés), la ville s'est efforcée de rattraper son retard en développant des activités d'avant-garde, en particulier dans le secteur tertiaire. Ainsi, plusieurs zones d'activités de l'agglomération, telles La Pardieu ou la pépinière d'entreprises Pascalis, ont développé tout un panel d'activités autour des hautes technologies, des NTIC, de la logistique, etc. Dans son effort de modernisation, la ville est aidée par des infrastructures de transport performantes, à commencer par un réseau autoroutier en étoile, avec le tronçon Clermont-Montpellier gratuit. De même, l'aéroport régional, qui profite de la saturation de l'aéroport de Lyon, joue pleinement son rôle de hub aérien. Il a vu son trafic de passagers commerciaux augmenter de 26,2 % en 2002, dépassant le million de passagers. Seule ombre au tableau, le réseau ferroviaire montre de fortes carences : en l'absence de TGV, plus de 3 heures sont encore nécessaires pour rejoindre Paris par le train.
Une prédominance de l'offre économique
Sur Clermont-Ferrand et sa proche banlieue, Coach Omnium a dénombré 71 hôtels et 2 576
chambres. Si l'offre hôtelière s'est fortement étoffée depuis plusieurs années (selon
la chambre de commerce et d'industrie de Clermont-Ferrand, elle a plus que doublé en 25
ans), le développement a surtout profité à l'hôtellerie économique. L'offre en 0
étoile et 1 étoile, en particulier, représente aujourd'hui 28 % du parc chambres de la
ville, contre 17 % sur le plan national. Si le poids de l'hôtellerie moyenne gamme, soit
25 %, est conforme aux moyennes nationales, l'hôtellerie 4 étoiles est pour sa part
inexistante. Et cette situation ne devrait pas évoluer à court terme. En 2002, les 2
seuls projets hôteliers déposés auprès de la CDEC portaient sur les créations d'un
hôtel 1 étoile de 54 chambres et d'un hôtel 3 étoiles de 60 chambres sur
Clermont-Ferrand. De même, en 2001, la CDEC avait accepté les demandes de création d'un
Première Classe de 70 chambres à Clermont-Ferrand et d'un hôtel 2 étoiles de 70
chambres à Cébazat. L'offre hôtelière de la ville se caractérise également par une
forte présence de l'hôtellerie de chaîne, particulièrement dans le moyen de gamme, où
elle concentre 53 % du parc chambres contre 26 % en moyenne hexagonale. Cela explique la
forte capacité moyenne des hôtels 3 étoiles, qui comptent 73 chambres en moyenne contre
45 chambres sur le plan national.
Part de l'offre hôtelière par catégorie en 2002
Clermont-Ferrand |
France |
|||
Hôtels |
Chambres | Hôtels | Chambres | |
4*/4* Luxe | 0 | 0 | 0 % | 8,6 % |
3* | 9 | 655 | 25,5 % | 26,9 % |
2* | 33 | 1 209 | 46,9 % | 47,2 % |
0/1* | 17 | 712 | 27,6 % | 17,3 % |
Une politique touristique volontaire
Clermont-Ferrand s'est donné les moyens d'un développement touristique équilibré,
s'efforçant de séduire un maximum de clientèles. Si l'environnement de montagne reste
un atout essentiel (selon une étude du comité départemental du tourisme et de la
Sofres, la promenade et la randonnée pédestre arrivent dans le peloton de tête des
activités pratiquées par les touristes), Clermont-Ferrand a également mis en place des
manifestations culturelles qui drainent un nombre croissant de visiteurs, à l'image du
Festival du court métrage, qui accueille chaque année plus de 100 000 cinéphiles. En
parallèle, la ville a déployé une offre conséquente à destination de la clientèle
d'affaires. Au Polydome, qui accueille déjà plus de 100 manifestations par an, viendra
s'ajouter, dès la fin de l'année, la Grande Halle d'Auvergne, un immense complexe de 13
000 m2 qui comprendra un Zenith, un hall d'expositions et un centre de conférences. Ce
dernier aura des retombées certaines sur la demande hôtelière, et principalement sur le
3 étoiles. Mais l'événement le plus marquant de ces derniers mois reste, bien entendu,
l'ouverture de Vulcania. Maintes fois retardée, cette dernière a provoqué l'afflux de
628 000 visiteurs de tous horizons en 2002, pulvérisant les prévisions de fréquentation
les plus optimistes. Pour accompagner ces bouleversements et redorer le blason de
l'hôtellerie régionale, le comité régional du tourisme avait par ailleurs mis en place
une charte Qualité Auvergne, qui a incité plusieurs professionnels à rénover leur
établissement.
Avis d'expertLes multiples démarches entreprises au niveau local pour
augmenter la fréquentation touristique semblent aujourd'hui couronnées de succès. Les
détracteurs de Vulcania ne peuvent que constater son triomphe (même s'il est encore trop
tôt pour faire des prédictions sur le long terme), et une réelle dynamique semble
engagée dans toutes les filières touristiques. Ce n'est donc pas vraiment de la demande
que Clermont-Ferrand doit se soucier, mais plutôt de son offre d'hébergement.
|
Une demande en forte croissance
Forte de cette motivation, l'hôtellerie clermontoise peut aujourd'hui s'enorgueillir
d'obtenir de très bons scores de fréquentation, à 63,7 % pour l'année 2002. Cependant,
la demande est prioritairement captée par les hôtels de la périphérie de
Clermont-Ferrand qui obtiennent des taux d'occupation de 9 points supérieurs à ceux du
centre-ville. Ce constat semble révélateur du manque d'attractivité de la cité qui
resterait avant tout une ville d'affaires ou de passage : en juillet et août, dès que la
demande de la clientèle d'affaires se tarit, le taux d'occupation des hôtels du centre
baisse brutalement de 15 points, tandis qu'il atteint son apogée en périphérie : près
de 90 % ! Pourtant, l'arrivée de Vulcania pourrait bien changer les choses. Selon
l'Insee, pendant la période estivale 2002, le nombre de nuitées hôtelières sur la zone
de Clermont-Ferrand a grimpé de 10 % par rapport à 2001. En outre, la haute saison
touristique s'est trouvée considérablement allongée. Cela est confirmé par la CCI qui
révèle que la croissance a cette fois surtout profité aux hôteliers du centre-ville,
dont le taux d'occupation a enregistré une croissance moyenne de 30 % sur les mois
d'été. L'ouverture prochaine de la Grande Halle devrait donc finir de combler les
professionnels locaux. n
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Coach Omnium
52, bd du Montparnasse
75015 Paris
Tél. : 01 53 63 11 00
Fax : 01 53 63 11 01
Web : www.coachomnium.com
Taux d'occupation mensuels de
l'hôtellerie clermontoise
Résultats de l'année 2002 en %
En chiffres |
Nombre d'hôtels w Ville 53 hôtels (1 915 chambres) w Périphérie 18 hôtels (661 chambres) Capacité moyenne des hôtels clermontois 36 chambres Durée moyenne de séjour 1,9 jour, identique à la moyennenationale |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2824 Magazine 5 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE