Il est 12 h 20 quand les élèves de l’école publique d’Oxelaëre (Nord) franchissent les portes du restaurant Au Pied du mont. Ils empruntent ensuite l’escalier pour rejoindre la mezzanine qui leur sert de réfectoire et saluent, au passage, les clients déjà présents. “Depuis l’ouverture, en mars 2021, l’étage sert de cantine tous les midis. Le rez-de-chaussée, qui comprend 50 couverts, est réservé à notre clientèle”, explique Odile Monvoisin, co-dirigeante. Et la cohabitation se déroule à merveille. Tous sont ravis de déguster des plats faits maison, à base de produits frais et locaux.
Gagnant-gagnant
Cette idée originale, ce n’est pas Odile et Mickaël Monvoisin qui l’ont eu, mais le maire de la commune, Stéphane Dieusaert. “Le maire m’a contacté car il savait que j’étais chef et que j’avais pour ambition d’ouvrir mon restaurant. Quand il nous a parlé de son projet, nous y avons tout de suite adhéré”, confie Mickaël Monvoisin, chef et co-dirigeant du restaurant.
Avec cette organisation, tout le monde est gagnant. “Auparavant, les enfants mangeaient, dans la salle des fêtes, des plats réchauffés, servis par les agents municipaux. À présent, le maire ne dépense plus d’argent pour chauffer la salle des fêtes et les agents municipaux ne sont plus mobilisés, détaille Mickaël Monvoisin. Les enfants sont ravis, car ils dégustent des plats cuisinés le matin même.” Quant aux restaurateurs, ils payent un loyer modéré de 800 € et ont l’assurance de servir 15 couverts chaque midi. Un atout lorsqu’on fait le pari d’ouvrir dans une commune de 500 habitants.
De la souplesse
Seulement, cette organisation requiert de la souplesse. Les menus servis aux élèves doivent être pensés des semaines à l’avance, car ils doivent être validés par une diététicienne. “Il faut aussi penser à élaborer un repas végétarien par semaine. C’est la loi.” Et cela, en ne dépassant pas 7,50 € par repas. De plus, le restaurateur se plie à un contrôle sanitaire chaque mois.
Derrière les fourneaux, le dirigeant s’est organisé. “Le matin, j’arrive à 8 h 30. Je commence par cuisiner les plats pour les élèves. Puis je passe à ma préparation pour le restaurant.” Pour l’accompagner dans cette double tâche, le gérant a embauché 2 cuisiniers et 2 personnes en salle. “Pour les enfants, nous montons les plats et leur accompagnatrice s’occupe du service. Sinon, nous perdrions trop de temps. Les élèves, comme nos clients, n’ont souvent qu’une petite heure pour manger.” Après deux ans d’ouverture, Au pied du mont a trouvé son rythme de croisière.
Publié par Lolita Péron