L’Hôtellerie Restauration : Quels sont les secteurs les moins attractifs sur votre secteur ?
Julie Fontaine : Nous constatons un attrait de la clientèle pour le littoral et l’hypercentre et nous observons un regain pour les stations de montagne. Les commerces les moins attractifs sur notre secteur sont les droits au bail dont l’emplacement est situé en seconde zone. Seuls les droits au bail en emplacement numéro 1 et 1 bis sont encore plébiscités. Cette dernière tendance est, selon nous, indépendante de la crise du Covid.
Quel est le profil des acquéreurs ?
D’une part, il s’agit de professionnels dans le cadre du développement de leur activité. Ils sont soit déjà implantés au niveau local, soit originaires d’autres régions - notamment de Paris -, et ils cherchent à diversifier leur activité sur d’autres secteurs géographiques. À ce titre, la Côte d’Azur représente un marché attractif. Nous avons également des clients ayant cédé leur affaire sur Paris et qui viennent s’installer sur la Côte d’Azur pour y vivre à l’année.
Les primo-accédants dans le cadre d’une première acquisition - essentiellement des plus petites structures - forment la seconde catégorie d’acquéreurs.
Votre méthode d’évaluation reste-t-elle la même malgré la crise du Covid-19 ?
Oui, elle demeure identique. Nous formulons un avis de valeur professionnel dans le cadre d’une valorisation qui tient surtout compte d’une analyse de la rentabilité. Cette dernière est réalisée en détail par nos soins afin de faire ressortir la rentabilité, qui reflète le plus la réalité indépendamment des choix de gestion opérés par les gestionnaires : c’est ce que nous appelons le Perf, le potentiel économique et rentabilité financière. Ce point est déterminant pour définir le reste à vivre et la capacité de financement.
L’analyse du volume d’activité - chiffre d’affaires - entre également en ligne de compte dans notre estimation, mais ce n’est pas elle qui est au cœur. Quant au chiffre d’affaires de 2020, n’étant pas représentatif d’une activité normale, il sera considéré et apprécié au regard du contexte exceptionnel.
Est-il plus difficile d’obtenir un financement une fois le compromis signé ?
Le marché bancaire semble actuellement frileux compte tenu du manque de visibilité. Le niveau d’apport exigé a augmenté. Il avoisine 50 % du prix du fonds pour la restauration et 35 % pour les tabacs. Le profil du repreneur - expérience, gestion actuelle ou antérieure, etc. - compte désormais pour 80 % de la prise de décision bancaire. Il représente un élément décisif dans l’analyse du risque par la banque qui va au non accepter de financer un projet de reprise.
Quel est l’effet de la crise sur le marché de la transaction de fonds CHR ?
Le marché des transactions CHR est actuellement à l’arrêt et dans l’attente de visibilité future. Cela vaut aussi bien pour les acquéreurs que pour les vendeurs.
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Publié par Tiphaine BEAUSSERON