À Lyon, les femmes chefs prennent le pouvoir

À l'initiative de Christian Têtedoie, le patron de La Voute-Chez Léa, six cuisinières se succèdent au piano durant une semaine, du 30 janvier au 3 février.

Publié le 02 février 2018 à 16:29


Retour aux sources : La Voute-Chez Léa, petit restaurant sis à deux pas de la place Bellecour et du pont Bonaparte, à Lyon, fut de 1942 à 1960 le terrain de jeux gourmands de Léa Bidaut, étoilée de longues années par le guide Michelin. "Attention faible femme mais forte gueule", affichait-elle sur le petit chariot qui lui permettait de faire ses achats sur le marché Saint-Antoine voisin.

De l'eau a coulé depuis sous les ponts de la Saône toute proche. Et après Philippe Rabatel qui tint l'affaire pendant une trentaine d'années, Christian Morel et Christian Têtedoie se sont portés  acquéreurs de l'établissement en 2012, que dirige désormais Laurence Ginet.

Les femmes donc. À l'initiative du patron, elles sont à l'honneur depuis le 30 janvier et jusqu'au 3 février, où chaque soir l'une d'entre elles orchestre les agapes.


Réhabiliter le travail des femmes

Pour le président des Maîtres cuisiniers de France, mettre les cuisinières sur le devant de la scène, apparaît comme une évidence : "Je n'ignore rien de leur apport historique à la cuisine lyonnaise. Et il m'a semblé intéressant, les années où le Sirha ne monopolise pas l'attention, de les mettre à l'honneur comme j'avais pu le faire en 2016 des cuisiniers lyonnais qui avaient su régaler leurs contemporains."

Une manière de réhabiliter celles qui sont souvent dans l'ombre ? "Mettre les femmes en avant me paraît important car, dans un univers encore misogyne, on n'en parle pas toujours. Chacune d'entre elle a donc 'carte blanche'."

"J'ai missionné Sylvie Grucker [Bib Gourmand au guide Michelin avec son Pressoir de Bacchus à Blienschwiller] pour faire entrer des femmes [au sein de l'association des Maîtres cuisiniers de France] et qu'elles aient enfin la place qu'elles méritent.", insiste Christian Têtedoie.

"Je vais m'employer à les contacter et tenter de les convaincre. Si c'est le cas pour cinq ou six d'entre elles la première année, ce serait bien", précise Sylvie Grucker.



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