de juillet 2003 |
CONCEPT |
Laurent Taïeb récidive. Le 26 mai, il a ouvert son Lô Sushi 2 dans l'ancien immeuble de la Samaritaine, rebaptisé immeuble Kenzo, à l'angle de la rue du Pont-Neuf et de la rue de Rivoli à Paris. Au menu : un sushi-bar et des billets doux high-tech.
Katia Kulawick
Enfant, Laurent Taïeb rêvait d'être architecte
et designer. Il s'est rattrapé depuis en mettant les plus grands à son service, Starck
et Putman. Après un court passage dans la production cinéma, il projette désormais ses
films imaginaires et futuristes dans ses propres restaurants : au Lô Sushi, rue de Berri,
puis au Bon, un autre "rêve d'enfant" suivi de Bon 2 et aujourd'hui de
Lô Sushi 2... Jamais 2 sans 3 ?
Après avoir développé un concept plutôt cosy au Lô 1, Laurent Taïeb décline
aujourd'hui un Lô 2 autour du high-tech et du virtuel, un concept radical. Son
inspiration : les nouvelles technologies ne permettant pas de mieux communiquer, ni de
rapprocher les gens, il décide donc (sur les conseils de Starck ?) de mettre la
technologie au service de l'humain, et cela dans un restaurant.
Clients en réseau
Une première. Au Lô Sushi 2, les clients sont 'en réseau'
d'office : s'ils sont assis seuls au comptoir, ils n'en sont pas moins reliés les uns aux
autres... virtuellement par les écrans, voire plus si affinités. Enfin une vraie
alternative à l'ennuyeux déjeuner en solo grâce au système 'Blind@lô', le réseau
interne du restaurant qui relie les 65 ordinateurs. Finie l'époque de la 'blind-date'
(rendez-vous à l'aveuglette), ici on voit le visage de celui ou de celle qui vous
écrit... Installé autour du sushi-bar et de son tapis roulant, on a une vue sur presque
toute la salle. Chaque ordinateur permet d'envoyer des messages aux autres clients
présents, soit par dessin, soit par texte. Pour lier une conversation, choisir le numéro
au-dessus de l'écran de la personne qu'on veut contacter, cliquer sur son numéro de
place sur l'écran tactile et c'est parti... Les tests ont prouvé que dans une salle
comble avec des gens qui ne se connaissaient pas, il y a eu quelques rendez-vous de pris !
Si on ne veut pas recevoir de messages, on peut déconnecter son ordinateur du réseau et
déjeuner tranquillement en observant le maître sushi (Gaza) et six cuisiniers qui
tournent de 11 heures à minuit, 7j/7 ou consulter ses e-mails, surfer sur le web et
bientôt voir des images (clips ou courts métrages de jeunes réalisateurs, etc.), lire
le journal on line, réserver son week-end, bref, gagner du temps... Encore faut-il
pouvoir faire deux choses à la fois ! Et ne pas confondre les baguettes en bois pour
déjeuner et celles pour l'écran tactile, qui se ressemblent beaucoup...
On peut déjeuner au Lô Sushi pour 15 e ou venir boire un café tout en surfant
gratuitement, puisqu'il n'y a pas de montant d'achat minimum, ni de restriction de temps.
Ce qui peut d'ailleurs être un problème si tous les clients décident de rester tout un
après-midi...
Côté shopping aussi
Les mini-assiettes qui défilent sur le tapis roulant fonctionnent par un code couleur :
les assiettes vertes sont à 2 e (omelette makis simples, crudités, haricots verts
japonais, salade d'algues et concombres, bol de riz, soupe Miso, etc.), les bleues à 2,5
e (sushis poulpe/seiche, makis surimi saumon et thon épicés), les orange à 3,5 e
(sushis saumon, rolls saumon, avocat concombre), les roses à 4 e (sushis crevettes,
daurade, crabe, tamago rolls) et les parmes à 5,5 e (sushis bar et thon, temakis,
spécialités du chef : salade de saumon mi-grillé, dés de thon et saumon à l'huile de
sésame, tartare de saumon). Un système astucieux qui permet de faire son choix et son
addition en même temps. De plus, le restaurant propose une offre happy hour de 18 heures
à 20 heures avec moins 1 e sur les boissons.
Avant de partir, le client peut aussi faire un tour à la boutique de vente à emporter au
2, rue de la Monnaie. Une proposition qui colle à la demande du quartier, haut lieu de
'shopping' entre les Halles et la rue de Rivoli avec des boîtes à sushis (toujours moins
chères pour des raisons de TVA) et produits dérivés (stylos, t-shirts, bougies,
cahiers, etc.) à l'effigie de la sushi girl qui marque l'identité de l'enseigne.
Enfin, ultime étape gourmande de l'immeuble Kenzo, le 5e et dernier étage qui accueille
le restaurant Kong, ouvert début juin dans la plus grande discrétion. Une vue
panoramique, toujours signée Laurent Taïeb et Philippe Starck pour le design, et en
cuisine, la jeune et talentueuse Japonaise Fumiko Kono qui a été recrutée comme
consultante sur le projet. L'idée est d'avoir une véritable interactivité entre les
deux restaurants, d'organiser des soirées spéciales, des lancements, et pourquoi pas le
thème de la rencontre... "Si en plus vous rencontrez quelqu'un avec qui vous avez
envie de boire un verre au bar de Kong, moi j'ai réussi mon concept", déclare
Laurent Taïeb qui s'est trouvé une nouvelle activité : agence matrimoniale du XXIe
siècle... n
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Lô Sushi 2
1, rue du Pont-Neuf
75001 Paris
Tél. : 01 42 33 09 09
Web : www.losushi.com
Situé au sous-sol du 'paquebot' Kenzo, entièrement relifté en 20
mois sous la direction de l'architecte Jean-Jacques Ory, le Lô Sushi 2 possède une
entrée rue de la Monnaie et une autre rue du Pont-Neuf. A l'intérieur, on y surfe dans tous les sens du terme : sur le net, puisque chaque place possède un écran d'ordinateur, et sur les vagues d'un bleu profond sérigraphiées (du peintre Hokusaï) au mur. Et quoi de plus logique que de servir du poisson cru dans ce bâtiment qui ressemble à une proue de bateau ! Le décor d'Andrée Putman, virginal, mise sur un rétrofuturisme avec lumière intense mais pas éblouissante, grâce à un dôme lumineux, des tabourets moelleux avec dossiers en chêne gris clair et un bar en corian blanc, cette nouvelle matière, alliage de technologie et de douceur qui colle parfaitement au concept ! |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2828 Magazine 3 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE