Mobilier chiné chez Emmaüs, chaises dépareillées, couverts présentés dans un pot à même la table, tonalités colorées, absence de réception… au rez-de-chaussée de l’hôtel greet de Beaune (Côte-d’Or), on est aux antipodes des standards. Dans cette atmosphère à mi-chemin entre la maison d’hôtes et l’auberge familiale, une grande ardoise indique l’origine du pain, du beurre ou autres confitures proposés au petit déjeuner. Ici, on vante la proximité, c’est-à-dire des producteurs et fournisseurs situés dans un rayon de 50 kilomètres.
Le ton est donc donné : greet – accueillir, en anglais -, la nouvelle marque du groupe Accor, parie sur l’écoresponsabilité et l’engagement local, jusqu’au recrutement du personnel et aux tenues qu’il porte : toutes sont en coton bio. Sur les 52 chambres, 20 % d’entre elles peuvent accueillir de 4 à 6 personnes. L’objectif : séduire les familles tout comme les groupes d’amis. Si l’aspect engagé fait partie de l’ADN de greet, la décoration relève des choix du propriétaire de chaque établissement. À Beaune, il s’agit de Jean-Louis Meyer : greet est le 20e hôtel de CFH (Compagnie française d’hôtellerie), qui fête ses 20 ans.
Accor cherche ainsi à attirer des indépendants, voire convertir des franchisés qui se retrouvent dans les valeurs de greet. “En 2020, une dizaine d’hôtels greet ouvriront en France - à Paris, Lyon, Marseille… -, mais aussi en Allemagne, au Royaume-Uni ou encore en Pologne”, confie Franck Gervais. Le directeur général Europe d’Accor voit encore plus grand d’ici à dix ans, avec quelque 300 hôtels greet, “soit le même nombre que Mercure aujourd’hui en Europe”.
Publié par Anne EVEILLARD