de juin 2003 |
SUCCÈS ET DIFFICULTÉS |
En osant installer un établissement 'branché' à la campagne, Alain le Goc et Didier Gaudiot ont fait un pari risqué. Tout droit débarqués de Paris, ils ont pourtant réussi à trouver une clientèle, et leur établissement est aujourd'hui rentable.
Un restaurant-cabaret proposant des spectacles transformistes en plein cur de la campagne châtillonnaise, qui plus est dans un village de 130 âmes ? L'idée a de quoi faire sourire. Pourtant, Alain le Goc et Didier Gaudiot, alliés à la ville comme à la scène, ont osé lancer ce concept novateur en octobre 2000. Aujourd'hui, La Chaume en Côte-d'Or (à 30 km de Châtillon-sur-Seine) est en passe de devenir le village le plus branché de la région. Mais il fallait oser. "Lorsque nous avons décidé de nous lancer dans cette folle entreprise, nous étions à la recherche d'un endroit qui avait du cachet. Nous étions partis à l'époque pour visiter un établissement en vente près de Macon, mais le sort nous a amenés à La Chaume. La Calèche nous a immédiatement tapés dans l'il, car ce lieu possédait des éléments que l'on ne trouve plus aujourd'hui, comme des dalles anciennes, une cheminée et des poutres apparentes, explique Alain le Goc, artiste de cabaret qui a passé 28 ans sur les scènes parisiennes. L'endroit est alors en totale décrépitude, des énormes travaux sont à réaliser, dont les cuisines que le propriétaire d'alors devait refaire aux normes..." Cela ne va pas suffire à rebuter Alain le Goc et Didier Gaudiot qui vendent leur appartement parisien pour 270 000 e, rachètent La Calèche pour une bouchée de pain (91 500 e), et décident d'y effectuer d'importants travaux sur leurs fonds propres. Au total 210 000 e, dont près de 61 000 e pour la cuisine. "Il a fallu créer de toutes pièces une salle de spectacle car le restaurant était trop petit pour accueillir une scène ; à peine la place pour 25 couverts..." Dans la cour, l'établissement possède une grande halle avec des poutres apparentes ; Alain le Goc et Didier Gaudiot décident de la transformer et de l'aménager en salle de spectacle avec scène et loges.
2 ans de travaux
Au final, il aura fallu 2 ans de travaux entre deux représentations pour, enfin,
inaugurer officiellement le lieu en présence de nombreuses personnalités de la région,
en juillet 2002. Aujourd'hui, le succès est incontestable. Le bouche à oreille a
rapidement fonctionné. La Calèche fait salle comble lors de toutes les représentations
de spectacle transformiste qu'elle propose les vendredis, samedis soir et dimanches midi.
Outre les habitants de la région (de Troyes à Dijon, en passant par Montbard et
Auxerre), les comités d'entreprise, les associations..., l'établissement accueille
également "toute l'aristocratie et la bourgeoisie du département". "Notre
concept fonctionne pour deux raisons. Premièrement, il n'y a aucun établissement de ce
genre dans les environs. Le dimanche, la clientèle, souvent plus âgée et 'moins
branchée', est heureuse de venir se divertir en dansant sur de la valse ou de la musette
après les spectacles. Ensuite, nous proposons une formule à 35 e, dîner, vin et
spectacle compris. C'est très abordable, d'autant que nous avons décidé dès le départ
d'offrir une prestation sans fausse note, comme c'est très souvent le cas à Paris : le
spectacle et le repas sont tous deux de qualité", insiste Alain le Goc qui
assure lui-même les spectacles, parfois aidé d'un ami parisien.
Cuisine familiale et copieuse
Un repas haut de gamme avec Didier Gaudiot aux commandes. Après avoir travaillé 37 ans
dans différents restaurants de Paris, il propose chaque semaine des mets différents "en
fonction du marché et de l'inspiration". C'est une cuisine traditionnelle et
très copieuse. Nous sommes à la campagne, et il faut s'adapter à cette clientèle qui
aime particulièrement les plats en sauce, et le pain... pour saucer ! Un talent reconnu,
puisque, lors de la foire gastronomique de Dijon en novembre 2002, La Calèche a reçu le
3e prix du concours départemental organisé pour l'occasion. La patte Didier Gaudiot fait
également des heureux chaque midi puisque La Calèche reste ouverte à une clientèle
plus traditionnelle et locale. Aujourd'hui, l'affaire est plus que rentable : fin
décembre, La Calèche a généré 300 000 e de chiffre d'affaires avec l'aide d'un
apprenti. nzzz22v
La Calèche
Route départementale 102
21520 La Chaume
Tél. : 03 80 93 55 66
Fax : 03 80 93 58 54
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L'Hôtellerie Restauration n° 2824 Magazine 5 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE