“On constate un manque de touriste à Paris, déplore Thierry Marx président confédéral de l’Umih. Les établissements tournent au ralenti depuis le mois de mai. On atteint des seuils critiques, avec - 40 % [de chiffre d’affaires] pour les restaurateurs et les cafetiers.” Les touristes manquent à l’appel, et beaucoup de parisiens ont déserté la capitale à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques. Les annulations sont nombreuses en raison des problèmes de circulation dans la capitale. Selon la couleur de la zone où est situé l’établissement, il peut être très difficile d’y accéder, sans parler des grilles qui délimitent les zones grises, décourageant touristes comme parisiens d’aller au restaurant où dans les bars.
“Les restaurateurs sont très inquiets de cette situation. Aujourd’hui, cette profession qui est sortie du Covid, qui vit le remboursement des PGE et a subi la crise de l’énergie comptait sur cette période pour retrouver une activité économique favorable. Beaucoup d’entre eux n’ont quasiment plus de trésorerie et comptaient sur cette période”, déclare le président de l’Umih. Du côté de l’hôtellerie parisienne, le taux d’occupation moyen est de 60 %, selon l’Umih. Des chiffres bien inférieurs à la saison 2023. Un comble.
Commission d’indemnisation
L’organisation professionnelle s’est alarmée dès le mois de juin de ces chiffres catastrophiques et est intervenue auprès de Michel Cadot, délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques 2024, pour des indemnisations à venir. Ce dernier a confirmé, vendredi 19 juillet, la mise en place d’une commission nationale pour indemniser les établissements touchés économiquement par les restrictions liées aux Jeux olympiques et paralympiques. “Cette commission nationale examinera chacun des dossiers pour lesquels des mesures de police et l’établissement d’un périmètre de sécurité, donc d’une zone rouge, voire d’une zone bleue créent un préjudice anormal clairement lié aux jeux”, a précisé Michel Cadot.
Cette commission est en cours d’installation et définira prochainement les modalités de son action. Elle sera présidée par une conseillère d’État et des représentants de tous les ministères y participeront. Elle s’appuiera sur une analyse de documents et d’une attestation par un expert-comptable montrant le montant de la perte de chiffre d’affaires net.
Le constat se fera après la période olympique et il faudra que le préjudice soit constaté et suffisamment spécifique aux jeux pour être considéré comme anormal. Le préjudice devra être reconnu comme “direct, certain, anormal et spécial”. Les dossiers devront être déposés à l’adresse suivante : www.indemnisation-etat-jop2024@finances.gouv.fr.
Publié par Pascale CARBILLET