d'octobre 2003 |
ON PARLE D'EUX |
Philippe Vermesse, Auberge du Grand Cerf
Au Grand Cerf, à Gamaches dans la Somme, Philippe Vermesse développe la cuisine régionale traditionnelle. Moins traditionnel, il a reçu la médaille d'or de l'uvre humanitaire et du Mérite philanthropique.
Philippe Vermesse "J'essaie d'être un
homme de cur."
Reconnu par ses pairs, membre
de nombreuses confréries gastronomiques, Philippe Vermesse est presque plus ému de sa
reconnaissance au titre de l'uvre humanitaire et du Mérite philanthropique. Chef et
patron de l'Auberge du Grand Cerf à Gamaches, ce cuisinier-là arpente à grands pas les
chemins de traverse, avec sa femme et complice Isabelle. Sitôt à leur compte, en 1991,
c'est un dîner en faveur des Restos du Cur qu'ils organisent. Philippe Vermesse ne
demande qu'à "récupérer les coûts matière". Le reste - les heures,
le travail et la marge - va tout au bénéfice de l'association qui financera près de 500
repas dès cette première soirée. Les époux Vermesse réitéreront 5 fois cette
soirée, avant de poursuivre, anonymement, dans une autre salle. Dans sa corbeille de
baptême, le chef a aussi hérité d'un autre don : son parrain est un "moine-potier"
qui, après avoir parcouru le monde, a créé une maison de réinsertion en Picardie. Et
qui, naturellement, court après les subsides. L'Auberge du Grand Cerf devient la vitrine
permanente et bénévole des poteries du parrain. Et la clientèle suit, autant pour la
cuisine très régionale que pour les poteries de l'uvre humanitaire.
Philippe et Isabelle Vermesse ne refusent jamais une occasion d'aider. Parmi les premiers
du département, ils s'engagent dans la Semaine du Goût à l'école primaire de Gamaches.
Voyant la publicité indirecte de l'événement, les collègues suivront. A
Saint-Pol-sur-Mer, près de Dunkerque, le chef participe à la confection d'un repas pour
des personnes handicapées moteur. Les clients du Grand Cerf apportent des vêtements
"surtout pour les enfants", précise Isabelle. On trouvera toujours des
plus démunis. "J'essaie plutôt d'être un homme de cur, explique
Philippe Vermesse. Mais je fais plaisir, je donne du bonheur, et surtout, je reçois du
plaisir et acquiers du bonheur." C'est le lundi, jour de fermeture, que le chef
se rend disponible aux autres. Mais il lui arrive aussi de fermer, en général le
mercredi, pour une demande imprévue, comme de conduire une vieille dame de 85 ans visiter
la maison du moine-potier. Avec une clientèle régulière et fidèle venant de la
région, Philippe Vermesse n'oublie pas pour autant les fourneaux. Il travaille surtout
les produits régionaux, achetés à des petits producteurs locaux, et produits des
recettes traditionnelles "arrangées à ma façon" : Flamiche au
maroilles, Ficelle picarde, confit d'endives, et bien sûr, poissons ou gibiers
travaillés au cidre, au vin de rhubarbe. "Nous ne voulons pas être marginaux,
assurent les deux époux. Nous avons beaucoup de relations avec d'autres restaurateurs.
Nous aimons les gens à forte personnalité." Il a 39 ans, elle 38.
Professionnellement, leur ambition, avouent-ils, est de "savoir se limiter pour
soigner le travail". Et leur joie de vivre. zzz18p
Auberge du Grand Cerf
3, rue Charles de Gaulle
80220 Gamaches
Tél. : 03 22 30 95 52
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2841 Magazine 2 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE