de novembre 2003 |
DÉCOR |
Après quelques mois de travaux d'envergure, le second joyau du patrimoine hôtelier de la Société des Bains de Mer dévoile sa nouvelle façade et ses 30 chambres entièrement rénovées. Le décor est signé Pierre-Yves Rochon. Découverte.
Cécile Junod
1. La nouvelle façade de l'Hermitage : refaite à l'identique mais rehaussée de
2 étages.
2. Un style classique pour le hall, réveillé par des teintes claires mêlées à des
verts d'eau et céladon.
3. La décoration des chambres se décline dans 3 tons : rouge, bleu ou beige.
La transformation de l'Hermitage a été menée par
le décorateur Pierre-Yves Rochon, assisté par le département d'études de la Société
des Bains de Mer, également en charge de la rénovation des chambres et des cuisines. Et
la surélévation de 2 étages des ailes 'Princes' et 'Beaumarchais', dont les façades
ont été reconstruites à l'identique, est l'uvre de l'architecte Joseph Iori.
Désormais, une majestueuse marquise de verre surplombant l'entrée accueille les convives
dès leur arrivée. La décoration du hall est un mélange classique et actuel, alliant le
style Belle Epoque d'origine à des formes et matériaux plus récents. Les tons naturels
ont été privilégiés. Ils se marient harmonieusement aux verts d'eau et céladon,
rehaussés par des pointes de jaune sur des bayadères et des toiles de Jouy. Un imposant
lustre orné d'entrelacs, de perles et de feuillages en bronze doré, reflète à l'infini
la lumière sur ses pendeloques de cristal en forme de diamant.
La galerie, où est installé le lobby bar baptisé 'Limùn Bar' (citron en monégasque),
s'est transformée en un véritable lieu à vivre pour y servir le petit-déjeuner, un
déjeuner léger, ou encore l'afternoon tea. Au moment de l'apéritif, des amuse-bouches
se dégusteront avec des grands crus ou des champagnes servis au verre.
Un peu d'histoire En 1864, l'Hermitage était une petite auberge, proche du casino, cernée par les oliviers et les orangers. Elle devient 'restaurant' au début du XXe siècle, dans l'ombre d'un géant : l'Hôtel de Paris. L'Anglais Vincent Benoist, le directeur du restaurant Les Princes à Londres, l'achète en mars 1898, et confie à un architecte monégasque la construction d'un établissement de grande classe sur les jardins et vergers adjacents. 1900 voit donc s'élever l'hôtel de style néoclassique. La décoration de la façade et certains plans sont directement inspirés du palais princier. La Société des Bains de Mer a inclus cet établissement dans son patrimoine en 1928. Quelques travaux d'agrandissement et de modernisation ont été réalisés, mais rien de comparable au grand 'lifting' réalisé dans les années 1970. |
Tendances fleuries
Un coin salon est
aménagé avec de confortables canapés et de moelleux tapis de style Savonnerie. Le
mobilier et les tissus allient le classicisme à une touche de modernité, toujours dans
des dominantes de vert et de jaune. Un escalier conduit aux 30 chambres de l'aile
'Princes', dont la décoration suit 3 tendances fleuries dans les tons de rouge, de bleu
ou de beige. Les tissus de lin et coton, nobles et précieux, sont signés Pierre Frey
pour les rouges, Canovas pour les motifs bleu lavande et Etamine pour l'harmonie de
beiges. Le mur derrière le lit se transforme ainsi en véritable tableau recouvert de
fleurs : coquelicots, amaryllis ou roses stylisées. Les coussins reprennent les motifs
qui ornent les murs, tandis que les étoffes qui recouvrent les lits sont de magnifiques
piqués de coton blanc de style provençal. Le mobilier dans l'esprit Belle Epoque associe
là encore classique et contemporain. Les commodes en bois patiné ivoire côtoient
d'autres meubles en acajou foncé ou en merisier. Et les matières contemporaines
épousent des réminiscences du passé avec des lampes 1900. Quant aux moquettes des
chambres, elles ont été dessinées par le département d'études de la Société des
Bains de Mer. Les décorateurs ont puisé leur inspiration dans les motifs des balcons en
fer forgé de l'Hermitage pour reproduire des ornements raffinés. Dans les salons des
suites, le plafond a été rehaussé et paré d'un faux ciel. Les lustres sont en verre de
Murano, les tables basses et les consoles en bois patiné. De jolies bergères
accueillantes invitent à la relaxation. La beauté du cadre naît des mélanges de
styles, un mélange original qui apporte une sensation de bien-être et de chaleureuse
intimité. Rénové, rajeuni, l'Hermitage a gagné un supplément d'âme tout en restant
fidèle à son identité originelle. Quant à la rénovation des 63 chambres des ailes
'Princes' et ' Beaumarchais', elle est prévue pour mai 2004. < zzz40r
Côté cuisines La visite des sous-sols est elle aussi riche en nouveautés : les cuisines de l'hôtel ont été entièrement refaites du sol au plafond. Les différents espaces se répartissent maintenant sur 1 000 m2. Un vaste choix d'équipements est au service du chef Joël Garault, qui s'est particulièrement impliqué dans la conception de son nouvel outil : piano Molteni, four de remise en température, plaque à induction, vitrocéramique, rôtisserie traditionnelle, grillade au feu de bois, plancha et autres. Le local pâtisserie devient une entité à part entière. La fermeture des passes se fait avec un rideau ajouré. Les cuisines qui desservent désormais le restaurant étoilé, le Vistamar, la salle Belle Epoque et le room service, se déclinent dans des tonalités de bleu reflétant l'azur. Enfin, pour faciliter les banquets et les soirées de gala, un ascenseur a été construit pour relier directement les cuisines au premier étage de l'hôtel. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2846 Magazine 6 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE